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mercredi 16 novembre 2016

Donald Trump : ce que doit vite comprendre le Front National



Il faut tirer les leçons de l’élection de Donald Trump, le Front National en premier. Il y a un an, personne n’aurait parié sur sa personne. Or il l’a emporté malgré tout l’hallali médiatique contre lui.

La « dédiabolisation » du Front National est une erreur monumentale. Elle pouvait se comprendre comme stratégie du pouvoir dans les années 90, pas en 2016. Il ne doit pas aligner sa stratégie sur celle des médias. Les Français ont réellement ouvert les yeux. Ils savent parfaitement qu’Alain Juppé est laxiste, imbu jusqu’à satiété d’orgueil et qu’il ne fera rien. Ils savent aussi que Nicolas Sarkozy est au service des États-Unis et de la finance et que Les Républicains n’ont aucune conviction. De fait quand un Républicain sort du rang, et nous pensons ici à Jean-Frédéric Poisson,  les Français le plébiscitent aussitôt. Les Français savent parfaitement que les journaux les manipulent. Ils s’en sont encore rendu compte avec les élections américaines. Ils savent surtout ce qu’ils vivent au quotidien. C’est donc un discours ferme, parfois provocateur, sans langue de bois qu’ils attendent. Ils veulent du Zemmour à la puissance électorale. Ils attendent qu’on fasse tomber les masques.

Le gauchissement du Front National est la pire erreur politique qui soit. Pourtant Marine Le Pen continue sa politique de « dédiabolisation ». On a ainsi appris  que le SIEL (Souveraineté, indépendance et liberté) a officiellement quitté  le Rassemblement Bleu Marine alors que ce groupement était destiné à élargir l’assise électorale du Fn et attirer des personnalités et des mouvements extérieurs au Front. Ce nouvel épisode  est loin d’être anodin puisqu’il prouve la difficulté pour le Front national d’avoir des alliés,  condition sine qua non de sa victoire électorale.

Certes, le Fn  cherche des alliés mais  sur sa gauche voire  chez Les Républicains comme si un Jacques Myard  pourrait tourner casaque et voter Fn. On retrouve là le fantasme  de l’union des Droites auquel pourtant le dernier livre de Patrick Buisson, La Cause du Peuple a tordu le coup. En fait, aujourd’hui au Front National, lorsque l’on ne partage pas la ligne politique et stratégique imprimée par le tandem Marine Le Pen-Florian Philippot, on est maudit, on est exclu, on est interdit de parole (voir les difficultés rencontrées par le maire de Béziers sur l’infléchissement à droite des questions économiques et sociétales, la volonté d’éliminer Jacques Bompard et la Ligue du Sud, les départs d’intellectuels comme Laurent Ozon, Aymeric Chauprade ou de jeunes prometteurs comme Julien Rochedy.


Poursuivre une telle politique d’exclusion est suicidaire et conduira à l’échec


Il faut relire le jugement de Marine Le Pen sur l’éviction du Siel : « Le Siel était devenu un groupuscule concentrant tous les profils d’extrême droite dont on ne voulait plus. Les virés, les tarés, les racialistes, Civitas et autres dingues. Son départ est une bonne nouvelle ». Or ce que Marine Le Pen oublie c’est que Trump a remporté aussi sa victoire avec eux, avec les » illuminés » des Tea Party. Si tous ceux qui se placent à la droite de Marine Le Pen – ce qui fait maintenant du monde ! – sont à exclure pourquoi ne rejoint-elle pas  la drauche ?  Qu’elle le veuille ou non, ce nom familial lui interdira jusqu’au décès de Jean-Marie Le Pen d’être acceptée par le système. Ce n’est donc pas à gauche, en adoucissant son discours qu’elle remportera l’élection présidentielle de 2017 mais au contraire en le radicalisant, en l’hystérisant à la Trump, tout en proposant un programme cohérent de gouvernance pragmatique à venir.

Marine Le Pen s’est plainte récemment de ce que ses alliés successifs , censés être à sa gauche,finissent toujours à la droite du Fn. Mais c’est précisément parce que Marine le Pen et Florian Philippot ne cessent de dériver à gauche, sur la plupart des questions sociétales ou d’immigration que tous ses alliés, même ceux issus de la droite parlementaire la plus modérée  finissent effectivement par se retrouver à sa droite ! Oui, il faut proposer le  » rembarquement « . Oui, il faut parler haut et fort du « grand remplacement « . Il faut décliner l’identité charnelle de la France, l’importance de la famille, le réarmement spirituel et moral de notre pays,  l’incompatibilité de l’Islam, la fermeté sécuritaire, la fin des radars routiers et l’abrogation des taxes sur les entreprises.


Les Français n’attendent plus du tout un projet politique aseptisé


Les Français savent  ce que valent les valeurs républicaines recyclées dans un vivre-ensemble cosmopolite qui les étrangle et les menace.

A quoi sert-il d’être placé sur l’échiquier politique à l’extrême-droite si c’est pour être « républicaniste » ou « assimilationniste » ? Quoi que disent Marine Le Pen et Florian Philippot sur les plateaux des médias télévisuels , ils seront les gens de l’extrême-droite.  Trump l’avait immédiatement compris.  Contre toute attente, il a gagné.

La victoire de Donald Trump exige un changement  de stratégie et d’orientation de la part de Marine Le Pen. La campagne électorale doit attaquer le système, les pseudo-intellectuels, les médias et les artistes aux ordres. Le Front National ne peut pas être un parti comme les autres puisqu’il est le parti de la rupture.

Et puis enfin, est-on aveugle ? Si le Front national atteint aujourd’hui des scores importants, ce n’est pas du tout en raison de sa « dédiabolisation » mais  avant tout parce qu’un nombre croissant de nos compatriotes se sont radicalisés et ont compris  où allait les mener le mondialisme sans frontières. S’ils votent Front National c’est parce que Marine s’appelle Le Pen et que son parti s’appelle encore le Front National.

Aussi vouloir poursuivre une campagne aseptisée, c’est bien aller à l’encontre du vote populaire alors que les Français n’ont jamais été aussi réceptifs aux discours radicaux. Le Parti qui est censé incarner l’anti-système ne peut se permettre de renier ses fondamentaux qui en ont fait jusqu’alors sa force et son originalité pour rentrer dans un système qui de toute façon ne l’acceptera jamais. La victoire, une victoire éclatante et sidérante au second tour en sera alors le juste prix.


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