Philippe Delbauvre
Le moins que l'on puisse écrire, si l'on veut
bien me passer la trivialité de l'expression, c'est qu'en inventant la
formule « Fnps », Nicolas Sarkozy ne s'est pas foulé.
1/ La source du problème.
On sait que le Front National a inventé le terme Umps. Par là, les dirigeants frontistes, ainsi que tous ceux qui partagent leurs idées, veulent signifier que le système bicéphale droite/gauche, a vécu. Nous assistons depuis maintenant plusieurs décennies à des alternances politiques entre droite et gauche, dont la première durant la cinquième république, s'est déroulée en 1981. A l'origine, il y eut changement, en 1981, tout comme ce fut aussi le cas, même si on restait alors dans un cadre droitier, avec Giscard en 1974. Depuis 1981, plus on avance dans le temps, moins les alternances en terme de sigles, sont flagrantes d'un point de vue politique. Et pour les Français, c'est de plus en plus clair. Après tout, c'est Lionel Jospin premier ministre (1997-2002) qui stabilisa et même fit baisser la dette, alors que le magistère sarkozyste, ce fut 500 milliards de dette supplémentaires. La gauche eut beau fustiger les toujours plus nombreuses taxes sous Chirac puis Sarkozy, qu'aujourd'hui et ce depuis 2012, elle en fait tout autant.
De cela, les Français sont de plus en plus conscients. Ce n'est pas la formule « Umps » qui leur a réellement fait prendre conscience es données du problème mais leur vécu au quotidien. A quoi bon voter Ump quand la gauche tient si bien les cordons de la Bourse ? A quoi bon voter parti socialiste puisque ce dernier n'empêche nullement le grand recul social ? Il n'est d'ailleurs pas impossible que le tandem Hollande/Valls soit le meilleur en matière de développement du capitalisme en France, ce depuis les débuts de la cinquième république. Le précédent allemand (Loi Haartz – Spd) aurait pu à ce titre nous éclairer.
Fatalement, aujourd'hui les Français n'ont plus l'envie d'en découdre pour des raisons politiques : ils ont, ces trois dernières décennies, trop vécu les alternances qui en fait n'en étaient pas, pour aller dans la rue, se battre comme des chiffonniers. En revanche, le Front National ne laisse plus indifférents. Et ce avec la complicité – malgré eux et imbécile – des chefs de droite et de gauche. En diabolisant le Front National comme ils le font, à droite comme à gauche, ils montrent de facto aux Français qu'ils appartiennent, au moins sur ce point, au même camp. On peut ajouter, que droite et gauche font preuve du même intégrisme économique. Mais aussi qu'ils sont sur la même ligne américano-sioniste. Les Français ont désormais très bien compris que pour entendre une autre mélodie, il fallait écouter ce qui se trouve à « droite » de l'Ump ou à « gauche » du parti socialiste.
Par voie de conséquence, le slogan Umps (« tous pareils ») n'est nullement une figure de style mais bien une réalité que les Français, de plus en plus nombreux, ont comprise. D'où le danger de la formule pour le Système. D'où les réactions agressives de Sarkozy, comme de Valls ou Cambadélis.
2/ La formule « Fnps » a t-elle un sens ?
Si d'aventure le Front National avait les mêmes opinions que le parti socialiste en matière d'économie, de politique générale et de diplomatie, on pourrait alors valider l'expression « Fnps ». Si le Front National avait été au pouvoir en pratiquant la même politique, alors en effet, le terme aurait un sens. Mais dans les deux cas, c'est faux. Et les Français le savent. Et il y a d'ailleurs une contradiction : comment expliquer le traitement de défaveur – voir à contrario les critiques assez réservées de l'ump vis à vis du parti socialiste actuellement au pouvoir - dont fait l'objet le Front de la part de la droite, et énoncer dans le même temps que parti socialiste et front national, c'est la même chose ? Se pose un autre problème, c'est que par réflexe conditionné, même si les Français assimilent de plus en plus droite et gauche, ils continuent d'avoir une représentation linéaire de la politique. D'où la lecture droite gauche suivante : extrême droite, Fn, Ump, Udi, Modem, Ps, Fg, extrême gauche. Dans un tel cadre, la formulation Fnump a un sens en raison de la proximité topologique des deux mouvements. En revanche, le terme Fnps n'en a pas. On comprend dès lors l'échec de Nicolas Sarkozy à faire passer son message auprès des Français. Quant au problème du report des voix ou du maintien du Front National lors du second tour, il peut se traduire aussi bien par une victoire de l'Ump que du Ps ou du Fn. Faudrait-il alors évoquer « Fnump » ou « Fnps » ? Le fait est que l'Ump et le Ps sont tellement égocentrés, qu'ils ne peuvent l'un et l'autre accepter la présence d'une troisième force politique qui, au vu des sondages récents, est justement devenue la première.
La nouvelle donne aujourd'hui, c'est que maintenant, la présence au second tour du Front National va devenir courante. Et les Français de s'en apercevoir. Que la présence du Front puisse, tantôt lui bénéficier à lui même, à l'Ump ou au Ps, cela n'est nullement le problème du Front.
Dès lors où il y a suffrage universel, c'est au Peuple de trancher. Et c'est très bien ainsi. Et c'est tant pis pour ceux qui naguère avaient le monopole du pouvoir et qui se plaignent aujourd'hui de bientôt le perdre.
