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samedi 28 mars 2015

Tripartisme : oui, mais lequel ?



Tripartisme : oui, mais lequel ?
 Childéric Fonteney (Voxnr)
 
Peu fut dit et à fortiori explicité le soir des élections départementales puisque aussi bien Tf1 que France 2 préférèrent que les politologues, rapidement, cèdent la place dans les deux cas, à un film, audience oblige, c'est à dire dictature du chiffre. Comme si ces deux films ne pouvaient être programmés un autre jour.

Et ce n'est certainement pas les déclarations partisanes effectuées sur les plateaux qui purent réellement informer les Français. On ne retint de cette courte intervention avant le passage au ludisme très contemporain que le succès de la droite et l'échec moins catastrophique que prévu de la gauche. Le score pourtant exceptionnel du Front National fut passé sous silence et l'on comprend mieux pourquoi un sondage très récent nous apprend que 43% des Français considèrent, bien à tort, que c'est la droite qui a gagné : la désinformation a donc porté ses fruits.

Or, quand bien même l'on additionne toutes les composantes de la droite que l'on obtient que 36% alors même que cette droite était située dans une situation favorable puisque dans l'opposition. Ces 36% sont à comparer avec les résultats de la droite des années 80 qui faisaient alors entre 42 et 47% des suffrages. Alors même donc qu'à l'époque la droite rassemblait alors près d'un électeur sur deux, elle n'en obtient aujourd'hui qu'un peu plus d'un tiers, ce malgré un enracinement local depuis toujours.

Je ne suis pas de ceux qui considèrent que seuls doivent être pris en compte les résultats de l'Ump. A cela une raison que chacun peut comprendre. Les divers droite et divers « divers droite » peuvent être rattachés à l'Ump. Contrairement à la gauche, s'il y a aussi pluralité d'étiquettes à droite, l'accord sur presque tout est flagrant. Il existe donc aujourd'hui à droite, à condition que de façon relative on exclut le modem, un véritable bloc, même si les appellations diffèrent.

A gauche, le constat ne peut qu'être différent. Non seulement, il y a pluralité des étiquette mais, de surcroît, celles ci font le plus souvent sens. Non seulement parti communiste, parti de gauche, et une des tendances des écologistes ne peuvent être inclus dans l'actuelle majorité, mais en plus ils sont ouvertement d'opposition au gouvernement en place. D'où l'absurdité d'évoquer la gauche en additionnant toutes ses composantes, ce que Manuel Valls a fait. Ce que l'on appelle majorité dans la France d'aujoud'hui, ce à l'aune des résultats du premier tour des départementales, ce n'est environ que 27.5% des suffrages. On mesure dès lors la vigueur de l'opposition aujourd'hui dans notre pays et écrire que dans la France contemporaine la majorité est minoritaire, relève du doux euphémisme.

Il n'est pas impossible que l'on s'achemine vers un tripartisme qui n'est pas celui habituellement présenté par les commentateurs. On peut très bien imaginer ainsi une refonte de la gauche comme de la droite. Il y aurait alors émergence un grand centre incluant aussi bien une partie de la gauche et de la droite (le parti du Système) attaqué aussi bien par un axe incluant une partie de la droite (celle favorable à l'alliance avec le Front National) associée donc au Front national, et un autre axe constitué par ceux qui sont réellement de gauche.