Des générations entières de français apprennent ainsi à avoir honte de leur passé, à se sentir coupable de l’œuvre de leurs ancêtres en France et sur l’ensemble de la planète. Politiques, médias, système éducatif et pseudo philosophes agissent de concert pour stigmatiser le « colonialisme » de la France impériale, qui n’est aujourd’hui qu’un vague souvenir ou un concept historique pour la grande majorité des citoyens. L’enseignement d’une histoire révisée par les dogmes libéraux et gauchisants a largement contribué à l’imaginaire des nouvelles générations issues de l’immigration, pour lesquelles les français tyrannisaient les populations de l’empire qui ont finalement conquis héroïquement leur indépendance….
Pour notre part nous estimons au contraire que c’est le phénomène de « décolonisation » qui fut en tous points catastrophique aussi bien pour la France que pour ses anciens territoires aujourd’hui faussement indépendants. Le retrait de l’état français et sa dégradation progressive au fil des années auront en effet été source de chaos aussi bien à l’intérieur des frontières nationales, que dans les pays du Maghreb et d’Afrique où la pauvreté l’instabilité ou encore le terrorisme selon les zones considérées, se sont installé durablement depuis la chute de la France impériale.
La vague de décolonisation des années 60 appuyée par l’ONU au nom du fameux droit des peuples à disposer d’eux mêmes, aujourd’hui un principe fondamental du droit international, n’aura en fait été qu’un outil au service des grandes puissances américaines et russes pour affaiblir l’Europe au lendemain de la seconde guerre mondiale. Seule la bourgeoisie de gauche et les utopistes universitaires auront été assez stupides pour considérer l’appui communiste aux états dits non alignés et aux mouvements indépendantistes comme un élan altruiste ou une forme de « solidarité internationale » ; l’URSS, tout en construisant déjà à l’époque son propre empire eurasiatique en poussant jusqu’à l’Allemagne de l’est et l’Afghanistan, s’assurait ainsi que les vieux états d’Europe demeurent privés de leur rayonnement planétaire et restent à genoux économiquement.
Les états-unis pour leur part s’affirmaient alors comme première puissance mondiale grâce à un territoire riche et vaste et en s’assurant un rôle de créancier à l’égard des pays d’Europe en ruine qui, coupés de leurs empires, ne pouvaient désormais plus prétendre à l’auto-suffisance économique.
L’exemple du pétrole illustre en quoi le démantèlement de son empire aura été pour la France un coup fatal pour porté à son économie. Celle ci comptait en effet plusieurs territoires producteurs parmi lesquels :
- Algérie : plus de 66 millions de tonnes en 2014
- Tunisie : 5 millions de tonnes en 2016
- Mauritanie : 4950 barils/jour en janvier 2016
- Congo: 350 000 barils/jours prévus en 2017
- Gabon: 10 millions de tonnes en 2015
- Côte d’ivoire : 29 000 barils/jours en 2015
La Chine non plus n’aura pas manqué de jouer la même carte, le pétrole n’étant pas d’ailleurs la seule denrée convoitée.
Quoi qu’il en soit et au delà des opinions politiques de chacun il est incontestable que la destruction programmée de l’ex empire français, dissimulée sous le concept de « décolonisation », aura eu pour effet presque immédiat de priver la France de toute indépendance énergétique et économique, de la précipiter dans le giron des régimes pétroliers du Golfe, alliés objectifs de l’Amérique néo-libérale de wall street, et de créer des conditions propices à de multiples vagues migratoires.
Il faut également souligner qu’au delà des anciens territoires de l’empire, la francophonie représente encore aujourd’hui un vaste ensemble de territoires et départements d’outre mer, pour un espace maritime dont la surface représente 11 millions de km : il s’agit donc du deuxième domaine maritime mondial juste derrière celui des états-unis.
« Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a fait un point sur les ressources potentielles du plateau continental. Il pourrait recéler des hydrocarbures, des sulfures hydrothermaux riches en cuivre, zinc, plomb, cobalt, argent et or, des encroûtements cobaltifères, des nodules polymétalliques contenant du fer, du manganèse, du cuivre, du nickel et du cobalt., des terres rares comme l’erbium et le lutetium, indispensables à la production d’appareils électroniques courants (téléphones mobiles, ordinateurs…), des ressources biologiques et des organismes vivants. L’accès à ces richesses potentielles est » un atout considérable pour notre pays s’il contribue à un nouveau modèle de développement durable, en particulier dans les territoires ultramarins, « considère le CESE »1
Là encore la France moderne prisonnière des dogmes euromondialistes, du carcan économique et juridique des institutions supra-nationales de l’Union Européenne s’avère totalement incapable d’exploiter ce potentiel pourtant susceptible de lui rendre sa place parmi les états les plus puissants de la planète.
