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vendredi 9 mai 2014

Débat: Zeev Sternhell et l'obsession du fascisme français




Zeev Sternhell Dans le livre d'entretien avec Nicolas Weill publié aujourd’hui, 7 mai, chez Albin Michel, l'historien israélien Zeev Sternhell s'en prend violemment à Michel Winock et à quelques autres historiens de Sciences-Po.

Chateau




Querelle personnelle d'abord : Michel Winock qui était son éditeur au Seuil depuis 1978 (La Droite révolutionnaire) l’aurait « lâché » en 1983, en critiquant dans Le Débat son livre Ni droite, ni gauche. Il avait pourtant encouragé à l’époque ce débat intellectuel (comme le confirme une lettre qu’il lui a adressée et que Michel Winock a reproduite dans la réédition de son ouvrage Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France, Seuil, rééd. 2014).

Derrière ces accusations recuites, une querelle de fond sur le fascisme français. Pour Zeev Sternhell (en accord avec des historiens américains comme Robert Soucy), la question est réglée : le fascisme a un berceau, la France, qui a produit non seulement (dès avant 1914 !) une idéologie fasciste bien structurée, mais aussi dans les années 1930 un mouvement de masse (Croix de feu et PSF) et finalement un régime (Vichy) « autrement plus radical que celui de Mussolini » (sic).

Chateau



Si ses thèses ont été discutées, c’est, dit-il, qu’il était étranger et que les historiens de Sciences-Po, groupés à l’époque autour de René Rémond, ont fait corps pour défendre la réputation d’une France prétendument « allergique au fascisme ».
Les choses sont un peu plus compliquées. Ce qui est en cause, c’est la définition du fascisme, et sa nature.

Tous fascistes ? C’est l’obsession de Zeev Sternhell (à commencer par La Rocque, au mépris de tous les acquis de la recherche récente notamment par la thèse de doctorat de Jean-Paul Thomas sur le PSF). Le débat n'est pas clos.
 
Source

La Lettre de L’Histoire n°1