« Aux âmes bien nées, la valeur a pourtant
moins à craindre d’une sulfureuse réputation… que d’une soumission au
politiquement correct ! »
Le mimétisme existe. Il y a des animaux qui, ressemblent à leur fonction, et des hommes qui ressemblent à leurs œuvres. Il y avait chez Sartre quelque chose du crapaud pustuleux jaloux de la blanche colombe, ce qui ressort dans Le diable et le bon Dieu ; et l’on voyait passer dans les yeux de jacques Perret toute l’enfance qui accompagna l’épopée de La bête Mahousse ! Ainsi en est-il du visage de Philippe Randa. Il y a dans ses traits quelque chose d’entier, de résolu, et d’imperméable au temps, comme ce qui émane de ses écrits. D’eux, on pourrait tirer seulement, pour l’ajouter à son visage, le casque du hoplite. Celui que portait Léonidas quand on vint lui annoncer que les flèches des archers Perses étaient si nombreuses qu’elles obscurcissaient le soleil. Il répondit : « Tant mieux ! Nous combattrons à l’ombre ! »
Je viens des générations qui précèdent la sienne dans les malheurs de la patrie, et je crois l’avoir d’abord connu, sans autrement le rencontrer, dans ses récits de Science-Fiction qui me reposaient de l’effrayant pathos des Gaullophiles de l’époque. Philippe, aussi, je crois, se reposait dans ces œuvres où il exerçait son imagination, pour mieux être efficace dans l’arène politique. Là, les cloportes venimeux sont plus difficiles à combattre que les lions. Et si je l’y ai réellement rencontré, c’est que nous avions le même regard sur les cloportes. Nous avons pris la parole sur la même tribune où quelques esprits libres de nos amis tentaient de renouer les fils d’une égide nationale assez mal en point. Sa parole me parut dépouillée, sans ces fioritures qui nuisent à l’essentiel. Elle tenait du Roman plutôt que du Gothique. Avant de souscrire à l’ornement, elle visait à la solidité. Toujours le souci de l’Égide. En cela, de même dans ses écrits, Philippe est un tisserand obstiné.
À preuve ? Outre le souci de l’éditeur de faire parler ses camarades, plus d’une centaine d’ouvrages – écrits seul ou en collaborations – l’ont propulsé en première ligne, là où l’on s’expose.
Parmi ses œuvres, les « Chroniques Barbares » fouillent dans la prétention des malfaisants, et découvrent le détail où se révèle leur ridicule inconséquence. Ces chroniques rassemblées ne tendent pas seulement à l’égide, mais elles tissent aussi la tunique de Nessus de l’adversaire. Et la particularité de la somme, c’est qu’à première vue, on n’y discerne pas les vagues folles de l’indignation. Jamais on n’y voit l’auteur céder à l’invective inutile. On pense aux vers de Baudelaire : « Je frapperai sans colère et sans haine : Comme un boucher ! Comme Moïse le rocher… »
La où la plupart des polémistes se laissent parfois emporter par la colère, Philippe exécute avec méthode, en analyste, sans un geste inutile pour frapper. Il porte un coup sûr, et ne s’acharne pas sur la niguedouille ! Philippe, en sus, a la narine délicate, et ce n’est pas lui qui dirait comme tel empereur Romain : « Le cadavre d’un ennemi sent toujours bon ! ».
Et puis, il ne convient pas de s attarder : Les têtes de l’Hydre sont multiples. C’est d’ailleurs la spécificité de la démocratie totalitaire que de faire renaître des têtes venimeuses, qui, fort heureusement, présentent aussi des croupes adipeuses qui appellent la banderille. Mais Philippe m’a l’air de retenir jusqu’à son plaisir de constater que le trait a porté : il frappe, sourit à peine des contorsions du monstre, et passe vers d’autres urgences. Mais le sourire s’adresse aux camarades de combat pour les engager à faire de même. Entouré de ses journalistes-cloportes, le Leviathan est immense, et il ne faut pas que sa puanteur décourage. Il n’est même pas permis de se boucher le nez quand passe, dans les flavescences de sa bêtise, madame Kosciusko-Maurizet, car il faut garder les deux mains offensives !
