Matt Robinson et Alessandra Prentice
Le président ukrainien par intérim, Oleksander
Tourtchinov, a exhorté samedi les électeurs à ne pas voter "oui" au
référendum d'autodétermination prévu dimanche dans l'est du pays, au
risque de déclencher un chaos économique et social.
Le chef du pouvoir à Kiev, qui juge illégal ce scrutin organisé dans les régions russophones de Donetsk et Louhansk, a exhorté les populations concernées à plutôt participer à des "tables rondes" pour envisager une autonomie accrue.
Toutefois, a-t-il dit dans une allusion claire aux hommes armés qui se sont emparés de bâtiments de la police et du gouvernement, les "terroristes" ne pourront y participer.
Le scrutin, dont l'organisation manque de rigueur - l'authenticité des listes électorales et des bulletins de vote n'a pas été véritablement contrôlée - risque, quels que soient ses résultats, d'entraîner le pays dans la guerre civile.
Une sécession d'avec l'Ukraine "serait un pas vers l'abîme pour ces régions", a déclaré Oleksander Tourtchinov sur son site internet en évoquant "une terreur épouvantable" ayant le soutien "d'une grande partie de la population locale".
"C'est un problème complexe quand une population trompée par la propagande russe soutient les terroristes", a ajouté le président.
"Ceux qui sont pour l'autodétermination ne comprennent pas que cela équivaudra à une destruction totale de l'économie, des programmes sociaux et de la vie en général pour la majorité de la population de ces régions".
Les séparatistes rétorquent qu'ils se défendent contre un gouvernement qu'ils considèrent fasciste et anti-russe.
L'Allemagne et la France se sont dites favorables à un durcissement des sanctions contre la Russie en cas de déstabilisation du pays.
Une sécession de Donetsk et Louhansk, régions sidérurgiques et houillères qui représentent 16% du PIB ukrainien, porterait un nouveau coup à Kiev après l'annexion de la Crimée en mars par la Russie.
Dans les grandes villes de l'Est, l'atmosphère restait tendue samedi mais il n'y a apparemment pas eu d'affrontements.
A Marioupol, où de sept à vingt personnes ont été tuées dans des combats acharnés vendredi, les rebelles ont érigé des barricades pour bloquer les rues à l'aide de pneus et de poubelles. De la fumée s'échappait encore du bâtiment partiellement incendié de l'administration.
Rien n'indiquait la présence de forces ukrainiennes.
Les barricades étaient surveillées par une poignée de pro-russes, certains armés de matraques, la tête protégée par des casques de moto. Aucune arme à feu n'était visible.
Une vidéo sur YouTube montre l'incendie d'une voiture blindée capturée par les rebelles et des munitions exploser.
A Slaviansk, le fief des séparatistes le plus lourdement défendu, des barricades ont aussi été dressées dans les rues, à l'aide de pneus, de meubles ou encore de voitures et de ferraille.
A Donetsk, plusieurs membres de la Croix-Rouge ont été libérés par les rebelles après quelques heures de détention, a dit une représentante de l'organisation à Kiev. L'un des otages a été frappé.
Sur le plan diplomatique, François Hollande et Angela Merkel ont prévenu Moscou qu'ils tireraient les "conséquences appropriées" d'un échec de l'élection présidentielle prévue le 25 mai en Ukraine et se sont dits prêts à prendre de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie.
"Nous avons des relations avec Vladimir Poutine et nous les utilisons pour qu'il puisse bien prendre en considération l'enjeu de ces prochaines semaines en Ukraine", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse conjointe avec la chancelière, dans son fief du nord de l'Allemagne.
"Nous sommes au niveau deux des sanctions et nous préférons qu'il n'y ait pas de niveau trois; cela dépendra de ce qui va se passer", a ajouté le chef de l'Etat français.
Dans les régions de Donetsk et Louhansk, qui ont proclamé une "République populaire de Donetsk", les préparatifs se poursuivent pour le référendum de dimanche organisé avec les moyens du bord.
Mais on s'interroge sur le sens exact de la question à laquelle devront répondre les électeurs: "Soutenez-vous la proclamation d'autodétermination de la République populaire de Donetsk ?"
Certains estiment que voter "oui" voudra dire voter pour davantage de pouvoir au niveau local. D'autres pensent que ce sera pour une large autonomie au sein de l'Ukraine, d'autres encore qu'il s'agit d'un vote pour l'indépendance, ou pour un rattachement à la Russie, comme cela a été le cas en Crimée.
Le maire rebelle de Slaviansk, Viatcheslav Ponomariov, s'attend à un taux de participation de 100% et a mis ses conditions à des négociations avec Kiev.
"Le retrait des forces ukrainiennes et l'échange de prisonniers", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. "Nous ne serons prêts pour des discussions qu'après réalisation de ces conditions. Si la junte continue à maintenir ses forces ici, nous continuerons le combat."