Cette volonté de puissance fait aujourd’hui totalement défaut à ce qui reste d’un état français qui préfère renoncer à son rang pour poursuivre des objectifs délirants, profitant uniquement à l’entité tentaculaire dite « union européenne » et à la finance transnationale. Traduire en acte la puissance que représentent l’espace francophone et le domaine maritime français exige de notre état une reprise en main de son destin économique et financier, en abrogeant notamment le diktat bancaire entériné par la loi de 1973 obligeant la France à s’endetter auprès des institutions financières pour ses dépenses souveraines. Cette « loi » absurde qui consiste à traiter un état millénaire comme une entreprise ou un particulier est la cause majeure de l’effondrement économique de la France, lui ôtant toute liberté d’action et possibilité de redressement. L’entité marchande de Bruxelles agit de même en confisquant à l’état sa souveraineté dans des domaines clefs, sans que cela ne profite à la France en aucune façon; au contraire chacun peut constater la paupérisation croissante de la nation à mesure que progresse la « construction » européenne.
Agir en direction de la francophonie n’est pas seulement un impératif économique, mais également humain et civilisationnel.
Parmi les enjeux du 21ème siècle, la démographie mondiale et les flux migratoires sans sans doute pour la France et l’Europe les plus fondamentaux, dans la mesure où ils sont susceptibles de faire basculer le destin des nations. L’immigration à laquelle la France fait face depuis des décennies est lourde de conséquences là encore sur le plan économique, mais également en matière de délinquance/criminalité, de terrorisme et également sur le terrain culturel. C’est aujourd’hui l’essence même du peuple français qui est menacée par la submersion démographique liée à l’immigration extra-européenne.
Hors il est impossible, alors que germent des théories plus ou moins irréalistes telles que la « remigration », d’assurer une régulation des flux migratoires – a fortiori leur inversion – sans un réel rapprochement politique avec les pays d’origines des populations récemment installées.
Pourtant le reprise en main par l’état français des questions migratoires et démographiques est une nécessité si nous désirons préserver durablement notre peuple.
Mettre un terme à l’immigration de masse passe nécessairement par un rétablissement de l’équilibre économique entre les pays du Nord et du Sud. Dans la mesure où il est évident pour chacun que la pauvreté, l’instabilité et les guerres génèrent des déplacements de populations, il incombe à la France – non sans un ensemble de contreparties – de mettre un terme à ces phénomènes au sein de son ancien empire ; délivrée du vampirisme de la finance et de l’euromondialisme, l’état français a en effet les moyens d’une telle politique.
Dans une perspective de véritable coopération et de codéveloppement, les investissements et aides accordés par la France pourront être assortis de conditions et mesures que les pays concernés devront impérativement respecter, mesures qui contribueront au retour de l’ordre en France.
De telles mesures peuvent inclure notamment :
- une obligation pour l’état partenaire de contrôler ses frontières
- une obligation d’accueil des individus originaires du pays concerné, que la France aura expulsé ou déchu de la nationalité
- la construction de grands centres pénitentiaires sous contrôle conjoint de l’état français et de l’état partenaire
- le rétablissement des travaux forcés et la mise en place de grands chantiers de travaux publics sur le territoire des états partenaires
Nous le voyons il s’agit ici d’engagements de type synallagmatiques nécessitant donc un changement profond de paradigme. La vague dite de « décolonisation » n’aura en effet créé que des indépendances de façade ; certes l’état français aura perdu sa souveraineté et son contrôle sur les territoires de l’empire, mais ceux ci ont tout simplement été transférés aux intérêts privés des multinationales et de la grande bourgeoisie. Le rôle joué par un homme d’affaire tel que Boloré, l’importance des grandes multinationales sont des faits parlant et la Côte d’Ivoire évoquée précédemment fournit un exemple probant des luttes d’intérêts privés sur le sol africain, les grands perdant étant systématiquement les états et leur population : le renversement en 2011 de Gbagbo et son remplacement par un ancien employé du FMI n’ont eu là encore d’autres buts que ceux de garantir une pérennité aux intérêts privés occidentaux, et de veiller à ce que le régime en place ne devienne pas plus souverain que ne sauraient le tolérer les véritables maîtres de l’Afrique francophone moderne.
