
par Guillaume Faye
Ex: http://www.gfaye.com
La
nouvelle loi sur la parité entre les sexes, concoctée par la ministre
des Droits des femmes, Mme Vallaud-Belkacem, défendue par le rapporteur
Sébastien Denaja et votée par 359 voix contre 24 (courageusement, l’UMP
s’est abstenue) est un fourre-tout ubuesque et bavard qui confirme une
fois de plus la dérive de l’égalitarisme vers le totalitarisme mou et
sournois. La nouvelle loi, issue des cerveaux du PS, et inspirée par le
féminisme le plus bête, le pseudo féminisme, entend défendre l’ « égalité réelle »
et non plus formelle. Elle additionne des dispositions de
”discrimination positive”, des obligations de propagande idéologique, et
des quotas sexuels renforcés, tous attentatoires aux libertés d’agir et
d’expression ; et tous, conformes à la sottise intrinsèque du féminisme
gauchiste, qui ne craint pas le ridicule, nuisible pour cette fameuse
cause des femmes. Quelques exemples du délire :
1)
Les écoles de journalisme, pourtant féminisées à 70%, auront
l’obligation de prévoir des formations (comme pour les enfants des
écoles) contre les « stéréotypes et préjugés sexistes ».
Logique soviétique rampante : l’idéologie dominante s’impose par la loi
et la propagande obligatoire. Le citoyen est considéré comme incapable
de penser et de juger par lui-même, car implicitement stupide. C’est la
propagande d’État qui doit le mettre dans le bon chemin. C’est d’autant
plus inquiétant lorsque l’on cible les journalistes. La gauche bien
pensante a des problèmes avec la liberté de la presse et
d’expression…sauf la sienne.
2) La notion de « gestion en bon père de famille »,
présente dans le Code Civil est abolie. De même, dans les actes
administratifs, les femmes mariées se verront attribuer d’office leur
nom de jeune fille. À quand l’interdiction pure et simple de
l’attribution du patronyme du mari aux épouses ? De telles mesures
traduisent deux tendances : d’abord, le goût de l’idéalisme égalitariste
pour la répression symbolique et sémantique (changer les mots pour
changer les choses), qui traduit une impuissance dans l’action et dans
les résultats politiques et leur camouflage par le verbe ; c’est le
fameux « langage totalitaire »,
couramment utilisé par les régimes éponymes pour formater les esprits.
Ensuite, il s’agit d’une torpille de plus, au nom du pseudo-féminisme,
contre la cellule familiale et le lignage.
3)
Attention, là, on grimpe vers les sommets de la sottise. La nouvelle
loi ”féministe” recommande à l’Institut de France (cinq académies dont
l’Académie française) de prévoir des quotas de femmes. On croit rêver,
mais non. Idem pour les fédérations sportives, avec calendrier
obligatoire d’application. Ce type de disposition de ”discrimination
positive” détruit totalement la notion de méritocratie et s’avère
particulièrement nuisible aux femmes, implicitement dévalorisées comme
handicapées. (1) L’élection à l’Académie française et aux autres repose
sur le seul talent, quel que soit le sexe ou l’origine. Vouloir imposer
des critères extérieurs et artificiels d’appartenance sexuelle revient à
dégrader la qualité d’excellence de ces académies.
4)
Continuons l’ascension vers les neiges éternelles de la bêtise
féministe de gauche. On prévoit la réduction de six mois de
l’indemnisation du congé parental s’il n’est pas partagé entre les deux
parents. Sous-entendu : il n’y a pas de différence entre le père et la
mère pour s’occuper du nourrisson (au fait, le papa pourra-t-il
allaiter ?). Le problème, c’est qu’une telle mesure privera, dans la
plupart des cas, la mère
du congé parental ! Lorsque le père travaille et ne peut pas se
libérer. En fait, le législateur fou tape, avec une perversion
dissimulée, sur la mère au foyer,
sur le couple traditionnel, une fois de plus. La maternité est niée.
La femme doit se masculiniser et l’homme se féminiser. L’enfant, on s’en
moque complètement.
5)
Et bien entendu, la loi prévoit de renforcer les pénalités financières
si la parité sexuelle n’est pas respectée dans les listes électorales,
et d’appliquer la proportionnelle sexiste aux communes de plus de 1.000
habitants et non plus de 3.500. À quand l’invalidation d’élus si les
résultats électoraux ne confirment pas la parité sexuelle ? On a déjà,
aux élections départementales, l’obligation comique de binômes mixtes
dans chaque canton. On l’a peu dit, mais l’instauration de cette parité
sexuelle forcée dans le champ politique est une très grave entorse à la
démocratie (la plus grave de toute) puisqu’elle brise le principe de
représentativité individuelle instauré en 1789, sur le modèle de la
démocratie grecque, contre la logique des ordres de l’Ancien Régime, rétablie subrepticement par la gauche sous une autre forme.
Conclusion :
Bientôt
des critères ethniques et raciaux obligatoires et inscrits dans la loi
en faveur de la ” discrimination positive” ? À quand les critères
idéologiques pour interdire et sanctionner les ”politiquement
incorrect” ? Cette loi sexiste qui se présente comme anti sexiste, anti
féminine qui se dit féministe, liberticide et anti égalitaire au nom
de l’égalitariste, anti républicaine au nom de la République, est bien
l’expression d’une idéologie trotskiste et gauchiste néo-totalitaire qui
avance masquée et à petits pas d’araignée. Cette idéologie, très
minoritaire mais dominante et autoritaire, est portée par une oligarchie
devant laquelle tremble une droite moralement culpabilisée et
paralysée. Elle très bien défendue par le gaffeur Vincent Peillon adepte
du lavage de cerveau à l’école, et vise, par des mesures ”sociétales”,
à limiter les libertés, peu à peu. Au nom des grands principes. L’État
tutélaire veut changer le peuple, dans son âme comme dans sa
composition.
Cette
vision de la société est fondée sur la fin de la méritocratie
individuelle et sur – contradiction insurmontable – un idéal androgyne
d’indistinction mais de communautarisme ethnique (le racisme rétabli par
l’antiracisme) et de sexisme inversé au nom de l’égalité ! (2) La
gauche au pouvoir ne sape pas seulement les fondements du droit naturel
et de l’identité française, qu’elle hait par dessus tout, mais aussi les
valeurs de république et de démocratie dont elle se réclame comme
l’escroc se réclame de l’honnêteté.
On
me dit souvent que j’exagère et que, nous ne sommes pas, tout de même,
dans un État totalitaire. Certes, pas encore. Mais c’est une question de
direction. Quand vous
montez dans un train en direction de la ville Y en partant de X , vous
n’arrivez pas tout de suite à Y. Il faut du temps. Progressivement, le
paysage change. Doucement…
Notes:
(1) Cf. mon essai, Sexe et Dévoiement (Éditions du Lore)
(2)
Comme je l’ai souvent analysé, l’idéologie féministe et homophile
officielle se heurte de front aux mentalités des populations immigrées,
notamment à l’islam, que l’on flatte par ailleurs. Équation insoluble.