Qu’est-ce que la terre ?
Contrairement à l’eau ou à l’air qui peuvent être indéniablement
pollués comme c’est le cas aujourd’hui, mais non détruits (ou alors, il
faudrait chauffer les océans à plus de 100 degrés !), la terre, elle,
est le résultat d’une jonction non définitive de nature électrostatique
entre de l’humus et de l’argile.
L’humus provient essentiellement de la décomposition de matière organique à la surface du sol, assurée conjointement par faunes et champignons (microscopiques).
L’argile provient quant à elle de la déstructuration de la roche « mère » par les racines des arbres (hé oui, un arbre, c’est comme un iceberg, il y en a plus en dessous qu’au dessus).
La jonction dite « argilo-humique » nécessaire à la formation de la terre proprement dite est essentiellement assurée par les vers de terre. La présence de vers de terre est donc un indicateur de tout premier plan.
L’humus provient essentiellement de la décomposition de matière organique à la surface du sol, assurée conjointement par faunes et champignons (microscopiques).
L’argile provient quant à elle de la déstructuration de la roche « mère » par les racines des arbres (hé oui, un arbre, c’est comme un iceberg, il y en a plus en dessous qu’au dessus).
La jonction dite « argilo-humique » nécessaire à la formation de la terre proprement dite est essentiellement assurée par les vers de terre. La présence de vers de terre est donc un indicateur de tout premier plan.
Une agriculture pérenne et respectueuse de son milieu est donc une
agriculture agro-sylvo-pastorale. On cultive (« agro »), c’est à dire
que l’on prélève de la biomasse du sol (la récolte), mais on remet de
cette biomasse sous forme de déchets verts (« sylvo ») et enrichie de
matières organiques type fumier (« pastorale »).
Ne faut-il pas être fou pour considérer que l’on peut prélever
jusqu’à 100 quintaux à l’hectare par an…sans rien remettre ? C’est
pourtant ainsi que cela fonctionne aujourd’hui, et surtout, ainsi que
les agriculteurs sont encouragés à travailler.
L’article 39 du TFUE nous dit :
« D’accroître la productivité de l’agriculture en développant le progrès technique »
« D’accroître la productivité de l’agriculture en développant le progrès technique »
Cette « productivité » est à bien comprendre ainsi : l’objectif pour
l’Union européenne est de maximiser la surface cultivée par agriculteur
et non pas d’augmenter la productivité au mètre carré ! Les agriculteurs
étant poussés à cultiver seuls des surfaces de plus en plus vastes, la
conséquence directe est donc : la monoculture intensive au moyen de
pesticides et de fongicides et dans un avenir proche…d’OGM*.
Or, pesticides et fongicides tuent la faune et la flore. La faune
(microscopique), ne peut donc plus décomposer les matières
organiques…ainsi, progressivement, on assiste à une destruction de
l’humus (environ 10 tonnes à l’hectare et par an en France). Les vers de
terre meurent ; nous sommes passés de 2 tonnes à l’hectare de vers de
terre en 1984 à environ 50 kilos à l’hectare. Les vers aèrent le sol,
ils remontent en surface, l’équivalent de leur poids en nutriments
chaque jour et rappelons le, permettent la création du complexe
argilo-humique…donc de la terre !
La productivité recherchée condamne les bocages, et par conséquent,
il n’y a plus d’apport en matières organiques pour le sol, il n’y a plus
non plus de faune pour la décomposer, et donc, plus d’humus : c’est
l’érosion. Le sol devient imperméable et l’on crée ainsi les inondations
en période sèche au printemps, avant de nous informer 3 mois plus tard,
en été, que les nappes phréatiques sont vides. En effet, les sols étant
devenus imperméables, toute l’eau ruisselle dans les cours d’eau et
vers la mer, charriant avec elle l’argile de la roche mère qui n’a plus
d’humus pour se fixer (d’où l’aspect boueux de nos cours d’eau lorsqu’il
pleut, chose qui n’existait pas il y a 50 ans).
