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vendredi 9 mai 2014

Anniversaire amer pour François Hollande



Anniversaire amer pour François Hollande
Des alliés présumés de François Hollande ont joint mardi leurs jugements amers aux vives critiques de l'opposition pour célébrer le deuxième anniversaire de l'arrivée au pouvoir du président le plus impopulaire de la Ve République.

Le chef de l'Etat, qui a connu un début de mandat marqué par la hausse du chômage, une contestation monstre contre le mariage homosexuel, une hausse d'impôts de 30 milliards d'euros et une vie privée étalée au grand jour, a marqué l'événement par une interview d'une heure sur RMC et BFM TV.

"Je n'ai rien à perdre (...), ce qui compte, c'est que le pays ait tout à gagner", a-t-il dit en émettant l'espoir que le timide retournement économique entrevu lui permettrait de faire baisser le chômage et, partant, de pouvoir se représenter.

Seule annonce : un éventuel report de 2015 à 2016 des élections régionales pour réduire de moitié le nombre de régions françaises et supprimer les conseils généraux des départements, une réforme déjà annoncée qui serait donc accélérée.

Les alliés présumés du président ont été pour le moins économes de louanges vis-à-vis de son bilan.

"Je pense qu'il paye durablement les six premiers mois (...) l'absence de visibilité des réformes, le manque de combativité au niveau européen", a dit sur France Info le président du groupe écologiste du Sénat, Jean-Vincent Placé, dont les ministres ont refusé de faire partie du gouvernement Valls.

Pour lui, il y a "le péché originel" que constitue l'échec de la renégociation du traité européen par "défaut de volontarisme" et ""qui implique tous les choix budgétaires et fiscaux qui sont faits aujourd'hui".
"Double obsession"

François Hollande et Manuel Valls sont donc obligés de faire des économies de 50 milliards d'euros d'ici 2017 pour ramener le déficit à 3% du PIB en 2015 et financer des baisses de charges pour les entreprises que conteste la gauche de l'échiquier.

Pour Pouria Amirshahi, l'un des animateurs de l'aile gauche du Parti socialiste dont 41 membres se sont abstenus lors du vote sur le programme de stabilité, le président français a "malheureusement confirmé la double obsession de la baisse du coût du travail et de l'amputation budgétaire de l'État".

"Je dis halte au massacre !", renchérit Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, qui dénonce une nouvelle fois l'annonce des exonérations de charges pour les entreprises.

Le report des élections régionales et départementales en 2016 est selon lui inacceptable et il réclame, comme l'UMP, un référendum en 2015 "sur le big bang territorial annoncé".

En revanche, Thierry Mandon, le porte-parole du groupe PS à l'Assemblée, estime que François Hollande a, dans son intervention, "mis en place quelques ajustements salutaires à la politique qui était celle du début du quinquennat".

L'amertume de l'aile gauche du PS et des écologistes est décuplée dans les critiques de l'opposition.

"Je suis abasourdi de voir que le président de la République ait pu consacrer une interview sur les deux premières années de son quinquennat à parler de tripatouillage électoral et de report d’élections cantonales et régionales à 2016", a dit le président de l'UMP, Jean-François Copé.

"On nous parle d’un big bang institutionnel, pourquoi pas, mais alors ça doit être avec à la clé un référendum, ça doit être à la clé avec la consultation de tous les Français, parce que c’est l’avenir de nos institutions qui est en jeu."
Candidat en 2017 ?

Le président du groupe UMP à l'Assemblée, Christian Jacob, président du groupe UMP, juge le bilan "désastreux".

"Sur la forme ce matin, j'ai trouvé qu'on était vraiment dans un naufrage de la fonction présidentielle avec un président de la République affligeant, consternant, sans cesse mis dans les cordes, incapable de réagir", a-t-il dit.

Pour Marine Le Pen, François Hollande s'est comporté en sous-préfet de la République et "fait la désolants démonstration qu’il n’est pas à la hauteur de ses fonctions".

L'une des rares à lui souhaiter un bon anniversaire est, paradoxalement, son ancienne compagne Valérie Trierweiler, dont la séparation avec François Hollande a pourtant été douloureuse.

"Je souhaite qu'il réussisse, parce que s'il réussit, c'est la France qui réussirai. Qui n'a pas envie de ça?", a-t-elle dit sur Europe 1.

Mais ses critiques ne doutent guère que François Hollande se représentera en 2017, même s'il a une nouvelle fois lié mardi une nouvelle candidature à la baisse du chômage.

"Il n'y a pas de crise de régime", a dit Jean-Vincent Placé. "Je pense qu'il sera candidat".

Un ministre estime toutefois que le doute existe.

A l'approche de 2017, "le président verra s'il est candidat, le plus probable est qu'il le sera", dit-il en ajoutant : "Je ne crois pas que ce soit quelqu'un à ce point accroché à l'idée de se représenter".

Mais son seul espoir est que la politique menée par son nouveau Premier ministre donne rapidement ses fruits.

"Hollande peut réussir par Valls", estime-t-il.

(Service France, édité par Yves Clarisse)
 
Source

Reuters