SCALP
L'extrême droite française de plus en plus atomisée
Le Front national de Jean-Marie Le Pen incarne depuis près de 30 ans l'extrême droite en France... et en Europe. Actuellement affaibli, il pourrait cependant reprendre de l'aplomb aux prochaines élections régionales françaises, en mars prochain. Crédité aujourd'hui d’un score de 8 à 9 %, le FN y jouera en partie son avenir. Dans son ombre, des dissidents - désormais concurrents - espèrent se faire une place dans le paysage politique français, à l’occasion de l’inévitable recomposition de «la mouvance» lorsque Jean-Marie Le Pen passera la main.
Voici
un état des lieux de l'extrême droite française, divisée
en trois courants structurels : ceux de la droite
nationaliste frontiste, de la droite nationale et
identitaire anti-FN et des identitaires régionalistes.
Une radioscopie réalisée par Jean-Yves Camus, avec Manuel Abramowicz.
LES ELECTIONS REGIONALES auront lieu, en France, les 14 et 21 mars prochain. Cette échéance est capitale pour le Front national (FN) de Jean-Marie Le Pen, qui avait obtenu lors du scrutin similaire précédent, en 2004, 156 élus, avec 14,7 % des voix au premier tour et 12,38 % au second tour. Outre qu’elles constituent une base pour le versement par l’Etat de la dotation financière aux partis politiques, et que le FN est depuis 2007 dans une mauvaise passe financière, les élections régionales permettent de mesurer l’audience du parti dans différents contextes locaux, et donnent aux élus la possibilité de faire entendre la voix de leur parti dans les assemblées. Sans compter les moyens matériels que celles-ci mettent à la disposition des groupes politiques constitués en leur sein.
Défait
en 2007 et en 2008 par l’UMP et Nicolas Sarkozy, le FN
compte sur ce scrutin pour démontrer que ceux des électeurs
d’extrême droite qui l’avaient abandonné aux élections
présidentielles, pour soutenir l’actuel président français,
sont en train de reconsidérer leur choix et de revenir au
bercail.
Mais
le FN, sur son propre terrain politique, devra encore
faire face à des listes concurrentes conduites par des
anciens de ses dirigeants passés en dissidence. Cette
présence concurrentielle pourra réduire les chances du
Front national de se retrouver au second tour des régionales
en Basse-Normandie, en Haute-Normandie et dans la région du
Centre. D’autre part, ces élections se déroulent alors
que la question de la succession de Jean-Marie Le Pen à la
présidence du FN entre dans sa dernière phase : Le Pen a
indiqué qu’il comptait «passer la main» lors du prochain
congrès du mouvement, qui aura lieu entre l’automne 2010 et
le printemps 2011, et s’il apparaît acquis que sa fille,
Marine Le Pen, lui succèdera, la question est de savoir
dans quel état elle récupérera le parti, cofondé en 1972
par son père.
Pour
toutes ces raisons, il nous a paru important d’avoir une
vision panoramique de la droite nationaliste française au
début 2010. Nous avons choisi d’en identifier trois
courants structurels, en sachant que les frontières ainsi définies
ne sont ni absolues, ni immuables, surtout dans l’optique de
l’inévitable recomposition de l’extrême droite
française après la retraite politique de Jean-Marie Le Pen.
1er courant : Droite nationaliste frontiste
Ce courant est le plus important et le plus représentatif -
au niveau électoral - de l'extrême droite française.
Il est conduit par le Front national et les mouvements
politiques qui le soutiennent actuellement de l’extérieur.
Front national (FN)
Le FN est mal en point à l'heure actuelle : ses derniers échecs électoraux l'ont conduit à une crise financière qui le fragilise de façon importante sur le plan de son organisation et de sa présence dans le paysage politique. Depuis l'élection présidentielle de 2007, les zizanies en interne se sont multipliées. L'annonce du départ à la retraite de son président-fondateur et leader charismatique, Jean-Marie Le Pen, est également à la source de ses dysfonctionnements et de sa faiblesse actuelle. Deux courants internes se disputent le leadership du parti :
- celui conduit par sa vice-présidente Marine Le Pen, que l'on peut qualifier de «courant moderniste».
- et celui de Bruno Gollnisch, son autre vice-président, que l'on identifiera comme étant le «courant conservateur».
- et celui de Bruno Gollnisch, son autre vice-président, que l'on identifiera comme étant le «courant conservateur».