Un changement de paradigme est nécessaire donc puisque la puissance et l’indépendance de la France, tout comme sa sauvegarde face à la pression démographique des populations issues de l’immigration, nécessitent un rapprochement et une coopération à long terme entre l’état français – et plus généralement les pays européens – et les pays de l’ex empire. Il nous faut ici raisonner en termes de realpolitik et de géopolitique et mettre un terme aux réactions basées sur l’affect, sur fond de dogmes absurdes ; de ce point de vue l’hostilité plus ou moins déclarée des régimes européens et des partis parlementaires – incluant le Front National – à l’égard de l’Islam est une erreur stratégique, d’autant plus qu’elle s’accompagne le plus souvent d’une complaisance suspecte à l’égard des pays wahhabites ou salafistes du Golfe ainsi qu’envers une certaine « élite » communautaire et suprémaciste qui tend à s’approprier la « démocratie » française.
Il en est de même pour le racisme populacier et épidermique d’une certaine extrême droite tribaliste qui stérilise toute réflexion sérieuse en matière d’immigration et de rapports Nord/Sud
La France tout particulièrement doit ici s’inspirer de la Russie actuelle ; tout en maintenant l’ordre et en œuvrant au rétablissement de principes traditionnels, le président Vladimir Poutine a progressivement consolidé l’emprise russe sur ses diverses zones d’influence. De la Tchétchénie à la Crimée, la Russie de Poutine mène un travail de pacification tout en s’assurant le contrôle de régions stratégiques. Sur le plan économique l’union eurasiatique se construit patiemment, réunissant autour de la Russie la Biélorussie, l’Arménie, le Kirghizistan et le Kazakhstan. L’Ukraine devait d’ailleurs être le prochain membre de cette union, ce qui explique très probablement ce soudain réveil d’un « nationalisme » ukrainien travaillant aux intérêts de l’occident. Pour l’heure le Tadjikistan demeure seul candidat en attente. S’il est évident que les pays membres de l’union eurasiatique ne sont pas pour l’heure des zones économiquement développées, c’est leur potentiel – en terme de ressources mais également de surface territoriale – que la Russie entend mettre en avant dans le cadre d’une véritable coopération comportant, entre autre volets, la mise en place d’une zone de libre échange et d’une union douanière. Loin de se limiter aux pays de l’ex union soviétique, l’Union Eurasiatique pourrait à terme intégrer d’autres états tels que l’Iran, la Chine, l’Inde ou la Turquie qui sont dores et déjà candidats à la zone de libre échange.
Cette volonté que l’on peut qualifier sans complexe de quasi impériale s’accompagne en Russie d’un rapprochement entre l’état et l’église Orthodoxe et s’appuie également sur la langue russe comme facteur d’unification, tout du moins en ce qui concerne les anciens membres de l’union soviétique.
Pourtant la Russie n’est pas empoisonnée par les dogmes néo-libéraux de l’union européenne, par les principes castrateurs des démocraties libérales – refus de l’enracinement, laïcité utilisée contre toute forme de spiritualité notamment – et n’est pas menacée de submersion du fait de l’immigration kirghiz ou biélorusse…. et ce même si l’empire eurasiatique est par nature pluri ethnique/confessionnel. De surcroît l’union économique eurasiatique envisage un degré d’intégration économique des plus poussés avec des états tels que la Mongolie, le Viet Nam ou encore le Venezuela !
La création d’une structure eurafricaine par la France diffère certes de l’union eurasiatique ; la seconde repose en effet sur un bloc continental et un élan non seulement économique, mais aussi et avant tout civilisationnel dans la mesure où le cœur de l’Eurasie demeure l’identité orthodoxe et slave. L’empire que représente l’espace francophone est dans une large mesure maritime et se situe bien au delà de l’espace européen et eurasiatique, auxquels la France doit pourtant participer tant sur le plan géopolitique que civilisationnel.
Néanmoins nous retrouvons deux éléments unificateurs à même de cimenter une union ayant la France pour centre de gravité : le catholicisme et la langue.
Si l’on excepte le Maghreb, les anciens territoires de l’empire français sont en effet essentiellement catholiques. Les populations d’Afrique noire attachent encore une importance fondamentale à la religion et à la culture chrétienne, et seuls les rejetons de l’occident démo libéral sous-estiment encore l’importance d’un tel facteur dans l’orientation d’un pays et le comportement de son peuple ; il suffit pour s’en convaincre d’étudier comment l’évangélisme protestant en Afrique contribue largement à l’américanisation des modes de vie.
