Il reste «droit dans ses bottes», comme il aime souvent le dire. Largement distancié au premier tour par François Fillon, Alain Juppé est bien décidé à se battre en vue du second: «J’ai décidé de continuer le combat», a-t-il assuré à ses partisans dimanche soir. Une précision nécessaire, car la rumeur d’un retrait du maire de Bordeaux dès le premier tour, face à la déferlante Fillon, courait après l’annonce des résultats. Il faut dire que la victoire semble relever de la mission quasi-impossible pour Alain Juppé, qui accuse un important retard sur son adversaire avec 28,4% des voix contre 44,2% (soit 600.000 voix).
Une dynamique en faveur de Fillon
Depuis 10 jours, la dynamique est du côté de François Fillon, alors qu’Alain Juppé baisse systématiquement dans toutes les enquêtes d’opinion. Avant le premier tour, les sondages prédisaient déjà une victoire du député de Paris face au maire de Bordeaux dans l’hypothèse d’un duel au second tour. Dans une enquête OpinionWay publiée ce dimanche et réalisée auprès d’électeurs s’étant rendus aux urnes au premier tour, la prédiction est encore plus nette: François Fillon l’emporterait avec 56% des voix, contre 44% pour Alain Juppé.
Le soutien de Sarkozy déterminant
Avec plus de 44% des suffrages, François Fillon manque l’élection au premier tour à 8 points près, soit 303.000 voix. Mais le report des voix devrait jouer en sa faveur après les ralliements de Nicolas Sarkozy (20,7%, 792.181 voix) et Bruno Le Maire (2,4%, 92022 voix). Il suffit que 37% des électeurs de l’ancien chef de l’État votent pour François Fillon pour que sa victoire soit assurée dimanche prochain.
Juppé ne va plus bénéficier de l’apport des électeurs de gauche
Au premier tour, Alain Juppé, pouvait espérer bénéficier du vote des électeurs de gauche souhaitant faire barrage à Nicolas Sarkozy. Selon un sondage Elabe réalisé ce dimanche, 15% des électeurs du premier tour étaient des sympathisants de gauche susceptibles de voter en majorité pour le maire de Bordeaux, qui avait ciblé dans sa campagne les déçus du hollandisme. Nicolas Sarkozy ayant été éliminé, ce ne sera probablement plus le cas au second tour.
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