1/ La source du problème.
On sait que le Front National a inventé le terme Umps. Par là, les dirigeants frontistes, ainsi que tous ceux qui partagent leurs idées, veulent signifier que le système bicéphale droite/gauche, a vécu. Nous assistons depuis maintenant plusieurs décennies à des alternances politiques entre droite et gauche, dont la première durant la cinquième république, s'est déroulée en 1981. A l'origine, il y eut changement, en 1981, tout comme ce fut aussi le cas, même si on restait alors dans un cadre droitier, avec Giscard en 1974. Depuis 1981, plus on avance dans le temps, moins les alternances en terme de sigles, sont flagrantes d'un point de vue politique. Et pour les Français, c'est de plus en plus clair. Après tout, c'est Lionel Jospin premier ministre (1997-2002) qui stabilisa et même fit baisser la dette, alors que le magistère sarkozyste, ce fut 500 milliards de dette supplémentaires. La gauche eut beau fustiger les toujours plus nombreuses taxes sous Chirac puis Sarkozy, qu'aujourd'hui et ce depuis 2012, elle en fait tout autant.
De cela, les Français sont de plus en plus conscients. Ce n'est pas la formule « Umps » qui leur a réellement fait prendre conscience es données du problème mais leur vécu au quotidien. A quoi bon voter Ump quand la gauche tient si bien les cordons de la Bourse ? A quoi bon voter parti socialiste puisque ce dernier n'empêche nullement le grand recul social ? Il n'est d'ailleurs pas impossible que le tandem Hollande/Valls soit le meilleur en matière de développement du capitalisme en France, ce depuis les débuts de la cinquième république. Le précédent allemand (Loi Haartz – Spd) aurait pu à ce titre nous éclairer.
Fatalement, aujourd'hui les Français n'ont plus l'envie d'en découdre pour des raisons politiques : ils ont, ces trois dernières décennies, trop vécu les alternances qui en fait n'en étaient pas, pour aller dans la rue, se battre comme des chiffonniers. En revanche, le Front National ne laisse plus indifférents. Et ce avec la complicité – malgré eux et imbécile – des chefs de droite et de gauche. En diabolisant le Front National comme ils le font, à droite comme à gauche, ils montrent de facto aux Français qu'ils appartiennent, au moins sur ce point, au même camp. On peut ajouter, que droite et gauche font preuve du même intégrisme économique. Mais aussi qu'ils sont sur la même ligne américano-sioniste. Les Français ont désormais très bien compris que pour entendre une autre mélodie, il fallait écouter ce qui se trouve à « droite » de l'Ump ou à « gauche » du parti socialiste.
Par voie de conséquence, le slogan Umps (« tous pareils ») n'est nullement une figure de style mais bien une réalité que les Français, de plus en plus nombreux, ont comprise. D'où le danger de la formule pour le Système. D'où les réactions agressives de Sarkozy, comme de Valls ou Cambadélis.
2/ La formule « Fnps » a t-elle un sens ?
Si d'aventure le Front National avait les mêmes opinions que le parti socialiste en matière d'économie, de politique générale et de diplomatie, on pourrait alors valider l'expression « Fnps ». Si le Front National avait été au pouvoir en pratiquant la même politique, alors en effet, le terme aurait un sens. Mais dans les deux cas, c'est faux. Et les Français le savent. Et il y a d'ailleurs une contradiction : comment expliquer le traitement de défaveur – voir à contrario les critiques assez réservées de l'ump vis à vis du parti socialiste actuellement au pouvoir - dont fait l'objet le Front de la part de la droite, et énoncer dans le même temps que parti socialiste et front national, c'est la même chose ? Se pose un autre problème, c'est que par réflexe conditionné, même si les Français assimilent de plus en plus droite et gauche, ils continuent d'avoir une représentation linéaire de la politique. D'où la lecture droite gauche suivante : extrême droite, Fn, Ump, Udi, Modem, Ps, Fg, extrême gauche. Dans un tel cadre, la formulation Fnump a un sens en raison de la proximité topologique des deux mouvements. En revanche, le terme Fnps n'en a pas. On comprend dès lors l'échec de Nicolas Sarkozy à faire passer son message auprès des Français. Quant au problème du report des voix ou du maintien du Front National lors du second tour, il peut se traduire aussi bien par une victoire de l'Ump que du Ps ou du Fn. Faudrait-il alors évoquer « Fnump » ou « Fnps » ? Le fait est que l'Ump et le Ps sont tellement égocentrés, qu'ils ne peuvent l'un et l'autre accepter la présence d'une troisième force politique qui, au vu des sondages récents, est justement devenue la première.
La nouvelle donne aujourd'hui, c'est que maintenant, la présence au second tour du Front National va devenir courante. Et les Français de s'en apercevoir. Que la présence du Front puisse, tantôt lui bénéficier à lui même, à l'Ump ou au Ps, cela n'est nullement le problème du Front.
Dès lors où il y a suffrage universel, c'est au Peuple de trancher. Et c'est très bien ainsi. Et c'est tant pis pour ceux qui naguère avaient le monopole du pouvoir et qui se plaignent aujourd'hui de bientôt le perdre.