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dimanche 2 février 2014

L'accord commercial UE-USA torpillé par le Congrès américain


Harry Reid, leader démocrate au Sénat: «Je suis contre la procédure accélérée».

Harry Reid, le chef de la majorité démocrate au Sénat, s'oppose à la procédure accélérée, réclamée par la Maison-Blanche pour hâter les négociations commerciales avec l'Union européenne ou avec les pays du Pacifique. Un camouflet pour Barack Obama.
De notre correspondant à Washington
 
Le leader de la majorité démocrate du Sénat ne veut pas aider la Maison-Blanche à négocier des accords commerciaux. En déclarant qu'il était «contre la procédure accélérée» indispensable à l'approbation sans amendement par le Congrès de tout accord commercial, Harry Reid, allié indispensable de Barack Obama au Congrès, torpille deux négociations.

La première concerne le «Trans-Pacific Partnership» (TPP). Engagée avec douze pays asiatiques dont le Japon et la Corée, depuis plusieurs années elle était censée aboutir l'an dernier. La seconde, baptisée «Transatlantic Trade and Investment Partnership» (TTIP) a été lancée en juillet dernier avec l'Union européenne.

Cela ne veut pas dire que les négociations vont s'interrompre pour autant. En revanche il est clair que leurs chances d'aboutir avant les élections législatives de novembre prochain sont désormais infimes. «On aura de la chance si le TTIP aboutit sous la présidence de Barack Obama!», résume Ralph Ichter, président d'Euroconsultants. «Après les élections, il faudrait que Barack Obama se batte avec ses amis au Congrès pour faire passer des accords commerciaux qui déplaisent aux syndicats et aux écologistes. Ce n'est pas acquis», conclut ce spécialiste des questions commerciales.

Thèmes impopulaires auprès des syndicats

Le président américain, fragilisé par l'échec du lancement de sa réforme fétiche «Obamacare», a besoin de la gauche de son parti pour soutenir ses initiatives au Congrès. Mais les démocrates, inquiets de la perspective d'une reconquête possible du Sénat par les républicains en novembre, ne veulent pas prendre de risques sur des thèmes impopulaires auprès des syndicats. Or ces derniers, comme toujours, sont farouchement opposés à l'idée de faciliter l'entrée de produits étrangers sur le marché américain, ou la délocalisation d'emplois industriels.

Depuis 2007, la Maison-Blanche n'a plus l'autorité pour soumettre au Congrès un accord commercial déjà négocié, afin qu'il soit approuvé ou rejeté sans amendement. Le renouvellement de cette «procédure accélérée» fait toujours l'objet d'âpres tractations entre l'exécutif et le Congrès. Dans le passé le président Clinton avait dû se fâcher avec certains alliés et travailler avec les républicains pour faire passer des traités de libre-échange. On doute que Barack Obama puisse ou ose en faire autant.