L'annonce hier d'un nouveau report de l'objectif de réduction du déficit public de la France et de la baisse de la croissance inquiètent les éditorialistes car elle témoigne "de la situation économique du pays" et d'un gouvernement qui "ne maîtrise plus rien".
Le ministre des Finances Michel Sapin a officiellement revu en baisse mercredi les prévisions de croissance du gouvernement et reconnu que le déficit public de la France resterait cette année et l'an prochain plus élevé qu'en 2013.
"Dans la litanie des ennuis qui accablent le gouvernement, les chiffres publiés mercredi sont peut-être le pire. Parce qu’ils témoignent de la situation économique du pays et qu’ils soulignent l’échec, à ce jour, de la politique du gouvernement", assène Eric Decouty, dans Libération.
Et l'éditorialiste d'être quelque peu inquiet car écrit-il : "aucune perspective de reprise ne se dessine dans l’horizon bien sombre d’un Président qui avait promis aux Français des jours meilleurs après les efforts des deux premières années de son mandat."
Fabien Lefebvre, dans Les Echos, se montre lui alarmiste : "l'opération vérité tant attendue sur les comptes publics de la France a eu lieu. Le résultat est pire que ce qui était redouté." "Le gouvernement a tout misé sur une hypothétique accélération et le château de cartes s'effondre", constate ce dernier.
"Le gouvernement s'est piégé tout seul à s'en remettre à la seule croissance et à la conviction d'une reprise économique forte dès cette année", déplore Olivier Pirot (La Nouvelle République du Centre-Ouest). Et lui aussi par vraiment optimiste, de poursuivre : "franchement, on ne voit pas ce qui pourrait venir sauver dans l'immédiat la politique économique du gouvernement."
Un gouvernement qui "continue de ramer dans tous les sens et contre des vents contraires", note Pierre Cavret, dans Ouest France.
"Plus personne n'a la solution", regrette Jean-Louis Hervois de la Charente Libre.
"Il faut bien se rendre à l’évidence: non seulement l’économie française part à vau l’eau, mais le gouvernement ne maîtrise plus rien", s'inquiète pour sa part Gaëtan de Capèle, du Figaro.
"Mais comment l’État gère-t-il les affaires de la Nation? Le déficit public ne cesse de s’envoler", s'emporte David Guévart (Courrier Picard).
Et Fabien Lefebvre (Les Echos) de lancer, en guise de conclusion, un appel au gouvernement : "il n'y a plus d'échappatoire: de vrais choix devront être faits en matière de dépenses publiques, accompagnés de réformes d'ampleur, comme d'autres pays l'ont fait depuis longtemps."
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