Pour
l'heure, les tensions entre frontistes sont mises entre
parenthèses., le temps des élections régionales. Qui
pourraient être favorables au FN. Dans un sondage, réalisé
par TNS-Sofres/Logica pour Le Monde, France 2, France 3 et France
Inter, le parti lepéniste est crédité de 8,5 % des
voix. La formation frontiste présente des listes dans
toutes les régions métropolitaines.
Convergences nationales (CN)
L'objectif affiché de ce cercle politique est le «rassemblement et le renouveau de la droite nationale», aujourd'hui autour du Front national. Il a été réactivé, en octobre 2008, par une dizaine de membres dissidents et exclus du Bureau national du Mouvement national républicain (MNR), la scission frontiste de 1999. CN est conduit par Nicolas Bay, le jeune secrétaire général du MNR jusqu'à son exclusion de celui-ci, en septembre 2008. Pour les prochaines régionales, Nicolas Bay conduira la liste du Front national en Haute-Normandie. Le président de Convergences nationales est proche du courant frontiste mené par Marine Le Pen. CN est constitué de 13 comités locaux et aurait plus de 700 affiliés.
Nicolas Bay, tête de liste du Front national aujourd'hui (affiche de gauche) était l'un des chefs de file aux élections régionales de 2004 du Mouvement national républicain, dissidence frontiste apparue en 1999 (affiche de droite) – Doc. Archives RésistanceS.be
Parti populiste (PP)
Formation politique groupusculaire fondée en 2005 par des membres dissidents de la direction du MNR. La plupart d'entre eux provenaient auparavant du FN et avaient participé en 1998 à la création du Mouvement national républicain. Le PP apporte désormais son soutien politique au Front national. Lors des élections municipales de 2008, dans certaines communes, le Parti populiste s'était déjà présenté sur des «listes de rassemblement» avec le FN. Le directeur de campagne de Jean-Marie Le Pen pour le scrutin régional de 2010, Frédéric Bocccaletti, vient du Parti populiste. Le PP est proche du courant frontiste de Bruno Gollnisch.
L'Œuvre française (OF) / «Jeune Nation»
Ce mouvement est présidé par Pierre Sidos, depuis sa fondation en 1968. Son dirigeant à Lyon, Yvan Benedetti, est vice-président de la Fédération du Rhône du FN et l'un de ses conseillers municipaux, à Vénissieux. Il publie le journal «Jeune Nation». Orientation : néofasciste. L'OF est issue du nationalisme français, maurrassien et national-catholique... Elle est très proche de Bruno Gollnisch. Ce dernier participe à ses manifestations, tout comme le négationniste Vincent Reynouard et le cercle des Amis de Léon Degrelle.
Réseau France nationaliste / Front nationaliste
Petit réseau de liaison de nationalistes français purs et durs, il a adhéré à l'occasion de la Présidentielle de 2007 à l’«Union des patriotes» pour soutenir la candidature de Jean-Marie Le Pen. Il est conduit par Thierry Maillard (ex-Œuvre française, MNR et Unité radicale), actuellement responsable du Front national à Reims. Comme l’OF (dont Maillard fut un des dirigeants durant plusieurs années), le réseau France nationaliste / Front nationaliste prend pour modèles politiques plusieurs dirigeants et mouvements historiques de l'extrême droite française, comme le Francisme de Marcel Bucard et Robert Brasillach, par exemple.
Le Front national rassemble toujours les radicaux de l'extrême droite, comme Thierry Maillard, dirigeant frontiste local et du réseau France nationaliste, petit mouvement adepte de la croix celtique néofasciste (affiche de droite)– Doc. Archives RésistanceS.be
Voxnr - Les Nôtres (ex-Réseau radical)
Cette association est dirigée par Christian Bouchet. Elle regroupe les radicaux venant du mouvement Unité radicale (1998-2002). Bouchet figure en deuxième position sur la liste du Front national aux régionales dans son département de Loire-Atlantique. Il est directement lié au courant frontiste de Marine Le Pen. Orientation : nationaliste-révolutionnaire.
Ligue nationaliste
Son nom officiel : Ligue nationaliste patriote, française, régionaliste, catholique. Fondée en 1984, elle n'est implantée que dans le Calvados. Malgré des soutiens locaux et une médiatisation de ses actions dans le quotidien régional, cette ligue reste groupusculaire. Elle est proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, des intégristes lefebvristes opposés aux orientations religieuses de l'Église catholique depuis Vatican II. A plusieurs reprises, cette ligue d'extrême droite s'est présentée aux élections. L'insuccès fut à chaque fois aux rendez-vous, avec des scores oscillant entre 0,01 % et 0,12 %. Dans «Rivarol», hebdomadaire pro-«révisionniste» et pilier médiatique de la droite nationaliste plurielle, à la veille des élections régionales 2010, la Ligue nationaliste a lancé un appel à voter pour le Front national de Jean-Marie Le Pen. Plusieurs de ses membres figurent sur des listes électorales du FN. C'est le cas de Guy Guerrin (°1935), son président-fondateur, présent en dix-huitième place sur la liste frontiste déposée dans le Calvados.
