• Son parcours: le Sarthois a entamé sa carrière sous l’aile de l’ancien ministre gaulliste et député de la Sarthe Joël Le Theule, dont il reprend le siège lors des législatives de 1981. Il arpente ensuite les couloirs ministériels, notamment ceux de l’Enseignement supérieur puis des Affaires sociales, avant que Nicolas Sarkozy le nomme à Matignon en 2007. François Fillon restera son premier ministre pendant toute la durée de son quinquennat. Il est ensuite élu député de Paris en juin 2012.
L’ancien premier ministre fait rapidement part de son ambition de diriger la France. Dès 2013, il annonce qu’il serait candidat «quoi qu’il arrive» à l’élection de 2017. Rival affirmé de Nicolas Sarkozy et critique à l’égard de la «modération» d’Alain Juppé, le député officialise sa candidature en avril 2015.
• Ses idées: François Fillon s’est présenté comme le candidat de la «vraie» rupture en prescrivant, pour la France, une cure libérale quasi-thatchérienne. Baisse de 110 milliards d’euros dans les dépenses publiques, retraite à 65 ans, fusion des retraites du public et du privé, retour aux 39 heures… Toute une série de mesures censées adapter le modèle social français à la mondialisation, «un fait» et non une «hypothèse» selon le député de Paris. Un positionnement que n’aurait pas renié un Alain Madelin en 2002, mais qu’aurait sûrement rejeté Philippe Séguin, mentor politique à qui François Fillon avait rendu un vibrant hommage lors de son décès en 2010.
Voici les principales propositions de son programme:
EMPLOI:
– Reporter l’âge légal de la retraite à 65 ans. L’évolution de l’espérance de vie sera prise en compte dans l’ajustement de l’âge légal de départ en retraite.
– Aligner les règles de calcul de la retraite des agents publics sur celles des agents privés, c’est-à-dire calculer le montant de la pension à partir des salaires des 25 meilleures années et non des 6 derniers mois. En contrepartie, François Fillon propose d’intégrer le montant des primes touchées en carrière au calcul de la pension de retraite.
– Supprimer les 35 heures: dans le secteur privé, laisser les salariés et chefs d’entreprise négocier librement la durée de travail hebdomadaire dans la limite des 48 heures posée par le droit européen. Dans la fonction publique, revenir aux 39 heures.
FISCALITÉ:
– Supprimer l’ISF, éventuellement en ajustant la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu.
– Mettre en oeuvre la TVA sociale – qu’il n’avait pas réussi à imposer en 2007 après sa nomination à Matignon – en augmentant de 2 points le taux normal de TVA contre une baisse massive des cotisations des entreprises.
DÉPENSES PUBLIQUES:
– Economiser 110 milliards en 5 ans, notamment en réduisant les effectifs de la fonction publique de 10% soit plus de 500.000 postes. C’est l’objectif le plus ambitieux de tous les candidats à la primaire de la droite.
SOCIÉTÉ:
– Réécrire la loi Taubira. Ne pas remettre en cause le principe du mariage des couples de même sexe, mais procéder à une réécriture de la loi pour réserver l’adoption plénière aux couples de sexes différents.
– Mettre en place une allocation sociale unique, qui regroupera le revenu de solidarité active (RSA), l’allocation spécifique de solidarité, la nouvelle prime d’activité, les allocations logement (APL et AL). Le montant maximal alloué sera strictement plafonné. Des contreparties en matière de formation et de recherche d’emploi seront exigées des bénéficiaires. En cas d’efforts insuffisants, l’allocation sera diminuée et suspendue en cas de récidive.
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