Michel Lhomme
Le « quaternaire », c'est ainsi que le grand polémologue Gaston Bouthoul (1896-1980)
désignait le secteur militaire en économie, lui accordant ainsi la
place réelle qu'il devrait avoir dans les analyses économiques à côté
des secteurs tertiaire ou secondaire.
Ainsi, on apprend qu'en 2014, l'Arabie saoudite a dépassé l'Inde pour devenir le premier importateur mondial d'équipements militaires dans un marché dont le volume a atteint un niveau record, nourri par les tensions au Moyen-Orient, en Asie, en Afrique et en Ukraine. En 2014, les ventes d'armes ont augmenté pour la sixième année consécutive, atteignant 64,4 milliards de dollars, contre 56 milliards en 2013, soit une augmentation de 13,4%, affirme un document rédigé par l'un des meilleurs cabinets d'expertise militaire au monde, IHS Janes, basé à Londres . « Ce chiffre record a été alimenté par une demande sans précédent des économies émergentes pour des avions militaires et la hausse des tensions régionales au Moyen-Orient et (dans la zone) Asie Pacifique », a expliqué Ben Moores, de IHS Janes.
Le rapport, qui couvre quelque 65 pays, indique que Riyad est désormais le plus gros acheteur d'armes au monde, avec des importations atteignant 6,4 milliards de dollars. L'Arabie saoudite, deuxième en 2013, détrône l'Inde (5,5 milliards) et devient du même coup le plus important marché d'armes pour les États-Unis. Les importations saoudiennes ont augmenté de 54%, et grimperont encore de 52% en 2015 pour atteindre 9,8 milliards de dollars, poursuit le rapport. « En 2015, un dollar sur sept dépensé pour l'achat d'armes est déboursé par l'Arabie Saoudite », insiste IHS Janes, soulignant que "le Moyen-Orient est le plus gros marché régional" pour les ventes d'armes, avec quelque 110 milliards de dollars d'importations potentielles pour la décennie à venir. À eux seuls, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont importé 8,6 milliards de dollars d'équipements militaires en 2014, soit davantage que toute l'Europe de l'Ouest.
Du côté des exportations, le rapport note qu'avec des ventes atteignant 23,7 milliards de dollars, les États-Unis fournissent un tiers de toutes les exportations (mondiales) et ont été le principal bénéficiaire de la croissance du marché. La Russie, qui fournit principalement la Chine, est le deuxième plus gros exportateur de matériel militaire, avec des ventes totalisant 10 milliards de dollars, soit 9% de plus qu'en 2013. Toutefois, après des années de croissance, les exportations russes font face à des difficultés et une chute des exportations est envisagée en 2015, une tendance que pourraient accentuer les sanctions imposées par les pays occidentaux dans le cadre du conflit ukrainien. La chute des prix du pétrole devrait en outre avoir un impact dévastateur sur certains clients de Moscou, comme l'Iran et le Venezuela en pleine crise intérieure et pénurie alimentaire.
Derrière les États-Unis et la Russie, la France se classe au troisième rang mondial des pays exportateurs d'équipements de défense (4,9 milliards de dollars), suivie par le Royaume-Uni (4,1 milliards), l'Allemagne (3,5 milliards), l'Italie (1,9 milliard), Israël ((1,7 milliard) et la Chine (1,5 milliard). Mais IHS Janes note que Pékin, auparavant cinquième importateur d'armes mondial, est maintenant à la troisième place. Par ailleurs, la Chine continue d'avoir besoin d'une assistance militaire aérospatiale de la Russie mais un certain flou règne sur les dépenses militaires chinoises. Les Américains estiment que ces dépenses sont largement minorées dans les chiffres officiels chinois. Le rapport présente également la Corée du Sud, qui a exporté pour 740 millions de dollars d'équipements en 2014, comme « l'étoile montante » des vendeurs d'armes en Asie.
Concernant les entreprises exportatrices, le trio de tête est constitué de groupes américains (Boeing, Lockheed Martin et Raytheon), le constructeur européen Airbus occupant la 4ème place. Korean Air avait d'ailleurs annoncé, il y a quelques jours, avoir signé avec Airbus Defense & Space un accord pour concevoir ensemble un nouvel avion de combat made in Korea destiné à l'armée de l'air sud-coréenne. Le projet "KF-X", estimé à 8.500 milliards de wons (6,7 milliards d'euros), prévoit la construction de 120 chasseurs de classe F-16 destinés à remplacer à terme les F-4 et F-5 qui équipent actuellement l'armée de l'air sud-coréenne. L'alliance Korean Air/Airbus devrait proposer un avion de conception totalement nouvelle, les ailes delta du Typhoon du consortium européen Eurofighter ne répondant pas au cahier des charges fixé par la défense sud-coréenne. Korean Air et Airbus bénéficieraient d'un avantage concurrentiel en matière de transfert de technologies alors que face à Airbus et Korean Air se dressent l'américain Lockheed Martin et Korean Aerospace Industries (KAI).
