Ava Djamshidi
Deux organisations distinctes, la même
bannière du jihad. Dans leur cavalcade macabre, les frères Kouachi,
impliqués dans l'attentat de « Charlie Hebdo », ont assuré à plusieurs
reprises agir pour le compte d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique
(Aqpa).
De son côté, Amedy Coulibaly, le tueur de Montrouge et de l'hypermarché casher à Paris, qui dit s'être coordonné avec les Kouachi, a indiqué agir pour le compte de l'Etat islamique (EI, ou Daech, en arabe), puissante organisation terroriste qui fait régner la terreur en Irak et en Syrie.
Or le groupe ultra-radical Daech est né en 2006 d'une dissidence d'Al-Qaïda en Irak. Les deux organisations se disputent le leadership du jihad dans le monde. Difficile donc d'envisager que des hommes appartenant à ces deux organisations aussi clairement dissociées aient pu préparer leurs actions de concert.
« Sauf qu'en dehors de la zone irako-syrienne, ces scissions n'ont pas le même sens. En France, ils se retrouvent sous la même idéologie, celle du jihad », relève un spécialiste du terrorisme.
Ainsi, les candidats français à la guerre sainte qui se rendent dans des camps d'entraînement en Syrie peuvent se retrouver embrigadés pour le compte de l'une ou l'autre organisation via des filiales. Mais par des actions extrêmement violentes et spectaculaires, ainsi que sa capacité à attirer des combattants venus d'ailleurs, c'est Daech qui semblait avoir remporté la bataille morbide de l'hégémonie jihadiste ces derniers mois.
« Coulibaly, ce n'est pas un intello. Il s'est très probablement revendiqué de l'Etat islamique par effet de mode, histoire d'être à la page, souligne un enquêteur. Il ne semble pas avoir pris une option ferme et particulière. » Le cas des frères Kouachi est radicalement différent, d'autant que l'un d'eux a assuré avoir fait ses classes d'apprenti terroriste au Yémen, auprès d'Aqpa, la branche la plus active et la plus dangereuse du réseau extrémiste, selon Washington.
Né en janvier 2009 de la fusion des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaïda, Aqpa est sur la liste des organisations terroristes dressée par l'administration américaine qui promet 10 M$ (8,44 MEUR) pour toute information conduisant à la localisation de son chef, le Yéménite Nasser Al-Whaychi, et de sept autres dirigeants du groupe. Le pouvoir de nuisance de cette organisation est réel. Ces dernières années, Aqpa a revendiqué une série d'importants attentats, aussi bien au Yémen qu'à l'étranger. A plusieurs reprises, le groupe a également appelé ses partisans à s'en prendre à la France, engagée sur plusieurs fronts contre des jihadistes, et notamment au Mali, contre ceux d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Le magazine d'Aqpa en anglais avait ainsi appelé ses partisans à mener des attentats en France. Avec des cibles précises. En 2013, le nom du directeur de la publication de « Charlie Hebdo », Stéphane Charbonnier, avait été inscrit sur la liste des personnes à abattre. Mercredi, Charb est mort dans l'attentat mené par les frères Kouachi.
De son côté, Amedy Coulibaly, le tueur de Montrouge et de l'hypermarché casher à Paris, qui dit s'être coordonné avec les Kouachi, a indiqué agir pour le compte de l'Etat islamique (EI, ou Daech, en arabe), puissante organisation terroriste qui fait régner la terreur en Irak et en Syrie.
Or le groupe ultra-radical Daech est né en 2006 d'une dissidence d'Al-Qaïda en Irak. Les deux organisations se disputent le leadership du jihad dans le monde. Difficile donc d'envisager que des hommes appartenant à ces deux organisations aussi clairement dissociées aient pu préparer leurs actions de concert.
« Sauf qu'en dehors de la zone irako-syrienne, ces scissions n'ont pas le même sens. En France, ils se retrouvent sous la même idéologie, celle du jihad », relève un spécialiste du terrorisme.
Ainsi, les candidats français à la guerre sainte qui se rendent dans des camps d'entraînement en Syrie peuvent se retrouver embrigadés pour le compte de l'une ou l'autre organisation via des filiales. Mais par des actions extrêmement violentes et spectaculaires, ainsi que sa capacité à attirer des combattants venus d'ailleurs, c'est Daech qui semblait avoir remporté la bataille morbide de l'hégémonie jihadiste ces derniers mois.
« Coulibaly, ce n'est pas un intello. Il s'est très probablement revendiqué de l'Etat islamique par effet de mode, histoire d'être à la page, souligne un enquêteur. Il ne semble pas avoir pris une option ferme et particulière. » Le cas des frères Kouachi est radicalement différent, d'autant que l'un d'eux a assuré avoir fait ses classes d'apprenti terroriste au Yémen, auprès d'Aqpa, la branche la plus active et la plus dangereuse du réseau extrémiste, selon Washington.
Né en janvier 2009 de la fusion des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaïda, Aqpa est sur la liste des organisations terroristes dressée par l'administration américaine qui promet 10 M$ (8,44 MEUR) pour toute information conduisant à la localisation de son chef, le Yéménite Nasser Al-Whaychi, et de sept autres dirigeants du groupe. Le pouvoir de nuisance de cette organisation est réel. Ces dernières années, Aqpa a revendiqué une série d'importants attentats, aussi bien au Yémen qu'à l'étranger. A plusieurs reprises, le groupe a également appelé ses partisans à s'en prendre à la France, engagée sur plusieurs fronts contre des jihadistes, et notamment au Mali, contre ceux d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Le magazine d'Aqpa en anglais avait ainsi appelé ses partisans à mener des attentats en France. Avec des cibles précises. En 2013, le nom du directeur de la publication de « Charlie Hebdo », Stéphane Charbonnier, avait été inscrit sur la liste des personnes à abattre. Mercredi, Charb est mort dans l'attentat mené par les frères Kouachi.