Pendant ce temps, nous sommes condamnés à manger des céréales et des
légumes chimiquement chargés, ou bien des légumes sans goût (puisque
cultivés hors sol) comme plus de 90% de nos fraises et de nos tomates.
Environ 90% de la terre en France est ainsi biologiquement morte, au sens ou seul l’apport massif d’engrais permet de maintenir la production. D’ailleurs, malgré les progrès techniques des dernières décennies, la production céréalière mondiale n’a pas augmenté depuis les années 80.
Environ 90% de la terre en France est ainsi biologiquement morte, au sens ou seul l’apport massif d’engrais permet de maintenir la production. D’ailleurs, malgré les progrès techniques des dernières décennies, la production céréalière mondiale n’a pas augmenté depuis les années 80.
L’article 39 se poursuit ainsi :
« […] en assurant le développement rationnel de la production agricole ainsi qu’un emploi optimum des facteurs de production, notamment de la main-d’œuvre »
« […] en assurant le développement rationnel de la production agricole ainsi qu’un emploi optimum des facteurs de production, notamment de la main-d’œuvre »
Ceci explique que la France soit passée de 1 500 000 agriculteurs dans les années 90 à un peu plus de 500 000 aujourd’hui.
En résumé, l’article 39 du TFUE nous condamne à la productivité à
outrance, aux fongicides, aux pesticides et à terme, aux OGM. Seule, une
petite partie de la population s’en trouve préservée, à savoir les
personnes ayant la capacité économique de manger du « Bio »,
c’est-à-dire, de payer plus cher pour manger sainement comme le
faisaient nos ancêtres.
Quelles sont les conséquences à terme sur la santé publique ? Les conséquences sur notre écosystème ? Quid de la biodiversité ? De la santé des agriculteurs ? À l’heure actuelle, 1 agriculteur se suicide tous les jours en France !
Quelles sont les conséquences à terme sur la santé publique ? Les conséquences sur notre écosystème ? Quid de la biodiversité ? De la santé des agriculteurs ? À l’heure actuelle, 1 agriculteur se suicide tous les jours en France !
Nous pourrions ajouter les engrais provoquant la minéralisation des
sols, ce type d’agriculture est responsable de près de 80% de
l’émanation des gaz à effets de serre au niveau mondial, ce qui en fait
de loin, le premier pollueur de la planète.
Pourtant, les solutions existent.
Stopper le labour*, B.R.F*, semis sous couvert, principes de permaculture ; autant de techniques qui intéresseront les plus curieux.
La productivité au sens économique pourrait être remplacée par la productivité au mètre carré…et cela change tout. L’agriculture la plus productive au mètre carré est sans doute « la milpa » : la culture ancestrale sud-américaine. C’est une tri-culture alliant maïs, haricots et courge. Le maïs sert de tuteur aux haricots qui, en échange, produisent de l’azote pour le maïs, qui, enfin, fournit une protection solaire à la courge. Celle-ci par son étendue couvre le sol et empêche son érosion.
Ceci n’est qu’un exemple, mais illustre le fait que manger sainement avec la capacité nécessaire pour nourrir 7 milliards d’individus est largement faisable. Malheureusement, aujourd’hui, la France n’est même plus auto-suffisante au niveau alimentaire.
Stopper le labour*, B.R.F*, semis sous couvert, principes de permaculture ; autant de techniques qui intéresseront les plus curieux.
La productivité au sens économique pourrait être remplacée par la productivité au mètre carré…et cela change tout. L’agriculture la plus productive au mètre carré est sans doute « la milpa » : la culture ancestrale sud-américaine. C’est une tri-culture alliant maïs, haricots et courge. Le maïs sert de tuteur aux haricots qui, en échange, produisent de l’azote pour le maïs, qui, enfin, fournit une protection solaire à la courge. Celle-ci par son étendue couvre le sol et empêche son érosion.
Ceci n’est qu’un exemple, mais illustre le fait que manger sainement avec la capacité nécessaire pour nourrir 7 milliards d’individus est largement faisable. Malheureusement, aujourd’hui, la France n’est même plus auto-suffisante au niveau alimentaire.
