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mercredi 16 novembre 2016

Jean-Yves le Gallou : « Nous sommes aux avant-postes d’une révolution conservatrice »



Ancien député européen, haut fonctionnaire et conseiller régional d’Ile-de-France, Jean-Yves le Gallou est à l’origine de multiples initiatives visant à contrevenir au politiquement correct — I-Media (émission de réinformation de TV Libertés —, la Fondation Polémia (2003), … Après le succès rencontré par le premier Forum de la Dissidence de la Fondation, une deuxième édition est organisée cette année. Retour avec son initiateur sur cet évènement, qui se déroulera le 19 novembre. 


R&N : Clôturant le premier Forum de la dissidence l’année passée, vous aviez indiqué : « Aujourd’hui il y a ceux qui pleurnichent et ceux qui se mobilisent. Mobilisez-vous, vous êtes l’avant-garde ! » Cette avant-garde a-t-elle répondu à votre appel ? Est-ce à ce titre que vous avez souhaité proposer une deuxième édition du Forum de la Dissidence ? 


Jean-Yves le Gallou — J’observe qu’il y a de plus en plus de réactions actives, que cela soit sous la forme de manifestations, de mobilisations ou de contestations politiques et juridiques face aux décisions issues du politiquement correct. De ce point de vue-là, nous avons été à l’avant-garde, en lançant cette idée de dissidence. Si celle-ci a été reprise de manière si forte, cela signifie qu’elle correspondait à l’air du temps. Un facteur important, parce que le public de droite est soumis aux autorités, à l’idée qu’il faut respecter juges et préfets. Oui, il faut les respecter… s’ils rendent la justice au nom du peuple français et qu’ils n’en détruisent les principes !

La contestation, dans les milieux attachés à la tradition, n’est pas très habituelle. Le fait que ces milieux attachés aux valeurs et à l’héritage français renouvellent ces élans indique bien que nous sommes aux avant-postes d’une révolution conservatrice.


R&N : Dissidence face aux migrations massives, à l’islamisation de la France ; résistance des élus face à celle-ci : l’immigration semble être l’une des inquiétudes majeures de la Fondation. Pourquoi avoir centré le propos autour de ce thème particulièrement ? Car si les vagues migratoires constituent une menace pour la préservation de l’équilibre de notre pays, bien d’autres volets de la politique et métapolitique françaises actuelles appellent à la dissidence de certains membres du corps électoral national ou des Français…


Jean-Yves le Gallou — Aujourd’hui, la question la plus essentielle, la plus cruciale est celle du « Grand remplacement », pour reprendre l’expression de Renaud Camus — qui nous a fait l’honneur de sa présence lors de notre premier forum. Grand Remplacement démographique d’une part, avec la crise touchant les Français de souche, conjoint à l’arrivée d’une population étrangère féconde et nombreuse. Grand Remplacement civilisationnel, d’autre part, avec l’arrivée de l’islam et l’islamisation de nos mœurs et coutumes sur certaines parties de notre territoire. C’est une problématique correspondant à l’actualité, puisque la question de l’islam et l’implantation de centres suscitent des inquiétudes et des réactions de plus en plus vives. S’il est tout à fait essentiel de traiter ce sujet, il faut toutefois souligner qu’une telle manifestation est nouvelle. Auparavant, ce type de contestations publiques était diabolisé.

La question centrale en France et en Europe à l’heure actuelle est celle de l’identité. La défense de celle-ci ne se réduit pas à l’immigration, certes ; il y a d’autres sujets qui mériteraient d’être traités au titre de la dissidence. La défense du patrimoine, notamment : nous ne le traiterons pas le 19 novembre mais c’est un vrai sujet. Les éoliennes, par exemple, devraient susciter des réactions dissidentes au même titre que le cas des Serres d’Auteuil, dont la destruction n’est impulsée que par les intérêts de la Fédération Française de Tennis. Des actions de dissidence pourraient aussi être initiées à l’encontre d’aberrations culturelles ; le 19 novembre, nous évoquerons d’ailleurs le cas du Piss Christ, cette « installation » qui avait suscité de vives réactions de la part des Corses.


R&N : Parmi les élus sollicités, seule Marie-Claude Bompard semble signaler sa présence par une autre préoccupation que l’immigration. Condamnée pour avoir refusé de célébrer un « mariage » entre deux personnes de même sexe, sa présence peut surprendre. Pourquoi lui avoir proposé d’intégrer cette table-ronde ?


