Aristide Leucate
« Le Grand Journal » de Canal+ est au
journalisme ce que le confort est aux latrines. Un oxymore
institutionnel qui révèle, malgré tout, l’inconséquence de ceux qui se
soumettent au prêt-à-penser idéologique de ces curaillons de la pensée
unique.
Mercredi 25 mars, Antoine de Caunes y recevait Alain Juppé et Michel Onfray. Le premier, fort de ses ambitions présidentielles, est un habitué des plateaux du Tout-Pourri médiatique, histoire de se tailler un costume de présidentiable en tout point conforme à la doxa dominante. Quant au second, militant décomplexé d’un athéisme radical, empruntant, à la suite d’Éric Zemmour, le sillon de l’infréquentabilité politico-médiatique (tous deux se virent décerner la rosette brune de l’hitlérisme par Manuel Valls en personne), il tente de renverser sur sa gauche (non sans quelque talent, nonobstant) un BHL en perte de vitesse.
Notre philosophe infligea publiquement au « meilleur d’entre nous » une fessée magistrale : « [Vous qui prétendez aux plus hautes fonctions], je trouve grave que vous n’ayez pas lu le Coran. Je trouve qu’aujourd’hui, se permettre d’avoir des avis sur l’islam sans avoir lu le Coran, […] les hadiths du Prophète, […] une biographie du Prophète, c’est comme parler d’un film qu’on n’a pas vu… » Juppé blêmit, encaissa l’humiliation et, courant encore plus vite à Canossa, lâcha piteusement : « C’est vrai, vous avez raison, je n’ai jamais lu le Coran. […] Je vais le lire intégralement. […] J’ai essayé mais, en réalité, c’est illisible. »
Que cet homme politique blanchi sous le harnais se livre à un tel aveu est d’autant plus consternant qu’il témoigne, jusqu’à la caricature, de l’irresponsabilité de ceux qui nous gouvernent. N’a-t-il pas remis la Légion d’honneur à Tarek Obrou, recteur de la mosquée de Bordeaux, proche des Frères musulmans, après lui avoir vendu un terrain privé communal pour l’édification d’un centre culturel islamique ?
Toutefois, pour légitime qu’elle fût, la réprimande de Michel Onfray retomba comme un soufflé après qu’il eut affirmé en substance qu’il y a « au moins deux islams », l’un s’appuyant sur la sourate selon laquelle il n’y aurait « pas de contrainte en matière de religion », l’islam républicain devant se construire sur cette phrase-là, l’autre proprement incompatible avec les valeurs de la République.
Avoir commis un pompeux Traité d’athéologie ne suffit pas pour être un spécialiste de théologie. Ainsi, le bât blesse lorsque, d’une part, Onfray, juché sur le pavois de son omniscience infatuée, se trompe littéralement en citant la sourate 2 du verset 256 qui proclame plutôt qu’il n’existe « nulle contrainte dans la religion », d’autre part, en lui conférant un sens à mille lieues de celui donné par les légistes musulmans. Selon l’islamologue Dominique Urvoy, ce verset consacre surtout « le droit des non-musulmans à embrasser l’islam sans qu’on les en empêche ». Verset qui fut abrogé par le Verset du sabre appelant à tuer les mécréants.
Comme le remarquait, à bon droit, l’abbé Guy Pagès dans son remarquable Interroger l’Islam, « Que l’on vive “sans contrainte” parce que l’on est musulman ne signifie pas que l’on doive renoncer à exercer la contrainte à l’encontre des non-musulmans […] ainsi que de nombreux versets […] en témoignent. »
De ce fait, la vacuité d’un Juppé n’a d’égale que la légèreté d’un clerc comme Onfray qui, à l’instar de la majorité des élites intellectuelles et politiques françaises et européennes, persistent dans le déni de réalité.
Mercredi 25 mars, Antoine de Caunes y recevait Alain Juppé et Michel Onfray. Le premier, fort de ses ambitions présidentielles, est un habitué des plateaux du Tout-Pourri médiatique, histoire de se tailler un costume de présidentiable en tout point conforme à la doxa dominante. Quant au second, militant décomplexé d’un athéisme radical, empruntant, à la suite d’Éric Zemmour, le sillon de l’infréquentabilité politico-médiatique (tous deux se virent décerner la rosette brune de l’hitlérisme par Manuel Valls en personne), il tente de renverser sur sa gauche (non sans quelque talent, nonobstant) un BHL en perte de vitesse.
Notre philosophe infligea publiquement au « meilleur d’entre nous » une fessée magistrale : « [Vous qui prétendez aux plus hautes fonctions], je trouve grave que vous n’ayez pas lu le Coran. Je trouve qu’aujourd’hui, se permettre d’avoir des avis sur l’islam sans avoir lu le Coran, […] les hadiths du Prophète, […] une biographie du Prophète, c’est comme parler d’un film qu’on n’a pas vu… » Juppé blêmit, encaissa l’humiliation et, courant encore plus vite à Canossa, lâcha piteusement : « C’est vrai, vous avez raison, je n’ai jamais lu le Coran. […] Je vais le lire intégralement. […] J’ai essayé mais, en réalité, c’est illisible. »
Que cet homme politique blanchi sous le harnais se livre à un tel aveu est d’autant plus consternant qu’il témoigne, jusqu’à la caricature, de l’irresponsabilité de ceux qui nous gouvernent. N’a-t-il pas remis la Légion d’honneur à Tarek Obrou, recteur de la mosquée de Bordeaux, proche des Frères musulmans, après lui avoir vendu un terrain privé communal pour l’édification d’un centre culturel islamique ?
Toutefois, pour légitime qu’elle fût, la réprimande de Michel Onfray retomba comme un soufflé après qu’il eut affirmé en substance qu’il y a « au moins deux islams », l’un s’appuyant sur la sourate selon laquelle il n’y aurait « pas de contrainte en matière de religion », l’islam républicain devant se construire sur cette phrase-là, l’autre proprement incompatible avec les valeurs de la République.
Avoir commis un pompeux Traité d’athéologie ne suffit pas pour être un spécialiste de théologie. Ainsi, le bât blesse lorsque, d’une part, Onfray, juché sur le pavois de son omniscience infatuée, se trompe littéralement en citant la sourate 2 du verset 256 qui proclame plutôt qu’il n’existe « nulle contrainte dans la religion », d’autre part, en lui conférant un sens à mille lieues de celui donné par les légistes musulmans. Selon l’islamologue Dominique Urvoy, ce verset consacre surtout « le droit des non-musulmans à embrasser l’islam sans qu’on les en empêche ». Verset qui fut abrogé par le Verset du sabre appelant à tuer les mécréants.
Comme le remarquait, à bon droit, l’abbé Guy Pagès dans son remarquable Interroger l’Islam, « Que l’on vive “sans contrainte” parce que l’on est musulman ne signifie pas que l’on doive renoncer à exercer la contrainte à l’encontre des non-musulmans […] ainsi que de nombreux versets […] en témoignent. »
De ce fait, la vacuité d’un Juppé n’a d’égale que la légèreté d’un clerc comme Onfray qui, à l’instar de la majorité des élites intellectuelles et politiques françaises et européennes, persistent dans le déni de réalité.
Source: |
Boulevard Voltaire