Souvent, Philippe ne fait que contourner la Bête pour exposer son ridicule. C’est un souci pédagogique. Il faut désigner les cibles que d’autres traiteront. Il me rappelle en cela les « voltigeurs de pointe » qui dépistent et supportent l’embuscade, pour donner le temps aux camarades de mieux préparer l’assaut. Car il ne faut jamais oublier que nous sommes en guerre et qu’il faudra bien, un jour prochain, mener le combat d’Armaguédon. Nous en sommes aux dernières escarmouches, d’autant plus redoutables que la Bête tente de faire diversion en se culottant de tricolore. Mais elle crotte toujours les partis dits d’« alternance » qui ne vaudront que par leur décomposition. Il faut les occire d’abord pour en préparer l’humus national…
Ce sont ces multiples chroniques qui constituent le douzième volume des Chroniques Barbares : 12 ! Chiffre parfait en qui réside l’accomplissement. Outre qu’elles nous procurent la joie qu’a le combattant de se sentir solidaire de bien d’autres, elles sont un modèle contre le bavardage de ceux qui verbalisent sans payer d’exemple.
Ces chroniques vont ainsi à l’encontre d’un certain pédantisme patriotard, celui du « sang impur qui doit abreuver les sillons » ! car les mots du message sont simples, justes, jamais vulgaires, voire élégants tout en restant populaires. Oui, le mimétisme existe : Oui ces textes sont à la ressemblance de l’homme qui s’avance, et qui fait honte à ceux qui disent et ne font pas. Oui, ce compagnon de route est celui que l’on peut regarder dans les yeux. On y lit, comme sur une page indéchirable, la détermination de servir, sur la terre à défendre, ou que l’on soit, tel que l’on est, et tel que l’on doit devenir…
Préface d’Alexis Arette au livre Les peuples à l’encan (Chroniques barbares XII) de Philippe Randa, collection « Politiquement incorrect », éditions Dualpha, 366 pages, 27 euros
Le mimétisme existe. Il y a des animaux qui, ressemblent à leur fonction, et des hommes qui ressemblent à leurs œuvres. Il y avait chez Sartre quelque chose du crapaud pustuleux jaloux de la blanche colombe, ce qui ressort dans Le diable et le bon Dieu ; et l’on voyait passer dans les yeux de jacques Perret toute l’enfance qui accompagna l’épopée de La bête Mahousse ! Ainsi en est-il du visage de Philippe Randa. Il y a dans ses traits quelque chose d’entier, de résolu, et d’imperméable au temps, comme ce qui émane de ses écrits. D’eux, on pourrait tirer seulement, pour l’ajouter à son visage, le casque du hoplite. Celui que portait Léonidas quand on vint lui annoncer que les flèches des archers Perses étaient si nombreuses qu’elles obscurcissaient le soleil. Il répondit : « Tant mieux ! Nous combattrons à l’ombre ! »
Je viens des générations qui précèdent la sienne dans les malheurs de la patrie, et je crois l’avoir d’abord connu, sans autrement le rencontrer, dans ses récits de Science-Fiction qui me reposaient de l’effrayant pathos des Gaullophiles de l’époque. Philippe, aussi, je crois, se reposait dans ces œuvres où il exerçait son imagination, pour mieux être efficace dans l’arène politique. Là, les cloportes venimeux sont plus difficiles à combattre que les lions. Et si je l’y ai réellement rencontré, c’est que nous avions le même regard sur les cloportes. Nous avons pris la parole sur la même tribune où quelques esprits libres de nos amis tentaient de renouer les fils d’une égide nationale assez mal en point. Sa parole me parut dépouillée, sans ces fioritures qui nuisent à l’essentiel. Elle tenait du Roman plutôt que du Gothique. Avant de souscrire à l’ornement, elle visait à la solidité. Toujours le souci de l’Égide. En cela, de même dans ses écrits, Philippe est un tisserand obstiné.
À preuve ? Outre le souci de l’éditeur de faire parler ses camarades, plus d’une centaine d’ouvrages – écrits seul ou en collaborations – l’ont propulsé en première ligne, là où l’on s’expose.
Parmi ses œuvres, les « Chroniques Barbares » fouillent dans la prétention des malfaisants, et découvrent le détail où se révèle leur ridicule inconséquence. Ces chroniques rassemblées ne tendent pas seulement à l’égide, mais elles tissent aussi la tunique de Nessus de l’adversaire. Et la particularité de la somme, c’est qu’à première vue, on n’y discerne pas les vagues folles de l’indignation. Jamais on n’y voit l’auteur céder à l’invective inutile. On pense aux vers de Baudelaire : « Je frapperai sans colère et sans haine : Comme un boucher ! Comme Moïse le rocher… »
La où la plupart des polémistes se laissent parfois emporter par la colère, Philippe exécute avec méthode, en analyste, sans un geste inutile pour frapper. Il porte un coup sûr, et ne s’acharne pas sur la niguedouille ! Philippe, en sus, a la narine délicate, et ce n’est pas lui qui dirait comme tel empereur Romain : « Le cadavre d’un ennemi sent toujours bon ! ».
