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vendredi 6 mars 2015

Crise de nerf pour casse-croûte électoral



Crise de nerf pour casse-croûte électoral
 Les nouvelles chroniques hebdomadaires de Philippe Randa
 
 
A-t-on le droit de ne pas être d’accord avec madame Taubira, actuelle Garde des Sceaux du gouvernement socialiste ? A-t-on le droit de contester les mesures qu’elle préconise ? Les lois qu’elle propose ? Ses déclarations ? Ses actes ? Ses mesures ? À l’évidence, non ! Le député-maire UMP de Tourcoing Gérald Darmanin vient de l’apprendre à ses dépends.

Ayant déclarée que l’intéressée était un véritable « tract ambulant pour le FN », ni plus, ni moins, celle-ci a laissé éclaté sa rage – et quelle rage ! – dès la sortie du conseil des ministres, hier mercredi… dans une envolée où l’emphase le dispute à la haine, elle n’a mâchée ni son mépris, ni ses insultes : « Lorsqu’une personne (Darmanin) a autant de toiles d’araignées dans la tête »… « Lorsqu’une personne est inculte à ce point, pauvre, indigente, moralement, politiquement, culturellement »… « Ses paroles, qui sont des insultes, incontestablement (…) Mais qui sont surtout des déchets de la pensée humaine »…

Accuser Dame Taubira d’être une propagandiste du Front national semble donc aussi politiquement incorrect que de la comparer à un animal de compagnie du Seigneur de la Jungle. Et, semble-t-il, bien plus grave pour celle-ci qui, rappelons-nous, n’avait traité que par le mépris ladite comparaison et sans faire de déclarations fracassantes (c’est le mouvement guyanais Walwari qui saisira à cette occasion un tribunal qui condamnera à de la prison ferme (neuf mois, tout de même !) une blogueuse indélicate… avant que ne soit condamnée à une amende l’hebdomadaire Minute, privée de cette « liberté d’expression » qui semble pour beaucoup être désormais la propriété exclusive de son concurrent Charlie hebdo).

Quoiqu’il en soit, perdre ses nerfs pour ce qui ne peut passer, aux yeux de l’Opinion publique, que comme une dérisoire tragi-comédie politicienne, ne peut profiter, finalement qu’au seul Front national, comme a beau jeu de le faire remarquer son vice-président Florian Philippot : « On va de polémique artificielle en polémique artificielle. On parle peu des vrais problèmes des Français, du chômage, du pouvoir d’achat. Il faut arrêter d’avoir la haine contre les électeurs et le Front national. Et il faut enfin s’intéresser aux difficultés rencontrées par les Français. »

Mais justement ! À quelques jours d’une bérézina annoncée dans les urnes pour la Gauche à l’occasion des électorales départementales, Christiane Taubira a sans doute estimée que faire le jeu du Front national était plus grave, sinon gravissime, que voir son image personnelle ridiculisée. C’est qu’on ne plaisante pas avec le casse-croûte électoral, chez ces gens-là…

On dit que la grande force du Diable est de faire croire qu’il n’existe pas. Peut-être, oui… Mais il est plus certain encore que celle d’un parti politique est de voir ses rivaux s’entredévorer ainsi, sans décence aucune, sous les yeux à l’évidence dégoutés de tant d’électeurs encore indécis !