Comme disait un homme politiques de droite : « On est toujours plus efficace, en mettant de la dynamite dans une boite de chocolat, qu’en mettant des chocolats dans un caisse de dynamite ! ».
D’une certaine manière, les dirigeants du Hizb – qu’il s’agisse de secrétaire général du Hizb Allah, Sayyed Hassan Nasrallâh, ou du secrétaire général adjoint, Cheikh Na’ïm Qâssem – auront choisi la voie médiane. Autrement dit : en montrer pas mal, en ne montrant pas tout.
Autre message Hizbi et orbi : le show se tenait sur sol syrien. Soit dit en passant la première parade militaire organisée hors du sol national libanais. Pas un hasard non plus.
Une manière de rappeler :
1- la présence massive du Hizb Allah, aux cotés de l’ Al-Jayš al-’Arabī as-Sūrī (AAS)1;
2- le fait que l’alliance Hizb-Téhéran-Damas, ne comptait pas pour du beurre ;
3- que Trump ou pas Trump (faisant ami-ami avec Poutine ou pas) : ce qui comptait c’était bien la présence de l’Iran et de ses forces liges aux côtés du président syrien, le Dr. Bachar el-Assad.
4- last but not least, le message s’adressait aussi au voisin israélien (plus à sa population qu’à son establishment militaire d’ailleurs qui sait mieux à quoi s’en tenir).
Sinon, que nous ont montré les paramilitaires chî’îtes ?
- des chars T-72 avec blindages réactifs. Donc à même de tenir le choc face à une partie des armes antichars mises à disposition de Al-Dawla al Islāmiyya fi al-Irāq wa al-Chām (DA’ECH)2, Jabhat an-Nusrah li-Ahl ach-Chām3, et Al-Jayš al-Fateh (Armée de la conquête)4, pour être complet.
- Des affûts mobiles KS-12A.
- Des M113. La plupart remis à niveau avec des bitubes de 23 mm. Mais dépourvus en revanche de blindages réactifs ou autres.
- Des antichars russe 9M133 Kornet (code OTAN AT-14 Spriggan). En veux-tu : en voilà. Montés sur une variétés de matériels roulants.
- Du BMP, dans plusieurs versions.
- Des 4×4 légers, souvent armés de Kornet.
Primo qu’il était massif, ce qui a fait dire au Cheikh Na’ïm Qâssem, auteur rappelons-le de : Hizb Allah : La voie, l’expérience, l’avenir, Beyrouth5, notamment dans lequel il a théorisé le discours polémologique de son parti, interrogé par As-Safir, que le Hizb n’était « plus seulement une milice », mais une force militaire à prendre en considération ?
À bon entendeur, salut.
Quant à la nature des matériels, le plus alarmant pour tout adversaire potentiel du Hizb Allah reste la profusion d’antichars Kornet, véritables ouvre-boites à blindés sur roues ou à chenilles.
Idem pour les T-72. En revanche pas de T-90 à l’horizon. Ce alors qu’une partie de ceux fournis à l’AAS restent opérés par des Pâsdâran, ou des militaires iraniens, formés de longtemps à ce type de matériel.
L’origine des M113 laisse perplexe beaucoup d’analystes.
À tort, en fait.
Ce type d’engins est omniprésent dans la région depuis les années 1980 : Tsahal, armée libanaise, armée irakienne et même Jabhat an-Nusrah li-Ahl ach-Chām, qui en aurait perdu un certain nombre, en août 2014, du coté d’Arsal.
En fait, la plupart de ceux en dotation au sein du Hizb, sont des prises de guerre auprès de l’Armée du Liban Sud (ALS, ou Al-Jayš al-Lubnān al-Janūbiyy/Tzva Drom Levanon, Tzadal), fortement équipés en M113 par Israël, du temps où cette milice servait de force-tampon au nord d’Israël.
Donc une fois encore, toute allégation de matériels fournis par Jérusalem au… Hizb Allah pour lutter contre les vaillants soldats de l’Islam (sic)que l’on rencontrera éventuellement sur des sites pro DA’ECH ne tiennent évidemment pas la route.
Notes
1 Armée arabe syrienne.
2 Ou ÉIIL pour Émirat islamique en Irak & au Levant.
3 Ou Front pour la victoire du peuple du Levant, ou de manière abrégée Front al-Nosra.
4 Coalition articulée autour d’an-Nusrah li-Ahl ach-Chām (Front Al-Nosra), le bras armé d’Al-Qaïda en Syrie. Se compose, pour être complet, de : Ahrār ach-Chām (Mouvement islamique des hommes libres du Cham), Jund al-Aqsa (Les soldats de Jérusalem), Liwāʾ al-Haqq, Jayš al-Sunna, Ajnad ach-Chām et de la Légion de Cham.
5 Albouraq, 2008, 376 p. Titre original : Hizbullah. Al-Manhaj, al-Tajriba, al-Mustaqbal, paru chez Dār al-Hādī, 2008, 423 p.