(Avec Pavel Politiouk et Aleksandar Vasovic à Kiev et Julien Ponthus à Stralsund; Danielle Rouquié pour le service français, édité par Gilles Trequesser)
Le chef du pouvoir à Kiev, qui juge illégal ce scrutin organisé dans les régions russophones de Donetsk et Louhansk, a exhorté les populations concernées à plutôt participer à des "tables rondes" pour envisager une autonomie accrue.
Toutefois, a-t-il dit dans une allusion claire aux hommes armés qui se sont emparés de bâtiments de la police et du gouvernement, les "terroristes" ne pourront y participer.
Le scrutin, dont l'organisation manque de rigueur - l'authenticité des listes électorales et des bulletins de vote n'a pas été véritablement contrôlée - risque, quels que soient ses résultats, d'entraîner le pays dans la guerre civile.
Une sécession d'avec l'Ukraine "serait un pas vers l'abîme pour ces régions", a déclaré Oleksander Tourtchinov sur son site internet en évoquant "une terreur épouvantable" ayant le soutien "d'une grande partie de la population locale".
"C'est un problème complexe quand une population trompée par la propagande russe soutient les terroristes", a ajouté le président.
"Ceux qui sont pour l'autodétermination ne comprennent pas que cela équivaudra à une destruction totale de l'économie, des programmes sociaux et de la vie en général pour la majorité de la population de ces régions".
Les séparatistes rétorquent qu'ils se défendent contre un gouvernement qu'ils considèrent fasciste et anti-russe.
L'Allemagne et la France se sont dites favorables à un durcissement des sanctions contre la Russie en cas de déstabilisation du pays.
Une sécession de Donetsk et Louhansk, régions sidérurgiques et houillères qui représentent 16% du PIB ukrainien, porterait un nouveau coup à Kiev après l'annexion de la Crimée en mars par la Russie.
Atmosphère tendue
Dans les grandes villes de l'Est, l'atmosphère restait tendue samedi mais il n'y a apparemment pas eu d'affrontements.
A Marioupol, où de sept à vingt personnes ont été tuées dans des combats acharnés vendredi, les rebelles ont érigé des barricades pour bloquer les rues à l'aide de pneus et de poubelles. De la fumée s'échappait encore du bâtiment partiellement incendié de l'administration.
Rien n'indiquait la présence de forces ukrainiennes.
Les barricades étaient surveillées par une poignée de pro-russes, certains armés de matraques, la tête protégée par des casques de moto. Aucune arme à feu n'était visible.
Une vidéo sur YouTube montre l'incendie d'une voiture blindée capturée par les rebelles et des munitions exploser.
A Slaviansk, le fief des séparatistes le plus lourdement défendu, des barricades ont aussi été dressées dans les rues, à l'aide de pneus, de meubles ou encore de voitures et de ferraille.
A Donetsk, plusieurs membres de la Croix-Rouge ont été libérés par les rebelles après quelques heures de détention, a dit une représentante de l'organisation à Kiev. L'un des otages a été frappé.
Nouvelles sanctions ?
Sur le plan diplomatique, François Hollande et Angela Merkel ont prévenu Moscou qu'ils tireraient les "conséquences appropriées" d'un échec de l'élection présidentielle prévue le 25 mai en Ukraine et se sont dits prêts à prendre de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie.
"Nous avons des relations avec Vladimir Poutine et nous les utilisons pour qu'il puisse bien prendre en considération l'enjeu de ces prochaines semaines en Ukraine", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse conjointe avec la chancelière, dans son fief du nord de l'Allemagne.
"Nous sommes au niveau deux des sanctions et nous préférons qu'il n'y ait pas de niveau trois; cela dépendra de ce qui va se passer", a ajouté le chef de l'Etat français.
Dans les régions de Donetsk et Louhansk, qui ont proclamé une "République populaire de Donetsk", les préparatifs se poursuivent pour le référendum de dimanche organisé avec les moyens du bord.
Mais on s'interroge sur le sens exact de la question à laquelle devront répondre les électeurs: "Soutenez-vous la proclamation d'autodétermination de la République populaire de Donetsk ?"
Certains estiment que voter "oui" voudra dire voter pour davantage de pouvoir au niveau local. D'autres pensent que ce sera pour une large autonomie au sein de l'Ukraine, d'autres encore qu'il s'agit d'un vote pour l'indépendance, ou pour un rattachement à la Russie, comme cela a été le cas en Crimée.
Le maire rebelle de Slaviansk, Viatcheslav Ponomariov, s'attend à un taux de participation de 100% et a mis ses conditions à des négociations avec Kiev.
"Le retrait des forces ukrainiennes et l'échange de prisonniers", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. "Nous ne serons prêts pour des discussions qu'après réalisation de ces conditions. Si la junte continue à maintenir ses forces ici, nous continuerons le combat."
(Avec Pavel Politiouk et Aleksandar Vasovic à Kiev et Julien Ponthus à Stralsund; Danielle Rouquié pour le service français, édité par Gilles Trequesser)