Son nom officiel : Ligue nationaliste patriote, française, régionaliste, catholique. Fondée en 1984, elle n'est implantée que dans le Calvados. Malgré des soutiens locaux et une médiatisation de ses actions dans le quotidien régional, cette ligue reste groupusculaire. Elle est proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, des intégristes lefebvristes opposés aux orientations religieuses de l'Église catholique depuis Vatican II. A plusieurs reprises, cette ligue d'extrême droite s'est présentée aux élections. L'insuccès fut à chaque fois aux rendez-vous, avec des scores oscillant entre 0,01 % et 0,12 %. Dans «Rivarol», hebdomadaire pro-«révisionniste» et pilier médiatique de la droite nationaliste plurielle, à la veille des élections régionales 2010, la Ligue nationaliste a lancé un appel à voter pour le Front national de Jean-Marie Le Pen. Plusieurs de ses membres figurent sur des listes électorales du FN. C'est le cas de Guy Guerrin (°1935), son président-fondateur, présent en dix-huitième place sur la liste frontiste déposée dans le Calvados.
Médias pro-FN
Il existe un média faisant la liaison entre les composantes de cette mouvance qui soutient officiellement le Front national : «Nations Presse Info». Son responsable est Jacques Vassieux, secrétaire départemental du Front national en Savoie et sa tête de liste dans ce département pour les élections régionales de 2010. La version papier de ce média, «Nations Presse Magazine», a été lancée en décembre 2009 (n°0).
Les
groupes et individualités soutenant Bruno Gollnisch font
écho de leurs activités dans l’hebdomadaire «Rivarol»
,focalisé plus encore qu’auparavant (si tant est que cela
soit possible !) sur ce qui concerne les juifs et Israël et
de plus en plus «fossilisé» dans la défense et
l’illustration des courants les plus passéistes,
négationnistes compris.
2e courant : Droite nationale et identitaire anti-FN
Ce courant est constitué par des partis et mouvements qui sont presque tous des anciennes scissions du FN, dirigées par d'anciens responsables frontistes et qui s’en distinguent sur des points souvent mineurs, ainsi que par des contentieux personnels avec Jean-Marie Le Pen. Ils se réclament d’une démarche de «rénovation» ou de «refondation» qui laisse ouverte, une fois Le Pen parti en retraite politique, la possibilité de recompositions, selon eux.
Parti de la France (PDF)
Le PDF a officiellement été fondé en février 2009 autour de Carl Lang, député européen et ex-vice-président du Front national qui en fut exclu en 2008 pour avoir remis en cause sa stratégie politique visant à installer Marine Le Pen à la présidence du parti. La direction du Parti de la France rassemble des dirigeants historiques, d'ex-responsables locaux et des conseillers régionaux du FN qui l'avaient quitté ou en furent exclus durant l'année 2008 et 2009 : Fernand Le Rachinel (député européen, principal bailleur de fonds frontiste, il est également membre de la direction du Mouvement normand), Bernard Antony (dirigeant des nationaux-catholiques ex-FN), Martine Lehideux (fondatrice en 1985 du Cercle national des femmes d'Europe, structure féminine frontiste, conseillère régionale siégeant depuis janvier 2009 sous la bannière du Groupe des nationaux et indépendants au Conseil Régional de l'Ile de France), Martial Bild (ancien directeur national du Front national de la jeunesse), Pierre Descaves (président de France Résistance et du groupe Patrie et Liberté au Conseil régional de Picardie), Jean Verdon (dirigeant du groupe France Nouvelle au Conseil régional de la région du Centre), Bernard Touchagues (président du groupe des Nationaux pour l'Identité normande au Conseil régional de Haute-Normandie )... Le Parti de la France sera aussi rallié par des transfuges ne provenant pas directement de l'extrême droite, comme Emmanuel Delhoume, alors secrétaire national à la culture du Parti chrétien démocrate (anciennement Forum des républicains sociaux) de Christine Boutin, exclu par celle-ci pour avoir refusé l'«inféodation» de cette petite formation à l'UMP sarkozyste. Juste avant son arrivée au PDF, Delhoume était brièvement passé par le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers.
