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lundi 3 août 2015

Devoir de révolte : une réponse à un article de Renaud Camus (Philippe Delbauvre)



Devoir de révolte : une réponse à un article de Renaud Camus
Renaud Camus dans le cadre d'un article publié sur Boulevard Voltaire (1) s'interroge quant à l'apathie des Français, et de façon plus générale, des Européens concernant l'immigration invasive qui les touche.

Ce que Renaud Camus, comme tant d'autres ne voient pas, ou ne veulent pas voir, c'est que les Français, dans leur grande majorité, se foutent éperdument du destin de leur propre pays.

On sait que l'électorat du Front National est le plus populaire qui soit. D'où une série d'implications. Bénéficiant du Rsa, le Français se retrouve logé en Hlm où il rencontre et l'immigration de masse et la délinquance. D'où le vote en faveur du Front National. Tel n'est pas le cas du Français median (1750 euros mensuels net) qui lui, apporte son suffrage à d'autres structures. Fort logiquement donc, plus on est confronté à l'immigration et à la délinquance, plus on vote Front National. Réciproquement, les quartiers bourgeois, très sécurisés avec habitants filtrés, sont insensibles au discours frontiste, justement parce que pas concernés. Pas un hasard non plus si c'est au sein de la catégorie C – la plus basse de la fonction publique – que le Front National recueille le plus de suffrages. Idem pour les précaires de la fonction publique, bien plus nombreux que l'on peut croire de prime abord, et dont paradoxalement on ne parle que très peu.

Les pauvres donc, en raison de leur exclusion de la société de consommation, et de leur vécu au quotidien de l'immigration et de la délinquance, votent frontiste. Plus clairement exprimé, le choix du Front National, n'est pas nécessairement conséquence d'un choix d'amour, mais plutôt d'une protestation suite au fait d'avoir été abandonné par le Système. A contrario, ceux qui disposent des moyens financiers leur permettant de jouir de la société marchande font d'autres choix.

Ne doit pas être oublié que la grande majorité du corps électoral vote en fonction de ses intérêts propres. A ce sujet, pas un hasard si individualisme, subjectivisme et relativisme n'ont jamais atteint de tels sommets. Et c'est davantage une faute qu'une erreur de la part de la majeure partie de la mouvance que de focaliser sur les allogènes. L'arrivée massive de ces derniers n'est que la conséquence de l'indifférence des Français de souche. Le fait n'est d'ailleurs nullement nouveau. N'en déplaise aux tenants de l'histoire officielle, les soldats du contingent durant la guerre d'Algérie ne s'opposèrent pour la majorité d'entre eux au putsch. Pas plus qu'ils ne soutinrent l'Algérie algérienne. Objectivement, et ceux qui voulurent savoir depuis savent, leur obsession ne fut autre que la quille. La guerre d'Indochine, elle aussi, lassa assez vite la majorité des Français, soucieux avant tout de profiter de la société de consommation naissante.

Ce n'est donc nullement les droits de l'homme ou la tolérance qui motivent la majorité des Français, malgré les dires des uns et des autres, mais le célèbre esprit de jouissance qu'évoqua naguère le maréchal Pétain. En ce sens, il est d'ailleurs inutile de mettre par trop en cause la jeunesse d'aujourd'hui puisque, à l'évidence, le mal est autrement plus ancien. Et puis, après tout, une société a les jeunes qu'elle mérite, ces derniers n'ayant nullement bâti la société dans laquelle ils vivent.

Il m'apparaît donc contre-productif et erroné de célébrer un peuple français présumé sain face à une immigration barbare. Un peuple sain n'eut jamais accepté l'invasion et l'eut fait rapidement et fortement savoir dans l'isoloir dont on peut rappeler qu'il permet l'anonymat.

Les hommes politiques des différents gouvernements successifs, cela depuis des décennies, ne sont pas sortis du chapeau d'un magicien mais bien du suffrage universel, c'est à dire de la volonté populaire. Un corps politique pourri ne peut être que la conséquence d'un corps électoral, lui aussi pourri.

Quand bien même l'on se définit comme européen que l'on ne peut considérer ce continent cancéreux comme sain. Et, étrangement, c'est à l'Est que les mentalités sont les moins compromises. En fait, le communisme a autrement plus protégé les saines valeurs que le capitalisme situé à l'Ouest. C'est une des surprises majeures de ce début de siècle.

Dans ces conditions, on ne fera pas l'impasse sur la nécessaire révolution morale.