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lundi 21 novembre 2016

Primaire à droite : la déferlante Fillon



Grand vainqueur du premier tour de la primaire, le député de Paris aborde le second tour en position de favori.


La poussée de François Fillon détectée par les sondages avait surpris tout le monde dans les trois dernières semaines avant le premier tour. Les premiers résultats de la primaire diffusés à partir de 20 heures dimanche soir ont, eux, défié tous les pronostics.
À 00 h 30, heure où nous mettions sous presse cette édition du Figaro, le député de Paris dominait largement le premier tour de la primaire. Selon des résultats encore provisoires, cumulant les décomptes de 9388 bureaux sur 10.229, l’ancien premier ministre a obtenu 44,2 % des suffrages, soit plus de 1,6 million de voix. «Une dynamique puissante est enclenchée», a-t-il estimé à 22 h 40 dans une courte allocution. «Il me reste une semaine pour vous convaincre», a-t-il ajouté en promettant que sa campagne allait «s’accélérer et s’amplifier».

François Fillon devance Alain Juppé, arrivé en deuxième position, avec 28,4 % des suffrages et plus de 1,1 million de suffrages. C’est la deuxième surprise de cette soirée: le maire de Bordeaux, qui était donné en tête au premier tour dans quasiment toutes les études d’opinion depuis plus de deux ans, se trouve relégué dans la position de challenger. Les juppéistes imaginaient un premier tour à l’issue duquel leur champion serait talonné par Nicolas Sarkozy ; ils abordent le second tour avec un net retard sur François Fillon, un concurrent qu’ils pensaient rallier à leur cause. Peu de temps après la prise de parole de François Fillon, le maire de Bordeaux s’est exprimé. Pour remercier ses électeurs et son équipe, pour féliciter les organisateurs de la primaire, mais aussi pour couper court aux rumeurs. Dans ses propres rangs, comme dans le camp de François Fillon, certains imaginaient alors qu’il allait jeter l’éponge. «J’ai décidé de continuer le combat», a-t-il lancé devant ses fidèles en promettant qu’après la surprise du premier tour, «dimanche prochain sera une autre surprise».


La primaire de la droite, un succès populaire


La principale victime de ce duel entre les deux anciens premiers ministres est Nicolas Sarkozy. Selon les résultats partiels, il termine en troisième position avec 20,6 % des suffrages et 805.000 voix. Pour l’ancien président de la République, revenu en politique en 2014, une page se tourne. Vendredi encore, ses partisans l’imaginaient virer en tête, devant le maire de Bordeaux et son ancien premier ministre. Dimanche soir, il a reconnu sa défaite peu après 22 heures. «Je ne suis pas parvenu à convaincre une majorité d’électeurs», a-t-il regretté avant d’expliquer qu’il votera, à titre personnel, pour François Fillon au second tour.

Les autres compétiteurs de la primaire ont subi de plein fouet la pression du vote utile dès le premier tour. À eux quatre, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Jean-Frédéric Poisson et Jean-François Copé réunissent moins de 7 % des suffrages. Pour Bruno Le Maire, la déconvenue est totale. Le député de l’Eure et champion autoproclamé du renouveau s’imaginait accrocher le second tour ; il termine en cinquième position, avec moins de 100.000 voix et 2,4 %. Il a appelé à voter François Fillon au second tour. La patronne de l’opposition à Paris, avec 2,6 % des suffrages, a officialisé son soutien à Alain Juppé. Jean-Frédéric Poisson (1,5 % des suffrages) et Jean-François Copé (0,3 %) ferment la marche.

N’en déplaise à ceux qui pariaient sur un échec complet du processus ou sur une participation en demi-teinte, la première édition de la primaire de la droite et du centre est également un succès populaire. À 00 h 30, les résultats partiels sur 90 % des bureaux dénombraient plus de 3,9 millions de votants. Ce résultat est très symbolique car il dépasse de loin les participations de la primaire socialiste de l’automne 2011 qui avait consacré François Hollande candidat. Au premier tour, 2,7 millions d’électeurs avaient fait le déplacement. Au second, ils étaient près de 2,9 millions. Ce qui, à l’époque, avait été salué comme un grand succès.

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