Jean-Yves le Gallou — Précisément parce que nous pensons que la dissidence, même si elle doit s’exercer face à l’islamisation et l’immigration, doit aussi s’opérer dans d’autres domaines, notamment celui des valeurs fondamentales. De ce point de vue, il était normal de faire appel à Marie-Claude Bompard, qui est l’un des maires — voire le seul — qui s’est opposé jusqu’au bout au « mariage » entre deux personnes de même sexe, et qui a subi des pressions judiciaires, préfectorales qu’elle nous racontera à l’issue du second Forum.


R&N : La journée s’ouvrira sur l’exemple de la « dissidence hongroise ». Avec un refus catégorique d’un accueil migratoire massif en son pays, l’attitude de Viktor Orban, à la tête du gouvernement, contrevient clairement aux directives bruxelloises. Hostile à ce qu’il tient pour une « soviétisation de l’Union Européenne », Orban indique à cet égard : « Il n’y a pas d’Europe libre sans États-nations et sans les milliers d’années de sagesse dues au christianisme ». Considérez-vous qu’il existe une « soviétisation » des esprits au sein des officines européennes ? Rappeler les racines chrétiennes millénaires de l’Europe constitue-t-il à l’heure actuelle un plaidoyer dissident ?


Jean-Yves le Gallou — Oui, il y a une soviétisation des esprits dont les instances européennes ne sont pourtant qu’une traduction dans le cadre d’une idéologie mondiale, issue d’un « mondialisme-immigrationniste-marchand », comme je le souligne dans mon ouvrage Immigration la Catastrophe (Via Romana). L’Union Européenne n’est qu’un cas particulier de l’oligarchie que nous combattons… Avec succès parfois : le Brexit, l’élection de Donald Trump aux États-Unis, en sont des échos. Nous ferons part des différents succès que cette dissidence rencontre le 19 novembre. Nos différentes tables-rondes sont étayées par des vidéos soulignant deux exemples de réussite de la dissidence, qu’il s’agisse d’une réussite nationale (Hongrie) que celle, à l’échelle régionale, de l’exemple Corse. Notons d’ailleurs que c’est la seule région de France qui ne recevra pas de clandestins de Calais…
Quoiqu’il en soit, l’un des précurseurs de cette dissidence européenne est le premier ministre de la Hongrie. Ce pays a toujours résisté : face aux Turcs, aux Habsbourg, au régime soviétique … et maintenant au nouvel ordre mondial. Il a également souligné son caractère dissident en faisant réaffirmer l’identité nationale au sein de sa Constitution, dans laquelle les fondements chrétiens de la Hongrie et le fait que la souveraineté du peuple devait prévaloir sur le gouvernement des juges ont été inscrits noir sur blanc.



R&N : Collectifs (« Hauts de France sans migrants » ; « Pas de migrants en Ile-de-France » ), associations (Vigilance Hallal, Union de Défense des Citoyens, Identité Nationalité Citoyenneté),… Les groupes constitués à partir d’initiatives issues de la seule volonté des Français ont répondu présents à votre sollicitation pour cette seconde réunion. L’auditoire est-il amené à sortir du forum avec des solutions « clef-en-main » pour résister à ce que vous dénoncez souvent comme la « tyrannie de la pensée unique » ?


Jean-Yves le Gallou — Effectivement l’objectif est bien que l’auditoire ressorte en se disant : « Dès qu’il y a quelques chose près de chez moi, j’agis et je sais qui contacter » ! Un problème de construction de mosquée ? Je vais voir le site d’Alain Wagner. Un problème concernant le hallal ? J’ai le contact du président de l’Association Vigilance Hallal, Alain de Peretti. Islam à l’école ? J’en fais part au professeur Vidal de Riposte Laïque… Ou auprès de Solange Massoni, intervenue en Corse contre l’apprentissage aux jeunes Corses de chants arabes, ces nouveaux chants polyphoniques. Il est possible de faire des choses, de les réussir et de savoir à qui s’adresser pour contrevenir à la dictature du politiquement correct. Le message indirect que nous voulons transmettre est simple : « Vous n’êtes pas seul ». La majorité silencieuse ne s’est pas fait entendre. Une majorité qui compte les Français d’origine européenne et de culture chrétienne. Une majorité sidérée, tétanisée par le politiquement correct, à laquelle nous disons : « Vous pouvez vous révolter ! »

Samedi 19 novembre 2016, Polémia vous invite à entrer en résistance ! De 13h30 à 19h, l’Institut vous attend nombreux à l’Espace Cap 15, 13 rue de Grenelle (Paris XV).