Les insurgés prorusses de l'Est de l'Ukraine
revendiquent un « oui » massif à leur projet d'autonomie du Donbass,
région de l'est de l'Ukraine composée des provinces de Donetsk et de
Lougansk, pour lequel ils ont consulté la population dimanche 11 mai.
« 89,07 % ont voté pour » à Donetsk
En tout, 7,3 millions de personnes étaient appelées aux urnes. Ce référendum, organisé en quelques jours par les séparatistes ukrainiens et jugé illégal par Kiev, doit entériner la « souveraineté étatique », selon la question posée en russe et en ukrainien, de ces deux « républiques » autoproclamées dont les prorusses contrôlent les principales villes.
Les premiers résultats du scrutin sont tombés dès dimanche soir. Ils ne concernent pour l'instant que la province de Donetsk. « 89,07 % ont voté pour et 10,19 % contre. Cela peut être considéré comme le résultat définitif », a déclaré Roman Liaguine, chef de la commission électorale mise en place par les rebelles. Le taux de participation a atteint 74,87 % selon lui. « Il a été très facile de compter les bulletins car le nombre de gens qui ont voté contre a été extrêmement faible », souligne-t-il toutefois.
Aucune vérification indépendante n'est de fait possible, en raison de l'absence de toute procédure d'enregistrement officielle, d'observateurs neutres et de la plupart des médias, dont la présence a été interdite par les séparatistes.
Plusieurs incidents
Le scrutin, qui s'est globalement déroulé dans le calme, a été émaillé de violences à Krasnoarmiïsk, une ville de 65 000 habitants située à l'ouest de Donetsk. Des hommes armés, vraisemblablement des milices pro-ukrainiennes, ont fait irruption dans les bâtiments officiels où se déroulait le référendum et l'ont interrompu. Selon un photographe présent sur place, ils ont tiré sur la foule qui les invectivait et ont atteint deux personnes.
A Marioupol, (sud-est), ville où de violents affrontements entre forces ukrainiennes et prorusses ont fait plusieurs morts cette semaine, des centaines de personnes ont fait la queue dans la rue pour voter sans incidents notables.
A Sloviansk, des insurgés postés sur les checkpoints chargés de protéger la ville d'un assaut de l'armée ukrainienne ont eu la mauvaise surprise de ne pas pouvoir voter faute de papiers d'identité.
Dans la ville de Svatove (20 000 habitants), proche de Lougansk, le maire Evguen Rybalko a refusé d'organiser le référendum, bien que des dizaines d'hommes armés lui aient rendu visite à deux reprises pour tenter de l'en convaincre. « Mon devoir est de faire respecter la loi ukrainienne. La population doit exprimer son opinion dans un cadre légal. Ce n'est pas le cas pour ce référendum », s'est-il justifié.
« Une farce criminelle »
A Kiev, le ministère des affaires étrangères a fait savoir, avant même l'annonce des résultats, que « le référendum (...) est juridiquement nul et n'aura aucune conséquence juridique pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine ». Cette consultation n'est qu'une « farce criminelle » financée par la Russie, estime-t-il. Le référendum est une « farce » sans effets juridique, a renchéri lundi le président par intérim Olexandre Tourtchinov qui accuse Moscou de chercher à perturber la tenue de la présidentielle du 25 mai et à renverser le pouvoir ukrainien.
La crainte de Kiev et des Occidentaux face à ce scrutin est de voir se reproduire un scénario similaire à celui qui a abouti en mars au rattachement de la Crimée à la Russie. Les grandes puissances ont déjà adopté ces dernières semaines des sanctions contre Moscou et menacent de les étendre si la présidentielle n'a pas lieu.
« Une farce criminelle »
A Kiev, le ministère des affaires étrangères a fait savoir, avant même l'annonce des résultats, que « le référendum (...) est juridiquement nul et n'aura aucune conséquence juridique pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine ». Cette consultation n'est qu'une « farce criminelle » financée par la Russie, estime-t-il. Le référendum est une « farce » sans effets juridique, a renchéri lundi le président par intérim Olexandre Tourtchinov qui accuse Moscou de chercher à perturber la tenue de la présidentielle du 25 mai et à renverser le pouvoir ukrainien.
La crainte de Kiev et des Occidentaux face à ce scrutin est de voir se reproduire un scénario similaire à celui qui a abouti en mars au rattachement de la Crimée à la Russie. Les grandes puissances ont déjà adopté ces dernières semaines des sanctions contre Moscou et menacent de les étendre si la présidentielle n'a pas lieu.
« Les résultats des référendums factices dans l'est de l'Ukraine seront probablement faux. On n'a même aucun moyen d'en vérifier la participation », a renchéri le ministre suédois des affaires étrangères, Carl Bildt.
Les « prétendus référendums étaient illégaux et nous ne reconnaissons pas leurs résultats », a fait savoir dimanche la porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, à la veille d'une visite à Kiev du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.
Le président français François Hollande a lui aussi rejeté les « vraies-fausses » consultations des rebelles. « Ce qui va compter à mes yeux, la seule élection qui vaudra, c'est celle du 25 mai, l'élection qui va permettre de désigner le président de toute l'Ukraine » qui « sera la seule autorité légitime », a-t-il ajouté lors d'une visite en Azebaïdjan.