Ainsi, on apprend qu'en 2014, l'Arabie saoudite a dépassé l'Inde pour devenir le premier importateur mondial d'équipements militaires dans un marché dont le volume a atteint un niveau record, nourri par les tensions au Moyen-Orient, en Asie, en Afrique et en Ukraine. En 2014, les ventes d'armes ont augmenté pour la sixième année consécutive, atteignant 64,4 milliards de dollars, contre 56 milliards en 2013, soit une augmentation de 13,4%, affirme un document rédigé par l'un des meilleurs cabinets d'expertise militaire au monde, IHS Janes, basé à Londres . « Ce chiffre record a été alimenté par une demande sans précédent des économies émergentes pour des avions militaires et la hausse des tensions régionales au Moyen-Orient et (dans la zone) Asie Pacifique », a expliqué Ben Moores, de IHS Janes.
Le rapport, qui couvre quelque 65 pays, indique que Riyad est désormais le plus gros acheteur d'armes au monde, avec des importations atteignant 6,4 milliards de dollars. L'Arabie saoudite, deuxième en 2013, détrône l'Inde (5,5 milliards) et devient du même coup le plus important marché d'armes pour les États-Unis. Les importations saoudiennes ont augmenté de 54%, et grimperont encore de 52% en 2015 pour atteindre 9,8 milliards de dollars, poursuit le rapport. « En 2015, un dollar sur sept dépensé pour l'achat d'armes est déboursé par l'Arabie Saoudite », insiste IHS Janes, soulignant que "le Moyen-Orient est le plus gros marché régional" pour les ventes d'armes, avec quelque 110 milliards de dollars d'importations potentielles pour la décennie à venir. À eux seuls, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont importé 8,6 milliards de dollars d'équipements militaires en 2014, soit davantage que toute l'Europe de l'Ouest.
Du côté des exportations, le rapport note qu'avec des ventes atteignant 23,7 milliards de dollars, les États-Unis fournissent un tiers de toutes les exportations (mondiales) et ont été le principal bénéficiaire de la croissance du marché. La Russie, qui fournit principalement la Chine, est le deuxième plus gros exportateur de matériel militaire, avec des ventes totalisant 10 milliards de dollars, soit 9% de plus qu'en 2013. Toutefois, après des années de croissance, les exportations russes font face à des difficultés et une chute des exportations est envisagée en 2015, une tendance que pourraient accentuer les sanctions imposées par les pays occidentaux dans le cadre du conflit ukrainien. La chute des prix du pétrole devrait en outre avoir un impact dévastateur sur certains clients de Moscou, comme l'Iran et le Venezuela en pleine crise intérieure et pénurie alimentaire.
Derrière les États-Unis et la Russie, la France se classe au troisième rang mondial des pays exportateurs d'équipements de défense (4,9 milliards de dollars), suivie par le Royaume-Uni (4,1 milliards), l'Allemagne (3,5 milliards), l'Italie (1,9 milliard), Israël ((1,7 milliard) et la Chine (1,5 milliard). Mais IHS Janes note que Pékin, auparavant cinquième importateur d'armes mondial, est maintenant à la troisième place. Par ailleurs, la Chine continue d'avoir besoin d'une assistance militaire aérospatiale de la Russie mais un certain flou règne sur les dépenses militaires chinoises. Les Américains estiment que ces dépenses sont largement minorées dans les chiffres officiels chinois. Le rapport présente également la Corée du Sud, qui a exporté pour 740 millions de dollars d'équipements en 2014, comme « l'étoile montante » des vendeurs d'armes en Asie.
Concernant les entreprises exportatrices, le trio de tête est constitué de groupes américains (Boeing, Lockheed Martin et Raytheon), le constructeur européen Airbus occupant la 4ème place. Korean Air avait d'ailleurs annoncé, il y a quelques jours, avoir signé avec Airbus Defense & Space un accord pour concevoir ensemble un nouvel avion de combat made in Korea destiné à l'armée de l'air sud-coréenne. Le projet "KF-X", estimé à 8.500 milliards de wons (6,7 milliards d'euros), prévoit la construction de 120 chasseurs de classe F-16 destinés à remplacer à terme les F-4 et F-5 qui équipent actuellement l'armée de l'air sud-coréenne. L'alliance Korean Air/Airbus devrait proposer un avion de conception totalement nouvelle, les ailes delta du Typhoon du consortium européen Eurofighter ne répondant pas au cahier des charges fixé par la défense sud-coréenne. Korean Air et Airbus bénéficieraient d'un avantage concurrentiel en matière de transfert de technologies alors que face à Airbus et Korean Air se dressent l'américain Lockheed Martin et Korean Aerospace Industries (KAI).
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