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samedi 28 mars 2015

Dès lundi, le PS en quête de rabibochage avec le reste de la gauche



Dès lundi, le PS en quête de rabibochage avec le reste de la gauche
La majorité réfléchissait déjà à l'après-départementales vendredi, l'exécutif semblant peu pressé de remanier et le parti socialiste se disant prêt à un réchauffement de ses relations avec ses partenaires de gauche dès lundi.

Si les spéculations vont bon train autour d'un remaniement qui ferait entrer au gouvernement écologistes et frondeurs afin de ressouder la gauche, cet acte, arme exclusive du président de la République, n'était pas forcément imminent, à en croire Manuel Valls, qui a, lui, déjà été assuré par François Hollande de rester à Matignon.

En marge d'un meeting à Tours pour le deuxième tour des départementales, le Premier ministre a plaidé pour "un temps de maturation" de chacun, du côté des socialistes comme des écologistes. "On ne va pas se précipiter, a priori", renchérissait son entourage.

"Je suis favorable à l'entrée des Verts au gouvernement puisque j'étais favorable pour qu'ils restent", a affirmé le Premier ministre, mais à certaines "conditions". "Et je reste toujours ouvert pour que toute la famille socialiste soit rassemblée", a-t-il ajouté.

"Seule exigence": "la cohérence, la cohésion, la loyauté". Et de rappeler qu'il ne changera pas de ligne, en raison de certains signes économiques qui selon l'exécutif commencent à être encourageants.

Les "frondeurs" du PS réclament depuis des mois "une inflexion", tandis que des élus et des responsables pas nécessairement à gauche du PS regrettent une "majorité étriquée", qui selon eux ne permettra pas à François Hollande d'être en position de force pour 2017.

Une source gouvernementale souligne qu'il pourrait y avoir , en direction de la gauche du PS, des mesures de soutien et "un peu d'inventitivité" avec la part non utilisée du CICE par exemple.

Selon plusieurs sources socialistes, il y aura à un moment ou un autre "de toute façon des départs" du gouvernement, le président de la République ayant évoqué il y a deux semaines des "ministres faibles".

Cela aura-t-il lieu en juin à l'occasion du départ de Carole Delga, secrétaire d’État au Commerce et à l'Artisanat, annoncé par M. Valls vendredi? Ce dernier a admis sur iTELE qu'il pourrait y "avoir des remplaçants si on en a qui partent vers d'autres aventures à l'occasion des régionales".

Mme Delga laissera en effet son ministère pour mener campagne comme tête de liste socialiste dans la nouvelle région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon.

- 'Gauche divisée, gauche éliminée' -

A court terme, le PS, qui n'a cessé de déplorer la division de la gauche -une démarche "suicidaire" selon le premier secrétaire-, s'attaque dès lundi à renouer avec ses partenaires, avec des réunions "au sommet".

La première rencontre aura lieu avec Europe Ecologie-Les Verts lundi après-midi. Les autres formations seront reçues dans les prochains jours.

"Le PS ne se résout pas à l'idée que lundi, la division puisse recommencer", a affirmé Jean-Christophe Cambadélis, selon lequel "nous avons une responsabilité historique de ne pas laisser le bloc réactionnaire s'installer en France à cause de nos divisions".

Ces divisions ont coûté quelque 250 cantons à la gauche selon le PS, celle-ci ayant été éliminée dès le premier tour dans un peu plus de 500 cantons (sur 2.054 au total).

"La gauche divisée, c’était la gauche éliminée ou handicapée. Et ce sont les plus défavorisés, les plus modestes et les électeurs de gauche qui se retrouvent alors sans représentation", met en garde M. Cambadélis, qui cherche par ailleurs à se poser en rassembleur, à deux mois du congrès du PS de Poitiers, où il brigue sa propre succession.

Les écologistes, de leur côté, travaillent à un "socle de réorientation" comme base de discusssion avec le gouvernement et les socialistes, qui comprend quatre piliers ("Europe, écologie, économie, démocratie") et qui se veut une sorte de ticket minimum d'entrée (au gouvernement).

"Dedans, il y a le financement de la transition écologique, notamment la fiscalité écologique" et "la proportionnelle", souligne un cadre d'EELV, à quelques mois de la conférence sur le climat à Paris.

L'avis du Conseil fédéral (parlement) du parti sera de toute façon demandé pour toute participation au gouvernement, dès qu'il aura rumeur de remaniment immédiat, assure-t-on à EELV.
 
Source:

Afp via nouvel obs