A
l'occasion des régionales de 2010, le président du PDF,
Carl Lang, a délaissé la région du Nord pour revenir dans
sa Normandie d'origine. Son parti possède pour
particularité de comprendre une importante aile catholique
traditionaliste du fait de la présence en son sein de Bernard
Antony (dirigeant de Chrétienté-Solidarité, du Centre
Henri et André Charlier et de l'Agrif), de Michel Hubault
(vice-président du Centre Charlier de 1998 à 2002, délégué
de l'Agrif dans la région Centre) et d'autres nationaux-catholiques,
d’où notamment une position clairement «pro-vie»
et l’accusation, formulée à l’ultra droite, de prosionisme
(à leur sujet, lire dans notre dossier notre article : «Pas
de courants pour les nationaux-catholiques ?»). Pour les
élections régionales, le PDF a conclu des alliances
électorales avec la Nouvelle droite populaire (NDP), le Mouvement
national républicain (MNR) et d'autres adversaires nationalistes
et identitaires du parti de Jean-Marie Le Pen. Avec ses
alliés, il présente des listes en Haute et Basse-Normandie,
dans le Centre, en Lorraine, en Picardie et en
Franche-Comté. Sa première expérience électorale, au
scrutin européen de l'année passée, s'était soldée par un
cuisant échec. Dans la région du Nord-Pas de Calais,
sa liste conduite par Carl Lang en personne avait récolté
à peine un peu plus de un pourcent. Celle du FN, tirée
par Marine Le Pen, avoisinait les 11 %. En mars, le Parti de la France
devrait logiquement être définitivement marginalisé
aux régionales en perdant ses mandataires actuels, élus
en 2004 sous l’étiquette du Front national.
Les leaders du Vlaams Belang (VB) Filip Dewinter, à la tribune d'un meeting de la Nouvelle droite populaire, en novembre 2008 (photo de gauche), et Franck Vanhecke, lors du congrès de fondation du Parti de la France, en novembre 2009. Le parti d'extrême droite flamand de Belgique était auparavant l'allié du Front national de Jean-Marie Le Pen. Désormais, le VB apporte son soutien à ses dissidents – Doc. Archives RésistanceS.be
Nouvelle droite populaire (NDP) / «Synthèse nationale»
Le délégué général de ce mouvement politique est Robert Spieler, ancien député du Front national et fondateur en 1989 du mouvement régionaliste Alsace d'abord. La Nouvelle droite populaire a été créée en juin 2008. Elle se définit comme étant «la force de rassemblement de la droite nationale et identitaire». Elle se distingue du FN par sa focalisation contre l’Islam, sa défense des identités régionales et sa volonté de «construction d’une Europe politique indépendante et puissante, fidèle à ses racines helléniques, celtiques et chrétiennes». Aux prochaines régionales, la NDP y sera présente via des listes communes scellées avec le Parti de la France et le MNR, notamment sous l’intitulé «Non aux minarets». Pierre Vial, le dirigeant fondateur de Terre & Peuple (voir plus loin), est membre de la direction de la NDP.
A
la base de ce mouvement national et identitaire, se trouve
«Synthèse nationale». Apparue en 2006, cette publication
est depuis réalisée par des dirigeants de la NDP. Son
rédacteur en chef est Roland Hélie. Membres de longue date
de l'extrême droite, Hélie et d'autres responsables de la
NDP sont passés, à plusieurs reprises, au Front national
lépeniste, mais également par deux de ses dissidences, le
Parti des forces nouvelles (PFN) et les comités Espace
nouveau (transformés ensuite en Mouvement d'initiatives
nationales puis en Alliance populaire et pour finir en Parti national
républicain). Ils sont encore connus pour leur nostalgie
d'Ordre nouveau, le mouvement fondateur en 1972 du Front
national.
Mouvement national républicain (MNR)
Désormais dirigé par Annick Martin, la micro-formation fondée en 1999 par Bruno Mégret (qui s'est officiellement mis en réserve de la politique en 2008) est en fin de vie et devrait perdre tous ses élus régionaux. Si le MNR soutient une alliance électorale avec les autres dissidences frontistes, plusieurs de ses anciens responsables et dirigeants-fondateurs ont depuis lors rejoint la mouvance du Front national. Il s'agit essentiellement des membres du cercle Convergences nationales de Nicolas Bay, ex-secrétaire général du MNR.