« 89,07 % ont voté pour » à Donetsk
En tout, 7,3 millions de personnes étaient appelées aux urnes. Ce référendum, organisé en quelques jours par les séparatistes ukrainiens et jugé illégal par Kiev, doit entériner la « souveraineté étatique », selon la question posée en russe et en ukrainien, de ces deux « républiques » autoproclamées dont les prorusses contrôlent les principales villes.
Les premiers résultats du scrutin sont tombés dès dimanche soir. Ils ne concernent pour l'instant que la province de Donetsk. « 89,07 % ont voté pour et 10,19 % contre. Cela peut être considéré comme le résultat définitif », a déclaré Roman Liaguine, chef de la commission électorale mise en place par les rebelles. Le taux de participation a atteint 74,87 % selon lui. « Il a été très facile de compter les bulletins car le nombre de gens qui ont voté contre a été extrêmement faible », souligne-t-il toutefois.
Aucune vérification indépendante n'est de fait possible, en raison de l'absence de toute procédure d'enregistrement officielle, d'observateurs neutres et de la plupart des médias, dont la présence a été interdite par les séparatistes.
Plusieurs incidents
Le scrutin, qui s'est globalement déroulé dans le calme, a été émaillé de violences à Krasnoarmiïsk, une ville de 65 000 habitants située à l'ouest de Donetsk. Des hommes armés, vraisemblablement des milices pro-ukrainiennes, ont fait irruption dans les bâtiments officiels où se déroulait le référendum et l'ont interrompu. Selon un photographe présent sur place, ils ont tiré sur la foule qui les invectivait et ont atteint deux personnes.
A Marioupol, (sud-est), ville où de violents affrontements entre forces ukrainiennes et prorusses ont fait plusieurs morts cette semaine, des centaines de personnes ont fait la queue dans la rue pour voter sans incidents notables.
A Sloviansk, des insurgés postés sur les checkpoints chargés de protéger la ville d'un assaut de l'armée ukrainienne ont eu la mauvaise surprise de ne pas pouvoir voter faute de papiers d'identité.
Dans la ville de Svatove (20 000 habitants), proche de Lougansk, le maire Evguen Rybalko a refusé d'organiser le référendum, bien que des dizaines d'hommes armés lui aient rendu visite à deux reprises pour tenter de l'en convaincre. « Mon devoir est de faire respecter la loi ukrainienne. La population doit exprimer son opinion dans un cadre légal. Ce n'est pas le cas pour ce référendum », s'est-il justifié.
« Une farce criminelle »
A Kiev, le ministère des affaires étrangères a fait savoir, avant même l'annonce des résultats, que « le référendum (...) est juridiquement nul et n'aura aucune conséquence juridique pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine ». Cette consultation n'est qu'une « farce criminelle » financée par la Russie, estime-t-il. Le référendum est une « farce » sans effets juridique, a renchéri lundi le président par intérim Olexandre Tourtchinov qui accuse Moscou de chercher à perturber la tenue de la présidentielle du 25 mai et à renverser le pouvoir ukrainien.
La crainte de Kiev et des Occidentaux face à ce scrutin est de voir se reproduire un scénario similaire à celui qui a abouti en mars au rattachement de la Crimée à la Russie. Les grandes puissances ont déjà adopté ces dernières semaines des sanctions contre Moscou et menacent de les étendre si la présidentielle n'a pas lieu.
« Une farce criminelle »
A Kiev, le ministère des affaires étrangères a fait savoir, avant même l'annonce des résultats, que « le référendum (...) est juridiquement nul et n'aura aucune conséquence juridique pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine ». Cette consultation n'est qu'une « farce criminelle » financée par la Russie, estime-t-il. Le référendum est une « farce » sans effets juridique, a renchéri lundi le président par intérim Olexandre Tourtchinov qui accuse Moscou de chercher à perturber la tenue de la présidentielle du 25 mai et à renverser le pouvoir ukrainien.
La crainte de Kiev et des Occidentaux face à ce scrutin est de voir se reproduire un scénario similaire à celui qui a abouti en mars au rattachement de la Crimée à la Russie. Les grandes puissances ont déjà adopté ces dernières semaines des sanctions contre Moscou et menacent de les étendre si la présidentielle n'a pas lieu.
« Les résultats des référendums factices dans l'est de l'Ukraine seront probablement faux. On n'a même aucun moyen d'en vérifier la participation », a renchéri le ministre suédois des affaires étrangères, Carl Bildt.
Les « prétendus référendums étaient illégaux et nous ne reconnaissons pas leurs résultats », a fait savoir dimanche la porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, à la veille d'une visite à Kiev du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.
Le président français François Hollande a lui aussi rejeté les « vraies-fausses » consultations des rebelles. « Ce qui va compter à mes yeux, la seule élection qui vaudra, c'est celle du 25 mai, l'élection qui va permettre de désigner le président de toute l'Ukraine » qui « sera la seule autorité légitime », a-t-il ajouté lors d'une visite en Azebaïdjan.
Source |
Le Monde.fr avec AFP