Et puis, il ne convient pas de s attarder : Les têtes de l’Hydre sont multiples. C’est d’ailleurs la spécificité de la démocratie totalitaire que de faire renaître des têtes venimeuses, qui, fort heureusement, présentent aussi des croupes adipeuses qui appellent la banderille. Mais Philippe m’a l’air de retenir jusqu’à son plaisir de constater que le trait a porté : il frappe, sourit à peine des contorsions du monstre, et passe vers d’autres urgences. Mais le sourire s’adresse aux camarades de combat pour les engager à faire de même. Entouré de ses journalistes-cloportes, le Leviathan est immense, et il ne faut pas que sa puanteur décourage. Il n’est même pas permis de se boucher le nez quand passe, dans les flavescences de sa bêtise, madame Kosciusko-Maurizet, car il faut garder les deux mains offensives !
Souvent, Philippe ne fait que contourner la Bête pour exposer son ridicule. C’est un souci pédagogique. Il faut désigner les cibles que d’autres traiteront. Il me rappelle en cela les « voltigeurs de pointe » qui dépistent et supportent l’embuscade, pour donner le temps aux camarades de mieux préparer l’assaut. Car il ne faut jamais oublier que nous sommes en guerre et qu’il faudra bien, un jour prochain, mener le combat d’Armaguédon. Nous en sommes aux dernières escarmouches, d’autant plus redoutables que la Bête tente de faire diversion en se culottant de tricolore. Mais elle crotte toujours les partis dits d’« alternance » qui ne vaudront que par leur décomposition. Il faut les occire d’abord pour en préparer l’humus national…
Ce sont ces multiples chroniques qui constituent le douzième volume des Chroniques Barbares : 12 ! Chiffre parfait en qui réside l’accomplissement. Outre qu’elles nous procurent la joie qu’a le combattant de se sentir solidaire de bien d’autres, elles sont un modèle contre le bavardage de ceux qui verbalisent sans payer d’exemple.
Ces chroniques vont ainsi à l’encontre d’un certain pédantisme patriotard, celui du « sang impur qui doit abreuver les sillons » ! car les mots du message sont simples, justes, jamais vulgaires, voire élégants tout en restant populaires. Oui, le mimétisme existe : Oui ces textes sont à la ressemblance de l’homme qui s’avance, et qui fait honte à ceux qui disent et ne font pas. Oui, ce compagnon de route est celui que l’on peut regarder dans les yeux. On y lit, comme sur une page indéchirable, la détermination de servir, sur la terre à défendre, ou que l’on soit, tel que l’on est, et tel que l’on doit devenir…
Préface d’Alexis Arette au livre Les peuples à l’encan (Chroniques barbares XII) de Philippe Randa, collection « Politiquement incorrect », éditions Dualpha, 366 pages, 27 euros
Notes : |
Alexis Arette est né en 1927 à
Momas en Béarn. En 1950, il s’engage dans les parachutistes au titre de
l’Indochine. D’abord chef de groupe du 5e BCCP, il est ensuite chef de
section au Groupe 9 des commandos du Nord-Vietnam Phu-Lang Thuong.
Blessé en 1954, il est rapatrié, cité, médaillé militaire et réformé. En
1962, il est emprisonné pour cause d’Algérie Française. En 1964, il est
élu Président du Groupe Béarnais de l’Union Nationale des Combattants.
Sa carrière militaire terminée, Alexis Arette s’intéresse de très près à la vie culturelle de sa région et en 1957, fonde le Salon des Poètes de la ville de Pau. Depuis, il partage ses activités entre l’animation de la culture régionale, dont il a présidé la commission culturelle. Élu Président National de la Fédération Française de l’agriculture en 1982 et Conseiller régional d’Aquitaine en 1988 (réélu en 1992), il est l’auteur de très nombreuses conférences sur l’agriculture, la tradition, le symbolisme et le mondialisme.
Sa carrière militaire terminée, Alexis Arette s’intéresse de très près à la vie culturelle de sa région et en 1957, fonde le Salon des Poètes de la ville de Pau. Depuis, il partage ses activités entre l’animation de la culture régionale, dont il a présidé la commission culturelle. Élu Président National de la Fédération Française de l’agriculture en 1982 et Conseiller régional d’Aquitaine en 1988 (réélu en 1992), il est l’auteur de très nombreuses conférences sur l’agriculture, la tradition, le symbolisme et le mondialisme.