Terre et Peuple (T&P)
Ce mouvement de «résistance identitaire européenne», depuis sa fondation en 1994, continue fidèlement son combat sur sa ligne «völkisch», donc païenne, nationale-européenne et racialiste, en publiant une revue du même nom. T&P est constitué de plusieurs bannières actives dans plusieurs régions de France, mais aussi en Belgique, en Espagne et au Portugal. Ce mouvement racialiste est encore lié à «Réfléchir & Agir», une publication défendant les principes du racisme biologique, jadis théorisé par le Nouvel ordre européen (NOE), un mouvement international néonazi. Le dirigeant-fondateur de Terre & Peuple, Pierre Vial, est un ancien cadre du Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE), et fut responsable lyonnais du Front national et cofondateur en 1999 du MNR de Bruno Mégret. Le mouvement T&P a appelé ses militants à voter aux élections européennes de juin 2009 pour le Parti de la France de Carl Lang. Pierre Vial siège également, depuis avril 2009, à la direction de la Nouvelle droite populaire.
Maison de la Vie et des Libertés (MVL)
Mouvement politique mis sur pied en 2008 par Jean-Claude Martinez, professeur agrégé de droit et alors député européen du Front national. Venant du Rassemblement pour la République (RPR), Martinez adhère en 1985 au FN. Très vite, il grimpe ses échelons : député national de 1986 à 1988, député européen de 1989 à 2009, conseiller régional du Languedoc-Roussillon, «ministre de l'économie et des finances» dans son shadow cabinet (gouvernement fantôme) et vice-président du parti. S'opposant ouvertement à Jean-Marie Le Pen, il plaide pour la création d'un nouveau mouvement politique, le «Front alternational». En novembre 2008, Martinez est suspendu du FN. Il rejoint alors d'autres opposants internes conduits par les députés européens Carl Lang et Fernand Le Rachidel. La Maison de la Vie et des Libertés rallie, dès sa création en 2009, le Parti de la France. Avec lui, la MVL se présente aux élections régionales, sous l'intitulée «La Région, la France, la Vie». En juin 2009, le PDF et la MVL avaient déjà tenté ensemble une première expérience électorale en Languedoc-Roussillon, à l'occasion des élections européennes, avec la liste «L'Europe de la vie». C'est Jean-Claude Martinez, eurodéputé sortant, qui en était la tête de liste. Son résultat fut catastrophique : 0,92 %, contre près de 6 % pour la liste du Front national.
France Résistance
Cette association confidentielle a pour but de «réveiller les consciences sur les dangers qui menacent la société française». France Résistance est directement liée au Conseil national de résistance à l'oppression (CNRO) et à Démocratie directe France (DDF), d'obscures structures très peu présentes sur le terrain politique. Son dirigeant-fondateur est Pierre Descaves (°1924). Activiste de l'Organisation armée secrète (OAS) lors de la guerre d'Algérie, il a pris sa carte au Front national en 1984 et deviendra un des membres de sa direction nationale. Aux élections régionales de 2004, il est réélu au Conseil régional de Picardie sur la liste frontiste. En mars 2009, pour avoir soutenu Carl Lang, Descaves est exclu du FN, avec trois autres conseillers régionaux frontistes picards. Ensemble, ils fondent le groupe régional Patrie et Liberté et adhèrent au Parti de la France. Pierre Descaves est depuis membre du bureau politique de ce dernier.
Front Comtois (ex-Jeunesses identitaires de Franche-Comté)
De création récente (juin 2009), ce mouvement de jeunesse régionaliste se présente comme étant le regroupement des «identitaires de Franche-Comté». Il se proclame «antimondialiste, écologiste, franchement social et solidaire». Ses slogans sont notamment : «Identité - Écologie - Justice sociale» et «Islam : hors d'Europe !». Le Front Comtois utilise comme sigle de ralliement les bâtons noués bourguignons... emblème jadis du Mouvement rexiste de Léon Degrelle. Le responsable du Front Comtois est Paul-Arnaud Croissant, un ancien membre du FN. Il conduit la liste départementale «Ligue Comtoise, NON aux minarets !», dans le Territoire de Belfort, aux régionales de 2010. Liste déposée en alliance électorale avec le PDF, le MNR et la NDP. Le Front Comtois est issu des Jeunesses identitaires, l'ex-organisation des jeunes du Bloc identitaire.
3e courant : Identitaire régionaliste
Comme le précédent courant, celui-ci rassemble également
des dissidents, des concurrents et d'autres adversaires du
Front national lepéniste. Ce courant se dynamise depuis
juin 2007 autour du Bloc identitaire et du mouvement
régionaliste Alsace d'abord.
