Le contexte politique est extrêmement tendu
en Ukraine – la situation à Debaltsevo et les négociations au "format
Normandie" à Minsk ont montré que le président ukrainien n'avait pas les
pleins pouvoirs dans son pays et que sa position était précaire, estime
l'historien américain Steven Cohen.
Le président ukrainien Piotr Porochenko n'est pas un dirigeant fort, capable de mettre en œuvre sa propre stratégie. Sur de nombreuses questions clés, il doit s'orienter vers l'avis d'autres forces aussi bien intérieures qu'extérieures, a partagé l'Américain Steven Cohen, historien et spécialiste de l'URSS et de la Russie, dans une émission de l'écrivain et présentateur radio John Batchelor.
La situation à Debaltsevo, où plusieurs milliers de soldats ukrainiens se sont retrouvés encerclés, et les négociations au "format Normandie" à Minsk ont mis en évidence que le président ukrainien ne contrôlait pas entièrement la situation dans le pays. Le "chaudron" de Debaltsevo était l'un des principaux sujets de la réunion entre les dirigeants russe, allemande, français et ukrainien, mais Piotr Porochenko n'a pas réussi à régler ce problème malgré ses aller-retours nombreux depuis la salle de réunion pour s'entretenir par téléphone. Le président ukrainien a refusé d'accepter les conditions qui auraient permis aux centaines de soldats encerclés de quitter Debaltsevo en y abandonnant leurs armements lourds. Cela a entraîné de très nombreuses victimes, dont le nombre exact est toujours caché par Kiev, et la perte de pratiquement tout le matériel militaire dans cette zone, rappelle l'historien.
Un document a été finalement adopté, dont les termes doivent être remplis par le président ukrainien à Kiev. Mais il est possible qu'il en soit empêché pour des raisons politiques. Certaines forces ultranationalistes arrivées au pouvoir après les élections en automne 2014 refusent absolument de négocier avec les insurgés. Ainsi, l'organisation extrémiste Pravy Sektor, dont l'activité est interdite sur le territoire russe par la Cour suprême de Russie, a immédiatement déclaré qu'elle s'opposait au cessez-le-feu, et les chefs des bataillons volontaires contestent également les décisions des autorités, estime Steven Cohen.
La situation politique est extrêmement sensible à Kiev. Porochenko cherche à présenter la situation à Debaltsevo comme une "victoire", alors que tout le monde sait ce qui s'est réellement produit. Du côté des chefs de bataillons, on constate clairement une entorse à la subordination mais les autorités ukrainiennes ne peuvent rien y faire, étant donné qu'elles dépendent essentiellement des groupes extrémistes dont les combattants participent très activement aux opérations dans le Donbass. On ne peut pas affirmer avec certitude que Porochenko risque un "coup d'État fasciste", mais la situation avec les extrémistes, dont une partie occupe des postes publics, doit inquiéter non seulement les autorités ukrainiennes mais aussi les USA et l'Union européenne, note Steven Cohen.
Selon lui, le candidat le plus probable au poste de chef de l'État ukrainien est le premier ministre Arseni Iatseniouk. Début 2014 déjà, la sous-secrétaire d'État américaine Victoria Nuland avait déclaré par téléphone qu'il était un candidat adéquat pour tout poste au pouvoir, selon le département d'État. Washington continue très certainement de soutenir Iatseniouk, estimant que ce dernier a des compétences économiques et pourrait être "l'homme du FMI". De plus, l'Occident apprécie la position radicale d'Iatseniouk vis-à-vis de la Russie et souhaite de construire un mur autour de l'Ukraine pour la "protéger" contre Moscou, déclare l'historien.
En novembre 2014, la Cour suprême de Russie a reconnu le mouvement d'extrême-droite Pravy Sektor comme organisation extrémiste en interdisant son activité sur le territoire russe et en l'inscrivant sur la liste des organisations interdites en Russie. Une enquête pénale a été ouverte contre Dmitri Iaroch, son leader, pour incitation au terrorisme.
Le président ukrainien Piotr Porochenko n'est pas un dirigeant fort, capable de mettre en œuvre sa propre stratégie. Sur de nombreuses questions clés, il doit s'orienter vers l'avis d'autres forces aussi bien intérieures qu'extérieures, a partagé l'Américain Steven Cohen, historien et spécialiste de l'URSS et de la Russie, dans une émission de l'écrivain et présentateur radio John Batchelor.
La situation à Debaltsevo, où plusieurs milliers de soldats ukrainiens se sont retrouvés encerclés, et les négociations au "format Normandie" à Minsk ont mis en évidence que le président ukrainien ne contrôlait pas entièrement la situation dans le pays. Le "chaudron" de Debaltsevo était l'un des principaux sujets de la réunion entre les dirigeants russe, allemande, français et ukrainien, mais Piotr Porochenko n'a pas réussi à régler ce problème malgré ses aller-retours nombreux depuis la salle de réunion pour s'entretenir par téléphone. Le président ukrainien a refusé d'accepter les conditions qui auraient permis aux centaines de soldats encerclés de quitter Debaltsevo en y abandonnant leurs armements lourds. Cela a entraîné de très nombreuses victimes, dont le nombre exact est toujours caché par Kiev, et la perte de pratiquement tout le matériel militaire dans cette zone, rappelle l'historien.
Un document a été finalement adopté, dont les termes doivent être remplis par le président ukrainien à Kiev. Mais il est possible qu'il en soit empêché pour des raisons politiques. Certaines forces ultranationalistes arrivées au pouvoir après les élections en automne 2014 refusent absolument de négocier avec les insurgés. Ainsi, l'organisation extrémiste Pravy Sektor, dont l'activité est interdite sur le territoire russe par la Cour suprême de Russie, a immédiatement déclaré qu'elle s'opposait au cessez-le-feu, et les chefs des bataillons volontaires contestent également les décisions des autorités, estime Steven Cohen.
La situation politique est extrêmement sensible à Kiev. Porochenko cherche à présenter la situation à Debaltsevo comme une "victoire", alors que tout le monde sait ce qui s'est réellement produit. Du côté des chefs de bataillons, on constate clairement une entorse à la subordination mais les autorités ukrainiennes ne peuvent rien y faire, étant donné qu'elles dépendent essentiellement des groupes extrémistes dont les combattants participent très activement aux opérations dans le Donbass. On ne peut pas affirmer avec certitude que Porochenko risque un "coup d'État fasciste", mais la situation avec les extrémistes, dont une partie occupe des postes publics, doit inquiéter non seulement les autorités ukrainiennes mais aussi les USA et l'Union européenne, note Steven Cohen.
Selon lui, le candidat le plus probable au poste de chef de l'État ukrainien est le premier ministre Arseni Iatseniouk. Début 2014 déjà, la sous-secrétaire d'État américaine Victoria Nuland avait déclaré par téléphone qu'il était un candidat adéquat pour tout poste au pouvoir, selon le département d'État. Washington continue très certainement de soutenir Iatseniouk, estimant que ce dernier a des compétences économiques et pourrait être "l'homme du FMI". De plus, l'Occident apprécie la position radicale d'Iatseniouk vis-à-vis de la Russie et souhaite de construire un mur autour de l'Ukraine pour la "protéger" contre Moscou, déclare l'historien.
En novembre 2014, la Cour suprême de Russie a reconnu le mouvement d'extrême-droite Pravy Sektor comme organisation extrémiste en interdisant son activité sur le territoire russe et en l'inscrivant sur la liste des organisations interdites en Russie. Une enquête pénale a été ouverte contre Dmitri Iaroch, son leader, pour incitation au terrorisme.
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Sputniknews.com