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vendredi 27 mars 2015

Les sans-diplômes votent FN ? C’est bien normal



 
 Béatrice Ladeville
 
Le 24 mars 2015, SOS Racisme, sur sa page officielle Facebook, se faisait un plaisir de publier un tableau prouvant que le vote FN et le niveau d’éducation des électeurs suivaient des courbes opposées : les sans-diplômes seraient ainsi un sur deux à voter pour le FN, tandis que les diplômés du supérieur ne seraient que 16 %.

Le rire gras des « touche-pas-à-mon-pote-sauf-si-c’est-un-souchien » n’est pas une démonstration et on pourrait même dire qu’un tel « racisme » anti-non-diplômé est si contre-productif que seuls des ânes peuvent l’utiliser. Cela étant dit, les statistiques semblent être là, et si les chiffres utilisés sont les bons, on peut dire que le vote FN est inversement proportionnel au diplôme des électeurs.

Pourquoi devrions-nous être surpris ?

Serions-nous étonnés que ce soient ceux qui regardent le moins les publicités qui sont les moins sensibles à leurs chants de sirènes ? Serions-nous surpris que ceux qui n’ont pas passé leur jeunesse dans un bruit infernal aient gardé une meilleure ouïe ?

Depuis plus de 30 ans, c’est à l’école, au lycée, dans les facultés que les citoyens sont le plus directement soumis aux discours des élites qui sont passées de façon progressive, petit pas après petit pas, d’un discours humaniste, ouvert et tolérant, tout à fait audible, à un discours incohérent et fou, nous obligeant à désirer notre propre disparition au nom des soi-disant valeurs qui feraient notre identité.

Il est normal que ceux qui ont passé le plus de temps de leur vie soumis à la propagande soient les plus atteints et les plus aveuglés.

Certains – ayez pitié – ont passé leur jeunesse entière à fréquenter des enseignants admirateurs de BHL ou d’Attali, à lire des critiques d’art obsédés par la magie Dogon, à entendre vanter les cultures du Maghreb, à faire des thèses de troisième cycle sur la montée d’Hitler au pouvoir ou sur les peuples indigènes maltraités par de méchants Occidentaux, etc., bref, tous ces étudiants ont été formés, formatés pour être non seulement des croyants de la nouvelle religion sans dieu, mais pour en être de grands prêtres, diffuseurs de la bonne parole multiculturaliste et relativiste.

Comment ne pas s’étonner qu’il soit plus difficile à ces gens diplômés d’ouvrir les yeux, d’admettre qu’ils ont été bernés, de déconstruire non plus ce qu’on leur a appris à déconstruire, c’est-à-dire en gros l’Occident, mais à déconstruire la doxa elle-même ?

Les sans-diplômes n’ont été pratiquement soumis qu’à la doxa que les médias leur diffusent, ce qui n’est pas rien, mais visiblement n’est pas suffisant : il ne leur reste que le bon sens et on peut les féliciter.

Source:

Boulevard Voltaire