Bloc Identitaire (BI)
La Convention identitaire, tenue à Orange en octobre 2009, a vu la naissance du Bloc Identitaire en tant que parti politique, présidé par Fabrice Robert (ex-Troisième voie, Front national, Unité radicale et «frontman» du groupe rock identitaire français «Fraction Hexagone»). Fondé en 2003, le Bloc identitaire participera aux régionales en Alsace, en Languedoc-Roussillon et en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), sous les intitulés Alsace d'abord, la Ligue du Midi et la Ligue du Sud. Dans l’optique du BI, les régionales ne sont qu’une étape d’un travail de longue haleine qui se poursuivra aux élections cantonales, en particulier en PACA mais d’ores et déjà, la liste Ligue du Sud détient en partie la clé de la présence ou de l’absence du FN au second tour.
Le
projet identitaire est populiste et inspiré par la Liga
Veneta/Lega nord, important parti populiste et
indépendantiste actif en Italie du nord. Le Bloc s’oppose à
l’immigration (il considère l’assimilation comme
impossible) et voit l’Islam comme incompatible avec la
civilisation européenne. Il promeut une optique ethnodifférentialiste,
axée sur les identités régionales «enracinées»,
donc anti-jacobine et prend en compte le catholicisme comme un élément
fondateur de l’identité française. Le Bloc se
différentie également du reste des mouvements droitistes
par son abandon de l’antisionisme et de l’antisémitisme.
Dans
la mouvance du Bloc identitaire, se trouvent des groupes
régionaux de «jeunes identitaires»: Nissa Rebella (à Nice),
Projet Apache (à Paris), Recounquista (en Provence),
Nostra revolta (dans le Languedoc), Rebeyne ! (à Lyon), la
Vague normande, Jeune Bretagne... Il existe également des
structures spécifiques liées au BI : Une Autre jeunesse
(ex-Jeunesses identitaires), qui fédère l'ensemble des
groupes de «jeunes identitaires», Solidarité Kosovo,
Solidarité des Français (SdF), Alternative-s (structure
musicale de promotion notamment du rock identitaire français)...
Le Bloc identitaire contrôle encore le portail français
de Novopress.info.
Ligue du Midi, déclinaison du Bloc Identitaire Des «Identitaires» lors d'une manifestation à Nice en 2009. Mise sur pied en vue des élections régionales de mars 2010 en Languedoc-Roussillon, la Ligue du Midi se présente comme étant un «large rassemblement identitaire, patriote et citoyen». Son dirigeant et tête de liste, Richard Roudier, qui s’est présenté dans la presse locale comme un nouveau venu en politique, aurait fait ses premières armes chez les régionalistes occitans de droite, les groupes Jeune Languedoc et Pobl d’Oc dans les années 1970. «Nations Presse Info» (NPI), média du Front national lepéniste, a rappelé en décembre dernier, que Richard Roudier avait encore appartenu, au début des années 2000, sous le pseudonyme de Jorgi Roumégas, à la direction d'Unité radicale, le mouvement «nationaliste-révolutionnaire» dont est issu le Bloc identitaire. Jusqu'il y a peu, il présidait toujours le Comité d'entraide aux prisonniers européens (CEPE), fondé dans la «mouvance identitaire». En octobre 2009, lors de la «convention identitaire» d'Orange, le CEPE disposait d’un stand où étaient vendues, rapporte NPI, des «cartes postales souvenir à l’effigie de ''prisonniers européens'' tels que le régent hongrois pro-nazi Miklos Horthy, Philippe Pétain, Saint-Loup (ex-responsable de la publication Devenir, organe officiel de la Waffen-SS française) ou encore Robert Brasillach» (collaborateur pronazi français durant la Seconde Guerre mondiale). Roudier a quitté la direction du CEPE juste après la convention d'Orange – durant laquelle le Bloc identitaire se transforma en parti politique - et quelques temps avant les élections régionales de 2010. Certainement dans l'objectif que l'on ne mélange pas les torchons et les serviettes... [M.AZ] |
Alsace d’abord (ADA)
Ce «mouvement régionaliste alsacien» regroupe depuis sa création en 1989 des dissidents et des adversaires locaux du Front national. Le fondateur d’Alsace d’abord, Robert Spieler, l'a quitté en 2008 pour participer à la création de la Nouvelle droite populaire, mouvement politique hostile et concurrent du «courant identitaire régionaliste». Alsace d’abord est l'un des principaux piliers de ce dernier, avec le Bloc identitaire. Ce mouvement sera présent aux régionales de mars 2010, avec pour tête de liste, Jacques Cordonnier, son président.