En conclusion, le choix de la productivité économique a un bilan très lourd :
1/La population mange des produits de plus en plus chargés chimiquement.
2/Le sol se meurt, mais jusqu’à quand l’écosystème tout entier va-t-il pouvoir tenir ?
3/Le dégagement, en « équivalent CO2* », par minéralisation des sols est une source majeure de gaz à effet de serre.
4/En culture hors sol, Il faut 8 calories pétrole pour former une
calorie agricole et 8 calories agricoles pour une calorie animale…soit
64 calories pétrole pour une calorie animale. Au moment où le pétrole se
raréfie, quid de la population indienne et chinoise désireuse de manger
de plus en plus de viande.
5/Les OGM sont un énorme problème. Ils condamnent les exploitants à
la dépendance vis-à-vis du lobby agro-industriel via la nécessité
d’acheter semences et engrais spécifiques tous les ans, entrainant
pollution, misère et endettement…à noter le nombre de suicides en fortes
augmentation dans les zones OGM en Inde. L’autre problème des OGM,
c’est que la pollinisation n’a pas de frontières. L’exemple du Maïs
mexicain qui commence à être contaminé par le Maïs OGM américain en est
un exemple terrifiant.
6/La Culture « productiviste » est encouragée par toutes les grandes
instances internationales telle que l’UE, mais surtout le FMI (exemple
au Burkina Faso).
Lexique :
OGM* : Organisme Génétiquement Modifié. Il ne faut pas, de mon point de vue, « jeter le bébé avec l’eau du bain », les OGM permettent par exemple la synthèse de l’insuline. Mais dans le cadre de l’agriculture, les OGM consistent essentiellement à modifier le génome d’une plante afin de la rendre résistante à l’herbicide et/ou aux fongicides employés en parallèle. Ainsi, en est-il du « fameux » « Roundup » de Monsanto, qui tuera tout, sauf le soja OGM planté et seul résistant. Ainsi, plus de mauvaises herbes, plus de nuisibles, l’agriculteur américain peut cultiver 500 hectares tout seul…belle productivité ! Mais tout le reste meurt, absolument tout.
OGM* : Organisme Génétiquement Modifié. Il ne faut pas, de mon point de vue, « jeter le bébé avec l’eau du bain », les OGM permettent par exemple la synthèse de l’insuline. Mais dans le cadre de l’agriculture, les OGM consistent essentiellement à modifier le génome d’une plante afin de la rendre résistante à l’herbicide et/ou aux fongicides employés en parallèle. Ainsi, en est-il du « fameux » « Roundup » de Monsanto, qui tuera tout, sauf le soja OGM planté et seul résistant. Ainsi, plus de mauvaises herbes, plus de nuisibles, l’agriculteur américain peut cultiver 500 hectares tout seul…belle productivité ! Mais tout le reste meurt, absolument tout.
Labour* : Le fait de labourer profondément le sol
entraine les matières organiques de surface en profondeur. Or, celles-ci
ne seront plus décomposées par les champignons qui, sous terre, n’ont
pas l’oxygène nécessaire à leur action. Par conséquent, pas de
transformation en humus.
BRF : Bois Raméal Fragmenté, il s’agit simplement du
broyat issu de l’élagage des arbres, qui, déposé sur le sol à la fin de
l’automne permet de « simuler » un sol forestier dans toute sa
richesse.
Equivalent CO2 : Il est nécessaire de parler en
équivalent CO2, car Méthane, protoxyde d’azote et CO2 n’ont pas la même
durée de vie dans l’atmosphère ni le même impact en terme de
réchauffement par effet de serre. A titre d’exemple, le protoxyde
d’azote, résultat majeur de la minéralisation des sols par certains
engrais produira le même effet que 298 kilos de CO2 ; d’où la notion
d’équivalent CO2.
NOTE : Beaucoup est à dire sur cette problématique, ce petit exposé
se veut volontairement partiel, mais essaie d’apporter des clés de
compréhension permettant de mieux cerner les tenants et les aboutissants
d’un article du TFUE qui, à la base, pourrait paraître « innocent ».
Steve Guyot