L’entrepreneur est-il l’avenir du politique ? Alors que la campagne présidentielle s’engage en France, c’est une enquête assez originale qu’ont menée l’Ifop et le cabinet Fiducial pour le compte de l’association patronale France Digitale qui regroupe des startups à fort projet de croissance et des investisseurs. Réalisé auprès d’un échantillon de 1.000 personnes, le sondage s’est non seulement penché sur la crédibilité des hommes politiques et d’autres groupes socioprofessionnels auprès de la population mais aussi sur le sentiment de compétence – ou d’incompétence – de ces mêmes hommes politiques sur les questions économiques. Le résultat est assez décapant.
Les Français ont confiance dans les scientifiques et les gendarmes… pas dans les hommes politiques
Ainsi, les sondés indiquent avoir confiance à 89% dans les scientifiques, à 84% dans les policiers et les gendarmes à 77% dans les enseignants et à 68% dans les entrepreneurs. En revanche, à l’autre bout de l’échelle, les députés et les sénateurs n’ont la confiance que de 17% des sondés… et les journalistes font un tout petit mieux avec 30% de confiance. On mesure à quelle point la parole publique n’a guère de crédit… En revanche, à l’instar d’autres enquêtes réalisées précédemment, le dirigeant de petite entreprise apparaît comme l’incarnation du tissu économique « réel », il est donc la figure qui incarne le plus confiance, il est cité en premier par 43% des sondés, devant « l’intellectuel » (25%) et l’élu local (14%). A l’opposé, l’homme politique exerçant des fonctions nationales n’a pas du tout la côte avec… 1% de confiance, tout comme le PDG d’une grande entreprise (3%). Faut-il voir là le fameux phénomène du « rejet des élites» ? Or, l’Ifop constate que les figures ayant le plus d’influence sur la société française sont, paradoxalement, aussi les plus décriées puisque ce sont les hommes politiques qui ont le plus de poids pour 27% des sondés, devant les PDG de grandes entreprises (21%)… loin devant un dirigeant de start-up (7%).
Le chômage reste la première préoccupation
Une autre question retient également l’attention et montre à quel point la campagne électorale a pris un départ très déconnecté de la réalité. Quand on demande aux sondés si les candidats à l’élection présidentielle doivent parler en priorité de la lutte contre le chômage ou plutôt de l’identité de la France, ils sont 71% à estimer que le chômage devrait être la principale préoccupation. Or, actuellement, le moins que l’on puisse dire est que le sujet passe plutôt au deuxième plan dans les débats en cours…
Et toujours sur le terrain économique et social, ils sont 52% à estimer que le personnel politique est plutôt considéré comme déconnectés des enjeux liés à la « nouvelle économie ». D’ailleurs, les sondés jugent à 87% qu’un homme politique devrait avoir précédemment travaillé dans une entreprise pour exercer correctement ses fonctions…
Par ailleurs, globalement, les dirigeants de startups et de TPE
sont considérés comme plus crédibles que les responsables politiques sur
des valeurs évoquant le « volontarisme », « l’expertise »,
« l’empathie » et « le courage ». Il n’y a que sur « le sens de
l’intérêt général » que les hommes politiques obtiennent un score
supérieur à celui des dirigeants d’entreprise.
NKM plus proche des start-up, Juppé des PME et Sarkozy des grandes entreprises
Enfin, si l’on se concentre cette fois sur la primaire de la droite
et du rapport entre les candidats et les entreprises, le sondage montre
des résultats assez différents. Nathalie Kosciusko-Morizet est
considérée comme la plus proche des startups (elle est citée en premier
par 21% des sondés), en revanche, c’est Alain Juppé qui remporte la mise
quand on évoque l’ensemble des PME/TPE. Et Nicolas Sarkozy apparaît de
loin (53%) comme le candidat le plus proche des grandes entreprises…
Enfin, les sondés sont 82% à estimer que les entrepreneurs sont trop
peu représentés parmi le personnel politique et ils sont 68% à penser
qu’un patron ferait un bon président de la République.
Source
Source