Ce «mouvement régionaliste alsacien» regroupe depuis sa création en 1989 des dissidents et des adversaires locaux du Front national. Le fondateur d’Alsace d’abord, Robert Spieler, l'a quitté en 2008 pour participer à la création de la Nouvelle droite populaire, mouvement politique hostile et concurrent du «courant identitaire régionaliste». Alsace d’abord est l'un des principaux piliers de ce dernier, avec le Bloc identitaire. Ce mouvement sera présent aux régionales de mars 2010, avec pour tête de liste, Jacques Cordonnier, son président.
Ligue du Sud – Liste de Jacques Bompard
Nom de la liste électorale de tendance identitaire qui a été déposée en région PACA pour les élections régionales de mars prochain. Sa tête de liste est Jacques Bompard. Maire d’Orange depuis 1995, il y avait été élu sur la liste du Front national. Il quitta ce dernier et rejoindra ensuite le Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers. Le 28 janvier de cette année, Bompard a démissionné du MPF. C'est dans la commune de Bompard que s'est tenue la Convention identitaire, en octobre 2009. Liée au Bloc identitaire, la Ligue du Sud a pour slogan «Identité, efficacité, sécurité». Elle est créditée actuellement de 3 %.
Fondation Polémia
Ce cercle de réflexion idéologique et stratégique a été fondé en 2003 par Jean-Yves Le Gallou. Venant du Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE), cofondateur ensuite du Club de l'Horloge (Nouvelle droite nationale-libérale), Le Gallou a aussi été député européen du Front national, puis membre de la direction du Mouvement national républicain. Au nom de la Fondation Polémia, il a participé à la Convention identitaire d'octobre 2009.
L'un des thèmes principaux pour les élections régionales 2010 pour tous les courants structurels de l'extrême droite française : la lutte contre l'Islam, à l'exemple du référendum suisse contre les minarets (affiche en haut à gauche) – Doc. Archives RésistanceS.be
Les «inter-courants»
Vivant
leur vie groupusculaire, divers autres mouvements peuvent
encore ponctuellement entreprendre des actions communes
avec des composantes des courants structurels décrits
ci-dessus. Comme «l’avenir n’est écrit nulle part»,
l’inévitable recomposition du paysage de la droite
nationaliste et radicale verra s’opérer des reclassements
et des alliances.
Dans
l'ombre du Front national et de ses principaux
concurrents, de minuscules formations politiques sont
présentes, comme le Parti nationaliste français (PNF), le
Parti national radical (PNR) et le Parti solidaire français
(PSF). Le PNF a été fondé en 1983 par des dissidents de la
direction de l'époque du FN. Actuellement en hibernation,
l'équipe du Parti nationaliste français s'efforce toujours
en 2010 de publier régulièrement «Militant». Existant
depuis 1967, «Militant» est l'un des journaux historiques
de l'extrême droite de France. Il fut l'organe du Front
national de Le Pen lorsque son équipe de rédaction militait
une première fois dans ce parti, entre 1972 et 1981. Le
PNR a été lui mis sur pied, en 2001 à Versailles, par des
exclus du FN. Son journal, «Le National radical», est
distribué en kiosques, bien qu’il ait à plusieurs reprises
publié et proposé à la vente, «les Protocoles des sages de
Sion», ouvrage antisémite interdit en France. Le PSF a été
quant à lui fondé en janvier 2009, pour succéder au groupe
Droite socialiste (DS, créé deux ans plutôt). Le fondateur
du PSF est un jeune militant, Thomas Werlet, né en 1983.
Adepte du folklore néofasciste, le Parti solidaire français
vient d’ouvrir un siège ayant pignon sur rue au centre de
Paris. Il est ou a été proche du Mouvement des damnés
de l'impérialisme et d'Égalité & Réconciliation
d'Alain Soral (voir ci-dessous dans la rubrique les «hors-courants»).
Aux dernières élections européennes, le PSF appela
à voter pour la «Liste antisioniste» menée par
l'humoriste et politicien Dieudonné. L'un de ses responsables,
Emmanuelle Grilly (transfuge du Renouveau français), figurait
d'ailleurs parmi les candidats de cette liste. Le PNF, le PNR et
le PSF sont caractérisés par leur antisémitisme
à peine camouflé.
