Vers un doublement du déficit de l'assurance maladie en 2020 ?
Une étude anticipe une forte hausse des dépenses de santé jusqu'en 2060.
Ses auteurs souhaitent l'amélioration de l'efficience de notre système
de soins.
D'ici à 2040, les dépenses de santé devraient fortement augmenter et
les déficits de l'assurance maladie se creuser, montre une étude du Haut
Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM), qui plaide pour
une plus grande maîtrise des dépenses. Le déficit de l'assurance maladie
s'élèverait ainsi à plus de 14 milliards d'euros en 2020, soit le
double par rapport à aujourd'hui (7,7 milliards en 2013), puis
atteindrait près de 29 milliards en 2030. Il dépasserait les 41
milliards en 2040, selon les projections réalisées par le HCAAM,
publiées fin décembre et révélées jeudi par Le Figaro. Ce déficit augmenterait moins vite ensuite, atteignant près de 49 milliards en 2060
"La
croissance des dépenses de santé est spontanément plus rapide que celle
du produit intérieur brut (PIB), ce qui contribuerait à accroître le
déficit public des régimes obligatoires à l'horizon 2060", note le
HCAAM. Il distingue trois périodes : de 2015 à 2024, la croissance
moyenne annuelle des dépenses de santé est la plus rapide (+ 3,0 %),
puis elle s'infléchit jusqu'à 2040 (+ 2,4 %) et ralentit entre 2040 et
2060 (+ 1,8 %). La croissance constatée jusqu'en 2040 s'explique d'une
part par le vieillissement de la population. Mais ce facteur "n'occupe
qu'une part relativement modeste dans la progression" des dépenses
jusqu'en 2040 (0,5 point environ).
Le HCAAM estime en effet que
"le progrès technique et l'organisation des soins apparaissent comme des
contributeurs importants de la dépense de santé dans les projections".
Trois pistes sont évoquées pour endiguer le déficit : un accroissement
des prélèvements publics (CSG, cotisations), une baisse de la prise en
charge par la Sécu ou enfin une plus grande maîtrise des dépenses.
Écartant les deux premières hypothèses, le HCAAM plaide pour la
troisième solution, réaffirmant "l'impérieuse nécessité d'une maîtrise
des dépenses de santé, mobilisant les nombreux gisements d'efficience du
système de soins". Cette recherche d'efficience consiste par exemple à
évaluer "la pertinence de certains actes ou de certains séjours
hospitaliers". Toutefois, "à court terme, des mesures sur les recettes
et le remboursement de soins inutiles devront être prises en attendant
que les mesures d'optimisation de la dépense de santé fassent sentir
leurs effets", souligne le HCAAM.