Combattu par le Parti Socialiste quand il était dans l’opposition, le fichier TES a finalement vu le jour. Le décret, publié en plein week-end de la Toussaint, est passé totalement inaperçu des médias (à l’exception du site Nextinpact). Il est pourtant lourd de menaces pour la protection de la vie privée et des libertés publiques, légalisant ni plus ni moins la surveillance globale de tous les citoyens. Ce gigantesque fichier, né de la fusion des fichiers des passeports et des cartes d’identité, contiendra toutes les données personnelles imaginables comme la couleur des yeux, la taille, le domicile, l’adresse de messagerie électronique, la filiation des parents, les coordonnées téléphoniques, les empreintes digitales et la photo numérisée du visage de près de 60 millions de Français. Une mégabase de données dans laquelle pourront puiser tous les services de l’État sans exception : les autorités judiciaires, la police, la gendarmerie, les douanes, les services de renseignement, Interpol ou le Système d’Information Schengen. Un tel déluge de données personnelles permettra même aux services de l’État de procéder à la reconnaissance automatisée des personnes à partir du visage ou des empreintes digitales.
Ignorant totalement les réserves de la CNIL, le gouvernement socialiste a franchi un pas supplémentaire dans la surveillance de masse des populations. Ce décret fait suite aux nombreux textes de lois votés sous la législature socialiste qui rognent toujours un peu plus les libertés publiques et la protection du citoyen contre le zèle intrusif de l’État : loi sur le renseignement, lois antiterroristes, loi de programmation militaire. Une fuite en avant qui conduit au cauchemar d’un État panoptique, opaque et omniscient.
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