Orages d'acier
La science ne connaît plus de limite, il sera bientôt possible de
procréer sans que les femmes aient à porter leur enfant. Des
scientifiques sont actuellement en train de mettre au point des
couveuses artificielles.
Créer des utérus artificiels
Ces informations ne sont pas fictives, elles ne sortent pas d’une
quatrième dimension. D’ici quelques années, les utérus artificiels
pourraient devenir communs. Il existe déjà actuellement des couveuses
artificielles, imitant le fonctionnement de l’utérus, pour les bébés
prématurés. Les chercheurs réussissent à faire vivre et grandir le
foetus jusqu’au second trimestre avant de le transplanter dans le ventre
d’une mère porteuse afin qu’il finisse naturellement sa phase de
croissance.
Ce dispositif n’est pas encore complet pour permettre le développement total du foetus, mais il lui assure l’oxygène, la nourriture dont il a besoin, une protection contre le froid et les conditions requises pour son développement prénatal.
Si ce processus de procréation extérieur au corps humain n’est que partiellement abouti aujourd’hui, il y a fort à parier qu’il le soit totalement dans un futur relativement proche.
Imiter la Nature à la perfection
Pour aller plus loin que le concept des couveuses, les scientifiques imaginent déjà des incubateurs artificiels. L’idée est de boucler la boucle grâce à la biotechnologie et la nanotechnologie pour réussir à augmenter la durée de couve et au final ne plus avoir recours à une mère porteuse.
De la paroi interne de l’utérus au placenta qui joue un rôle majeur dans l’apport en nutriments, la Nature devra être imitée. Les éléments naturels et les différentes phases de la gestation devront être reproduits à la perfection : l’élimination des déchets, l’approvisionnement de sang par la mère, l’échange de gaz, la régulation de la température et même des expériences sensorielles pour que le foetus grandissant ne se sente pas seul. Durant l’accouchement, le bébé devra être exposé à des microbes qui se trouvent dans son intestin afin de digérer les aliments, réglementer son métabolisme intestinal et développer son système immunitaire. Pour arriver à ce stade final de couveuses artificielles, les outils informatiques devront être plus évolués, ainsi que les méthodes de contrôles et de surveillance.
Avec ces futures machines high-tech, nous serions projetés directement dans l’univers de Matrix et l’homme pourrait faire évoluer un foetus de sa conception à sa naissance. La grossesse serait alors extérieure au corps humain.
Une première expérience réussie sur des chèvres
La photographie illustrant l’article révèle le travail conséquent de chercheurs Japonais ayant réussi à maintenir en vie des chèvres pendant près de 10 jours (237 heures) dans des cuves remplies de fluide amniotique chargé en nutriments essentiels à leur métabolisme. Ce procédé est déjà utilisé pour traiter les enfants souffrant de problèmes respiratoires.
Yoshinori Kuwabara, président du département d’obstétrique et de gynécologie à l’Université Juntendo à Tokyo, a travaillé sur le placenta artificiel pendant une décennie. Son intérêt est né de son expérience clinique avec les enfants prématurés, et comme il l’écrit dans un résumé récent : “il va sans dire que la situation idéale pour le foetus immature est la croissance dans l’environnement normal de l’organisme maternel.”
Kunwabara et ses associés ont gardé les foetus de chèvre dans l’incubateur extra-utérin, mais l’équipe du docteur a rencontré des problèmes d’insuffisance circulatoire, ainsi que de nombreuses autres difficultés techniques. Pressé de spéculer sur l’avenir, Kuwabara prévoit prudemment : “il devrait être possible de prolonger la durée et pourrait être appliqué à des êtres humains.”
“Science sans conscience n’est que ruine de l’âme”
Cette innovation montre que la science ne connaît pas de limite. Cependant, elle doit être soumise à la moralité pour éviter les débordements. On peut prendre l’exemple de l'énergie nucléaire, qui à la base est une découverte scientifique, mais qui a permis la conception d'armes de destruction massive. Il faut s’interroger sur les limites. L’homme a une volonté forte de contrôle sur la création. On pense à notre exemple de foetus artificiel et on fait facilement le lien avec l’agriculture biologique. Modifier un processus naturel peut avoir des conséquences catastrophiques encore inconnues (du grand public).