Philippe Delbauvre
Il faudra bien, au motif que la liste de noms de
personnes souhaitant que j'écrive – au moins – un ouvrage s'allonge, que
je me mette au labeur. Les sujets ne manquent pas et certains livres
ont déjà été écrits, sans que j'ai pris la peine de les faire éditer.
Dieu merci. A la relecture, plusieurs années après et sachant que depuis
j'ai beaucoup lu, je n'écrirais plus aujourd'hui de façon similaire.
Michel Serres (1) avait affirmé qu'il fallait se garder d'écrire avant
soixante ans, la première partie de la vie étant consacrée à la lecture.
Je crois me souvenir que Kant, lui le très posé et rationnel, a mis
dix-sept ans pour écrire sa très fameuse et non lue d'ailleurs,
« Critique de la raison pure ». Il croyait, bien dans l'esprit qu'il
était du dix-septième siècle (je ne commets pas ici d'erreur), écrire un
ouvrage définitif. Depuis, notamment grâce aux progrès effectués par la
Science, la liste de ses erreurs (fautes quelquefois) dans cet ouvrage,
s'allonge (2) ... Si même un phare de la pensée européenne comme Kant
s'est si souvent dans son ouvrage trompé, on ne peut douter que de
l'intérêt pour moi d'écrire, sous peine d'être très vite, tout au moins
aux yeux de la partie cérébrée de la population, ridiculisé. Ce n'est
pas parce que les éditeurs sont étouffés par le nombre de manuscrits des
Dupond et Durant s'autoproclamant Ecrivain qu'il faut suivre cette
détestable mode, bien sur émanant du fait postmoderne.
Je sais, et le lecteur aussi, que la démocratie libérale, parce qu'elle célèbre le suffrage universel (3), induit certains comportements. La pyramide disposant d'une base autrement plus large que son sommet, c'est elle qu'il faut impérativement courtiser puisqu'au final après élections, c'est la loi du nombre qui s'impose.
Ce qui m'indispose, ce n'est pas tant que les politiques empruntent cette voie, mais que la mouvance, à laquelle je suis pourtant attaché depuis trente-cinq ans, se situe sur la même autoroute. C'est ainsi que le racisme chez ceux qui voudraient me compter parmi les leurs, m'est étranger. Les racistes de la mouvance le sont, tout comme les "bougnoules" des quartiers, et une telle ressemblance pour un gentilhomme ne peut être que déshonorante.
La mouvance désigne les symptômes – racolage démocratique de sa part – plutôt que de remonter à l'essence c'est à dire au virus.
Plus le temps passera, et plus je crois que je continuerai de plus en plus à revenir aux sciences, disciplines écartées par nos jeunes contemporains, probablement – il est bien sur d'autres raisons - parce qu'elles mettent en berne la subjectivité. Je suis de plus en plus plongé dans les sciences du vivant, notamment les neurosciences, afin de comprendre au mieux, comment fonctionne un homme. Ils sont au contraire très nombreux, ceux qui ont créé des systèmes politiques ex-nihilo sur papier, indépendamment de la nature humaine, s'apercevant par la suite une fois la mise en pratique que, « ça ne marchait pas ».
Voilà la raison pour laquelle j'aime tant à citer Thierry Maulnier qui dans son aphorisme et titre d'ouvrage, introuvable évidemment, résume à mon sens l'essentiel :
Je sais, et le lecteur aussi, que la démocratie libérale, parce qu'elle célèbre le suffrage universel (3), induit certains comportements. La pyramide disposant d'une base autrement plus large que son sommet, c'est elle qu'il faut impérativement courtiser puisqu'au final après élections, c'est la loi du nombre qui s'impose.
Ce qui m'indispose, ce n'est pas tant que les politiques empruntent cette voie, mais que la mouvance, à laquelle je suis pourtant attaché depuis trente-cinq ans, se situe sur la même autoroute. C'est ainsi que le racisme chez ceux qui voudraient me compter parmi les leurs, m'est étranger. Les racistes de la mouvance le sont, tout comme les "bougnoules" des quartiers, et une telle ressemblance pour un gentilhomme ne peut être que déshonorante.
La mouvance désigne les symptômes – racolage démocratique de sa part – plutôt que de remonter à l'essence c'est à dire au virus.
Plus le temps passera, et plus je crois que je continuerai de plus en plus à revenir aux sciences, disciplines écartées par nos jeunes contemporains, probablement – il est bien sur d'autres raisons - parce qu'elles mettent en berne la subjectivité. Je suis de plus en plus plongé dans les sciences du vivant, notamment les neurosciences, afin de comprendre au mieux, comment fonctionne un homme. Ils sont au contraire très nombreux, ceux qui ont créé des systèmes politiques ex-nihilo sur papier, indépendamment de la nature humaine, s'apercevant par la suite une fois la mise en pratique que, « ça ne marchait pas ».
Voilà la raison pour laquelle j'aime tant à citer Thierry Maulnier qui dans son aphorisme et titre d'ouvrage, introuvable évidemment, résume à mon sens l'essentiel :
« La crise est dans l'homme .» (4)
Si
le Système fonctionne si bien, s'il n'a pas face à lui des dizaines de
millions de Français, c'est parce que majoritairement, il leur offre ce
que ceux-ci espèrent. D'où par exemple, la télévision et le cinéma
imbéciles. Les travaux en éthologie, notamment durant ce dernier
demi-siècle nous montre qu'humanité, civilisation ou culture ne sont que
des vernis, masquant bien mal l'origine animale et particulièrement
reptilienne de la plupart des comportements, bien à tort qualifiés
d'humains (5). Le Système, contrairement à la grande partie de la
mouvance, elle aussi complice quoiqu'elle ne sache pas par carence
intellectuelle en matière de lectures scientifiques, sait cela et en
joue. Il flatte la partie la plus reptilienne de nos compatriotes, c'est
à dire la plus importante, à des fins de domination.