En dépit de la déchéance de l’état Français et de ses conséquences dramatiques sur la vie des populations francophones d’Afrique, celles ci continuent pourtant de tenir notre pays en estime et restent désireuses de travailler avec la France. Cet état de fait rend d’autant moins pardonnable la lâcheté française consistant à quitter l’Afrique et faire place nette pour les états-unis et la Chine qui se partagent désormais la domination du continent.
Religion et langue sont les deux facteurs qui garantissent encore à la France un accès au sein de son ancien empire, et un levier considérable pour rétablir une communication et une coopération avec les pays concernés. Pour ce qui est des pays musulmans, rappelons une fois encore l’exemple russe qui démontre que l’Islam n’est pas un obstacle à la coopération, l’Eurasie comportant des populations musulmanes, parfois pénétrées d’influence chamaniques ou soufies.
Mais un tel projet ne peut voir le jour que dans la mesure où la France reprend conscience de son identité spirituelle et ethnoculturelle, de son histoire et de la communauté de destin qu’elle doit constituer. Lorsqu’une telle conscience de soi reste présente au sein d’une nation et est exaltée par l’état – c’est là au demeurant l’une des fonctions essentielles de celui ci, qui doit jouer un rôle actif et façonneur à l’égard de son peuple comme l’âme à l’égard du corps – tout danger de subversion est écarté, que ce soit en termes de principes et valeurs ou de choix politiques. L’argument racialiste gaulliste-identitaire justifiant l’éloignement de la France vis à vis de son ancien empire par une nécessité de la préserver des mélanges et de la submersion par les « indigènes » est en réalité un raisonnement de démocrate : un état véritable, c’est à dire régalien autoritaire et Romain affirme clairement son identité civilisationnelle et c’est pourquoi il est capable de se projeter au delà de ses frontières. Maître de lui même un tel état maintient la conscience, la mémoire et l’intégrité de sa population sans jamais subir le phénomène politique et économique, qu’il va au contraire créer et contrôler.
Fait ironique, c’est la « décolonisation » qui aura déclenché les premières vagues migratoires et les lois néo libérales organisant une immigration de peuplement sur le sol français, quand l’empire garantissait à ses populations un accès local aux richesses générées. De Rome à l’Eurasie jamais un empire n’aura été menacé par la démographie de ses territoires.
L’ancien empire français, on l’oublie trop souvent, ne se limite pas au Maghreb et à l’Afrique noire ; la France fut longtemps présente en Asie notamment en Inde et au Viet Nam, ainsi qu’en Amérique.
Nous avons abordé brièvement le rôle tenus par certains pays d’Asie dans la construction eurasiatique entreprise par la Russie : l’Inde et le Viet Nam en font partie. Combien de français savent que l’on parle encore beaucoup notre langue dans certaines villes indiennes comme Pondichéry, et que le français est encore largement enseigné au Viet Nam ?
Renouer avec les territoires de l’ancien empire c’est donc renforcer la position de l’état français à l’intérieur de l’espace eurasiatique en construction et y jouer un rôle moteur. Le démo-libéralisme, ses dogmes castrateurs et ses choix financiers suicidaires nous maintiennent au contraire dans un rôle passif, nous condamnant à une disparition progressive de l’échiquier politique des grandes puissances. Nous devons également rejeter le micro-patriotisme des partisans de « l’état-nation », qui nie l’essence impériale de la civilisation gréco-romaine dont la France est issue, et qui nuit à tout projet eurasiatique ou eurafricain au nom d’une « Europe des nations souveraines » dont on aurait bien du mal à saisir l’unité profonde.
La volonté de puissance n’est pas un simple axiome philosophie, mais une réalité flagrante en ce qui concerne la politique. La francophonie nous le voyons représente un espace considérable réparti sur l’ensemble du globe : c’est là un facteur puissance par excellence.
Plus que jamais il est urgent d’agir en faveur de cet espace francophone susceptible de devenir une forme moderne d’empire. Il s’agit là d’un impératif tant pour la France qui retrouvera son indépendance et sa puissance économique, sa grandeur territoriale et son rayonnement culturel, que pour les pays autrefois membres de l’empire qui se voient aujourd’hui dépecés par les multinationales et les intérêts financiers.
Mais le travail sera long dans la mesure où il exige un véritable travail de refondation susceptible de faire émerger une vision du monde « néo impériale » que nous appelons de nos vœux, laquelle aura pour préalable nécessaire une renaissance du peuple français sous la conduite d’un état à même de lui faire reprendre conscience de ses racines.