Vincent Collen
Le gouvernement finalise un plan d’économies
pour la Sécurité sociale. Prestations familiales et retraites
progresseraient moins vite que l’inflation.
Les mesures d’économies que le gouvernement prépare pour la Sécurité sociale se précisent. François Hollande et Manuel Valls n’ont pas encore rendu les arbitrages définitifs, mais une piste paraît désormais très probable. Les prestations familiales et les pensions des retraités pourraient être provisoirement désindexées, c’est-à-dire qu’elles ne progresseraient plus aussi vite que l’inflation l’an prochain. La plupart des prestations sociales sont aujourd'hui indexées sur l’inflation. Tous les ans, elles sont revalorisées au même rythme que l’indice des prix, afin de préserver leur pouvoir d’achat. Le scénario sur lequel travaille l’exécutif consisterait à les faire progresser de 1 point de moins que l’inflation l’année prochaine.
Les minima sociaux épargnés
L’ensemble des prestations familiales seraient concernées, ainsi que toutes les retraites. Cela permettrait d’économiser environ 2 milliards d’euros en rythme annuel. Les autres domaines de la protection sociale, comme les aides au logement, ne devraient pas être concernées par ce tour de vis. « Ce sont les prestations les plus redistributrices, et le coût du logement est un problème trop important actuellement », souligne une source gouvernementale. Les minima sociaux – RSA, minimum vieillesse, allocation aux adultes handicapés... – devraient eux aussi être épargnés, de même que les allocations chômage, qui relèvent des partenaires sociaux gestionnaires de l’Unedic.
Si l’exécutif envisage ce large coup de rabot, c’est qu’il permet de générer d’importantes économies sans toucher aux fondements de la protection sociale, et sans pénaliser de façon trop importante le pouvoir d’achat des publics concernés. La désindexation ne durerait qu’un an, et les prestations continueraient à augmenter un petit peu, à condition que l’inflation soit supérieure à 1 %. « Pour atteindre le total de 50 mil liards d’euros d’économies d’ici à 2017, je ne vois pas comment on pourrait éviter la désindexation », argumente un haut fonctionnaire.
« L’impact dans l’opinion serait catastrophique »
Cette option permettrait aussi d’éviter d’autres réformes, ciblées sur telle ou telle prestation, qui toucheraient plus durement les personnes concernées. Le gouvernement n’exclut pas de présenter de telles réformes structurelles, pour certaines prestations familiales notamment, mais elles seraient moins nombreuses et moins douloureuses si la désindexation permettait déjà de dégager plusieurs milliards.
Il n’empêche, celle-ci serait politiquement risquée, car elle toucherait, même faiblement, une très large population : plus de 15 millions de retraités et près de 7 millions de foyers avec enfants. Ce qui explique que l’exécutif n’ait pas encore pris de décision. « L’impact dans l’opinion serait catastrophique », prédit un député socialiste. Le gouvernement Fillon a déjà décalé de trois mois la revalorisation des prestations familiales en 2012, du 1er janvier au 1er avril, ce qui revient à peu près au même que la désindexation, mais la portée était moins large. Le gouvernement Ayrault, lui, a décalé de six mois la date de revalorisation des pensions en 2014, du 1er avril au 1er octobre. Cette décision, prise dans le cadre de la réforme des retraites à l’automne dernier, avait d’ailleurs suscité une levée de boucliers de l’opposition et d’une grande partie de la majorité. De nombreux parlementaires socialistes avaient alors demandé au gouvernement de revenir sur sa décision, en vain.
Les mesures d’économies que le gouvernement prépare pour la Sécurité sociale se précisent. François Hollande et Manuel Valls n’ont pas encore rendu les arbitrages définitifs, mais une piste paraît désormais très probable. Les prestations familiales et les pensions des retraités pourraient être provisoirement désindexées, c’est-à-dire qu’elles ne progresseraient plus aussi vite que l’inflation l’an prochain. La plupart des prestations sociales sont aujourd'hui indexées sur l’inflation. Tous les ans, elles sont revalorisées au même rythme que l’indice des prix, afin de préserver leur pouvoir d’achat. Le scénario sur lequel travaille l’exécutif consisterait à les faire progresser de 1 point de moins que l’inflation l’année prochaine.
Les minima sociaux épargnés
L’ensemble des prestations familiales seraient concernées, ainsi que toutes les retraites. Cela permettrait d’économiser environ 2 milliards d’euros en rythme annuel. Les autres domaines de la protection sociale, comme les aides au logement, ne devraient pas être concernées par ce tour de vis. « Ce sont les prestations les plus redistributrices, et le coût du logement est un problème trop important actuellement », souligne une source gouvernementale. Les minima sociaux – RSA, minimum vieillesse, allocation aux adultes handicapés... – devraient eux aussi être épargnés, de même que les allocations chômage, qui relèvent des partenaires sociaux gestionnaires de l’Unedic.
Si l’exécutif envisage ce large coup de rabot, c’est qu’il permet de générer d’importantes économies sans toucher aux fondements de la protection sociale, et sans pénaliser de façon trop importante le pouvoir d’achat des publics concernés. La désindexation ne durerait qu’un an, et les prestations continueraient à augmenter un petit peu, à condition que l’inflation soit supérieure à 1 %. « Pour atteindre le total de 50 mil liards d’euros d’économies d’ici à 2017, je ne vois pas comment on pourrait éviter la désindexation », argumente un haut fonctionnaire.
« L’impact dans l’opinion serait catastrophique »
Cette option permettrait aussi d’éviter d’autres réformes, ciblées sur telle ou telle prestation, qui toucheraient plus durement les personnes concernées. Le gouvernement n’exclut pas de présenter de telles réformes structurelles, pour certaines prestations familiales notamment, mais elles seraient moins nombreuses et moins douloureuses si la désindexation permettait déjà de dégager plusieurs milliards.
Il n’empêche, celle-ci serait politiquement risquée, car elle toucherait, même faiblement, une très large population : plus de 15 millions de retraités et près de 7 millions de foyers avec enfants. Ce qui explique que l’exécutif n’ait pas encore pris de décision. « L’impact dans l’opinion serait catastrophique », prédit un député socialiste. Le gouvernement Fillon a déjà décalé de trois mois la revalorisation des prestations familiales en 2012, du 1er janvier au 1er avril, ce qui revient à peu près au même que la désindexation, mais la portée était moins large. Le gouvernement Ayrault, lui, a décalé de six mois la date de revalorisation des pensions en 2014, du 1er avril au 1er octobre. Cette décision, prise dans le cadre de la réforme des retraites à l’automne dernier, avait d’ailleurs suscité une levée de boucliers de l’opposition et d’une grande partie de la majorité. De nombreux parlementaires socialistes avaient alors demandé au gouvernement de revenir sur sa décision, en vain.
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Les Echos :: lien