Il est l’immense favori de la primaire à droite. Crédité de plus de 40% des voix, François Fillon arrive en tête du premier tour de scrutin, devançant largement ses concurrents Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Mais à quoi ressemblerait une France gouvernée par l’ancien Premier ministre? Le programme de François Fillon n’a pas varié d’un iota depuis son entrée en campagne. Libéral sur le plan économique et apôtre de la rigueur, le député de Paris se montre très conservateur sur les questions de société.
Une cure de rigueur
Du sang et des larmes. Celui qui assurait en 2007 être à la « tête d’un Etat en faillite » prône une cure de rigueur dans l’Hexagone. François Fillon souhaite 100 milliards d’euros économies dans la sphère publique. « Un tiers sera assumé par l’Etat » avec un retour aux 39 heures pour les fonctionnaires et « 20% des économies proviendront des collectivités locales ». Le reste sera supporté par les administrations de sécurité sociale grâce, entres autres, au passage de l’âge de la retraite à 65 ans et au plafonnement des allocations chômages, confiait-il aux Echos en septembre. Il veut également supprimer 500 000 postes de fonctionnaires d’ici à 2022.
Sur un plan fiscal, l’ancien Premier ministre
souhaite « mettre le paquet sur le redémarrage des entreprises », avec
une baisse des prélèvements de 40 milliards d’euros, contre 10 pour les
ménages. Concernant les ménages, la baisse des prélèvements prendra la
forme du rétablissement de l’universalité des allocations familiales, du relèvement du plafond du quotient familial et de la suppression la cotisation salariale maladie.
Un assouplissement du droit du travail
François Fillon veut enterrer la durée légale hebdomadaire du travail: la loi ne fixerait plus que le maximum autorisé par l’Europe, soit 48 heures. Il veut introduire le motif de réorganisation de l’entreprise dans les procédures de licenciement collectif » pour faciliter l’adaptation des entreprises à leur contexte concurrentiel ».
Comme le précise Challenges, il plaide enfin pour le doublement des seuils sociaux, la baisse à 16 ans de l’âge minimal des auto-entrepreneurs et compte supprimer les emplois aidés dans le secteur public.
Conservateur sur les questions de société
François Fillon a toujours assumé son opposition au mariage pour tous et à l’adoption par les couples de même sexe. L’ancien Premier ministre a ainsi reçu le soutien de Sens Commun, l’émanation de la Manif pour tous au sein de LR.
François Fillon ne souhaite pas remettre en cause la légalisation du mariage pour tous. Il prône néanmoins une réécriture de la loi Taubira pour « protéger les droits de l’enfant ». Il souhaite fermer l’adoption plénière aux couples homosexuels au profit de l’adoption simple. Il est enfin opposé à la Gestation pour autrui (GPA) et à l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes.
Des positions russophiles
François Fillon ne cache pas sa proximité de vue avec le président Russe Vladimir Poutine. L’ancien chef de gouvernement prône une alliance avec la Russie pour combattre le groupe Etat islamique, allant à rebours des positions de la diplomatie française.
Dans une tribune publiée par Marianne, François Fillon avait défendu la politique de Moscou en Russie, accusée de défendre le dictateur Bachar El-Assad contre les rebelles modérés. « Que Moscou ait ses propres intérêts dans la région est évident, mais qui n’en a pas au Moyen-Orient? » Il défend aussi le « pragmatisme froid mais efficace » du Vladimir Poutine dans la gestion du conflit.
Des propositions tranchées sur l’islam
« Il n’y a pas de problème religieux en France. Il y a un problème lié à l’islam ». Dans son essai Vaincre le totalitarisme islamique, François Fillon met en cause la religion musulmane. L’ancien Premier ministre estime que « l’invasion sanglante de l’islamisme dans notre vie quotidienne pourrait annoncer une Troisième Guerre mondiale ».
Pour contrer cette menace, il veut, en cas d’élection à la présidentielle 2017, « réorganiser en profondeur l’Etat régalien », avec, notamment un « outil de renseignement rendu plus efficace », la création, « sur tout le territoire, de deux ou trois nouvelles cours d’assises spéciales » et de nouvelle places de prison (pour arriver à 80 000 places en tout), dont « 5 000 en établissement ultra-sécurisés ». Il s’oppose cependant à l’interdiction des signes religieux dans l’espace public, que réclamaient certains de ses concurrents, comme Nicolas Sarkozy.
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