.

.

vendredi 18 novembre 2016

Débat de la primaire : les candidats jouent les prolongations


Gabriel Nedelec

NKM, Fillon, Juppé, Poisson, mais aussi Emmanuel Macron et Florian Philippot, sont revenus ce matin sur le dernier débat avant le premier tour de la primaire à droite, dont le format n’a pas permis d’épuiser les sujets de discorde.

En politique aussi on peut jouer les prolongations. Au lendemain du troisième débat de la primaire , les participants comme les observateurs poursuivent leurs argumentaires dans les matinales.
A raison d'un quart d'heure de temps de parole par candidat, il est vrai que ce troisième opus a laissé sur leur faim les candidats désireux d'en découdre, à deux jours du premier tour du scrutin qui doit déterminer le candidat de la droite pour la présidentielle.
« Je regrette qu'on ait mis de côté certains sujets quotidiens comme la santé », a ainsi lancé François Fillon sur BFMTV ce vendredi matin. J'aimerais parler de la ruralité » a poursuivi celui qui revendiquait récemment son ancrage paysan dans la Sarthe, où il possède un manoir.
Pour autant, cela ne l'empêche pas d'égratigner ses concurrents, prolongeant le ton donné la veille. « Aucun de mes concurrents n'a un programme qui soit de nature à sortir la France de ses difficultés », a-t-il affirmé sur la chaîne d'information en continu. Mais c'est pour Nicolas Sarkozy qu'il a les mots les plus durs : « Pour être président de la République, il faut être soi-même irréprochable », a-t-il dit en référence à la question sur l'argent libyen qui a suscité l'ire de Nicolas Sarkozy la veille sur le plateau de France 2.
Mais à chacun son chat noir : Alain Juppé n'a pas hésité à cibler, comme il l'avait fait lors du débat, celui qui grignote ses intentions de vote dans la dernière ligne droite : "François Fillon se présente comme le candidat qui a le programme le plus audacieux. Je dis qu'il est le moins crédible", a-t-il déclaré sur France Info, visant notamment la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires que préconise l'ex-Premier ministre.
Un débat « difficile »
De son côté, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui est une fois de plus apparue particulièrement pugnace, s'est plainte d'un débat qui « partait vraiment dans tous les sens ». « J'ai trouvé que c'était difficile d'être convaincant dans un débat où on changeait de sujet tout le temps. On se battait pour pouvoir avoir la parole. Parfois les sujets étaient zappés, parfois on restait trop longtemps dessus. J'ai trouvé que c'était compliqué », a-t-elle expliqué vendredi matin sur LCI. En creux, elle met en cause les journalistes, particulièrement attaqués lors de ce troisième débat. Vendredi matin, François Fillon dénonçait aussi « les commentateurs » qui « ne sont pas là pour organiser une baston ».
Jean-Frédéric Poisson a lui aussi jugé utile d'enfoncer le clou vendredi matin , en glissant sur la chaîne Public Sénat qu'il remarque que « François Fillon reprend certaines de (ses) idées, et même certains de (ses) mots ». Le président du Parti Chrétien-démocrate veut par ailleurs croire que « les jeux ne sont pas faits » car « personne ne peut dire qui va se mobiliser dimanche ». En tout cas, il a laissé entendre qu'il ne soutiendrait pas forcément l'un des candidats pour le second tour si lui-même ne fait pas partie des finalistes. Ce qui a peu de chance d'être le cas.
Sept liquidateurs de la France
Outre les participants, plusieurs personnalités politiques n'ont pas manqué de commenter le débat de la primaire de la droite. Comme à son habitude, Florian Philippot n'a pas retenu ses coups. « En regardant le débat hier soir, j'ai eu l'impression de voir sept liquidateurs de la France », a tancé le numéro deux du FN sur RTL avant d'asséner, lui aussi, un coup d'estoc à Nicolas Sarkozy qui veut s'attirer les faveurs des électeurs passés à l'extrême droite. « Sarkozy est l'homme des mots puissants mais de la main molle », a-t-il déclaré.
Interrogé, Emmanuel Macron, l e dernier candidat en date à la présidentielle, « n'a pas suivi le débat de la veille » puisqu'il était en meeting à Marseille. Avant d'ajouter qu'il n'avait pas « d'opinion particulière » sur le résultat de la primaire : « je ne construis pas mon projet en fonction des autres » a-t-il lâché. Une forme de dédain qui s'explique peut être par le fait que, la veille, les candidats de la droite et du centre, interrogés sur son cas, ne se sont pas privés d'écharper sa déclaration de candidature.