L'ennemi le plus féroce mais aussi le plus dangereux pour le Système est un être délicat, raffiné mais aussi déterminé, dont la peinture a très bien été effectuée par Stefan Breuer (6) :
L'ennemi le plus féroce mais aussi le plus dangereux pour le Système est un être délicat, raffiné mais aussi déterminé, dont la peinture a très bien été effectuée par Stefan Breuer (6) :
« Des bourgeois en peaux de lions »
Quant
aux autres, ils satisfont leur Moi hypertrophié, de façon tout à fait
conforme à l'esprit du Système (7). L'engagement politique anti-système
aujourd'hui, présuppose des personnalités restées intactes (8), c'est à
dire en nombre très restreint, qui, indépendamment de leur doxa initiale
(9), feront bloc. En ce jour d'anniversaire de la fin de la bataille de
Dien-Bien-Phu (10), il me semble utile de rappeler que la bataille
d'Alger (11) fut gagnée par la psychologie et non par les armes, grâce
aux théories de nos adversaires communistes.
Notes
|
(1) http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/michel-serres
(2) http://www.amazon.com/Goodbye-Kant-Critique-Contemporary-Philosophy/dp/1438448090
(3) « Le pouvoir qu'ont les poux de manger le lion. » Clémenceau
(4) http://www.librairie-gallimard.com/9782070242832-la-crise-est-dans-l-homme-thierry-maulnier/
(5) « Pourquoi t'es avec elle ? Parce qu'elle a un cul d'négresse et qu't'as la tête dedans ; jusqu'à la bitte. ». Al Pacino dans le film « Heat ». Le seul personnage non reptilien dans ce film d'anthologie – la scène du snack ! - n'est autre que le chef des truands, incarné par Robert de Niro.
(6) « Anatomie de la révolution conservatrice », ouvrage disponible en langue française.
(7) Le fait identitaire par exemple : c'est SA contrée que l'on vante : Sa Sienne à Soi...
(8) Je songe à un des personnages principaux du « meilleur des mondes », « victime » d'une « erreur » de programmation génétique.
(9) SA petite doxa à SOI auquel on reste cramponné, nonobstant la valeur de certains externes à SON groupuscule ... Le récent fait ukrainien est ici emblématique: "JE et mon MOI sommes nationalistes; les nationalistes ukrainiens sont nationalistes; donc je suis derrière les nationalistes ukrainiens qui sont comme MOI." Réflexe bien reptilien qui fait douter chez beaucoup de l'existence d'un néo-cortex. Aujourd'hui, on voit les "nationalistes" ukrainiens combattre aux côtés des soldats de l'Ue bruxelloise. Le "jeunisme" et l'immaturité qui va avec, comme l'appelle Kundera, caractéristique du Système, est ici à l'honneur ...
(10) La plus grandiose de l'histoire de France ? L'artillerie vietminh y fut plus intense qu'à Verdun. De surcroît, pas de relève en première ligne, contrairement au premier conflit mondial.
(11) Pierre Pélissier, la bataille d'Alger, Perrin, Tempus.
(2) http://www.amazon.com/Goodbye-Kant-Critique-Contemporary-Philosophy/dp/1438448090
(3) « Le pouvoir qu'ont les poux de manger le lion. » Clémenceau
(4) http://www.librairie-gallimard.com/9782070242832-la-crise-est-dans-l-homme-thierry-maulnier/
(5) « Pourquoi t'es avec elle ? Parce qu'elle a un cul d'négresse et qu't'as la tête dedans ; jusqu'à la bitte. ». Al Pacino dans le film « Heat ». Le seul personnage non reptilien dans ce film d'anthologie – la scène du snack ! - n'est autre que le chef des truands, incarné par Robert de Niro.
(6) « Anatomie de la révolution conservatrice », ouvrage disponible en langue française.
(7) Le fait identitaire par exemple : c'est SA contrée que l'on vante : Sa Sienne à Soi...
(8) Je songe à un des personnages principaux du « meilleur des mondes », « victime » d'une « erreur » de programmation génétique.
(9) SA petite doxa à SOI auquel on reste cramponné, nonobstant la valeur de certains externes à SON groupuscule ... Le récent fait ukrainien est ici emblématique: "JE et mon MOI sommes nationalistes; les nationalistes ukrainiens sont nationalistes; donc je suis derrière les nationalistes ukrainiens qui sont comme MOI." Réflexe bien reptilien qui fait douter chez beaucoup de l'existence d'un néo-cortex. Aujourd'hui, on voit les "nationalistes" ukrainiens combattre aux côtés des soldats de l'Ue bruxelloise. Le "jeunisme" et l'immaturité qui va avec, comme l'appelle Kundera, caractéristique du Système, est ici à l'honneur ...
(10) La plus grandiose de l'histoire de France ? L'artillerie vietminh y fut plus intense qu'à Verdun. De surcroît, pas de relève en première ligne, contrairement au premier conflit mondial.
(11) Pierre Pélissier, la bataille d'Alger, Perrin, Tempus.