Groupusculaires
certes, cependant ils ne sont pas pour autant marginalisés
dans l'extrême droite française. En novembre dernier,
Thomas Werlet pour le PSF et André Gandillon, le rédacteur
en chef de l'organe de presse du PNF, se trouvaient à la
tribune du meeting annuel de «Synthèse nationale», la revue
de la Nouvelle droite populaire, principal pilier du courant
de la droite nationale et identitaire, aujourd'hui en alliance
électorale pour les régionales avec le Parti de la France
de Carl Lang. Quelques jours plus tard, le même Gandillon
prenait la parole au «XIIIe forum de la Nation», organisé
par «Jeune Nation», journal dirigé par Yvan Benedetti, le
numéro deux de l'Œuvre française qui est également membre
de la direction du Front national dans de la région
lyonnaise. Avec André Gandillon, les autres orateurs
étaient : Pierre Vial, président de Terre & Peuple et
membre de la direction de la Nouvelle droite populaire,
Bruno Gollnisch, député européen et vice-président du FN,
Pierre Sidos, président-fondateur de l'Œuvre française,
Jérôme Bourbon, journaliste vedette de «Rivarol»...
Ex-meneur du Front national dans la ville de Bondy
(Seine-Saint-Denis), André Gandillon y siégea encore au
conseil municipal jusqu'en 2008.
Au
sein de la mouvance de la droite radicale, un mouvement
fait de plus en plus parler de lui : le Renouveau français
(RF). Proche de l'Œuvre française, RF rassemble de nombreux
jeunes nationalistes purs et durs, s'entrainant au combat politique
lors de camps militants. Ils portent un uniforme paramilitaire
et partent en Espagne célébrer le souvenir de son passé
phalangiste. Le Renouveau français est un des mouvements de
jeunesse d'extrême droite le plus dynamique et le plus
fréquenté actuellement.
Au
cœur de la droite nationaliste, identitaire et radicale,
les nationaux-catholiques restent quant à eux représentés
par les traditionalistes (des comités
Chrétienté-Solidarité, du Centre Charlier, de l'Agrif...)
et par les intégristes lefebvristes (de l'institut Civitas,
le bras politique de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie
X). Pour leur part, les royalistes militent toujours à l'Action
française.
Avec
cette mouvance organisationnelle, la «presse nationaliste»
reste vaste. Citons, pèle-mêle : «Rivarol», «Le Choc du
Mois», «Minute», «Lectures françaises», «Réfléchir
& Agir», «Présent», «Monde & Vie», «Faits
& Documents», «Flash»...
Pour
compléter le panorama des organisations et autres
structures de la catégorie «inter-courants», évoquons
encore : le Cercle Franco-Hispanique, l'Association pour
défendre la mémoire du Maréchal Pétain (ADMP), Génération
FA8, les Intransigeants, les éditions du Trident,
Avatar-éditions, les Nationalistes autonomes... Ces
derniers sont apparus récemment à Paris et s’expriment sur
le site Internet Zentropa. Ces Nationalistes autonomes représentent
un petit noyau d'activistes proches des thèses d'actions
directes de l'extrême droite. Ils prennent pour modèle les
«autonomes» néonazis d'autres pays qui adoptent la
stratégie des «Blacks Blocs». Contrairement à ce qui se
déroule à l'heure actuelle en Allemagne et dans des pays de
l'Est européen, les autonomes d'extrême droite sont ultra
minoritaires en France, comme en Belgique d'ailleurs.
Les «hors-courants»
Jean-Marie Le Pen et l'humoriste-politicien Dieudonné lors de l'une de leur «rencontre amicale»...
Une série de petits mouvements gravitent encore dans la galaxie nationaliste de France, mais sont «hors-courants» ou ont quitté l'un d'entre eux. Parmi ceux-ci, il y a Égalité & Réconciliation (E&R), le mouvement dirigé par Alain Soral et Marc George, deux membres éphémères du Front national, dont le slogan est «Gauche du travail, droite des valeurs». Après son alliance avortée en 2009 avec le FN, E&R compte encore dans sa base militante des personnes venant de l'extrême droite. En juin dernier, ce mouvement qui se revendique de la filiation nationaliste-révolutionnaire participa à la Liste antisioniste déposée pour les élections européennes et conduite par Dieudonné, avec le Parti antisioniste, des ex-gauchistes, des écologistes radicaux et des transfuges d'extrême droite. E&R préconise une synergie avec l’islam politique radical et la transversalité des alliances antisionistes. En date du 15 février, le torchon brûlait entre Soral et Marc George, le premier voulant que son groupe reste un «think-tank», le second proposant la création d’un mouvement politique inspiré par «la Ve Internationale proposée par Chavez, dans l’hypothèse notamment où un contexte révolutionnaire surviendrait». Alain Soral est encore connu pour son admiration pour François Duprat, théoricien d'extrême droite, dirigeant des nationalistes-révolutionnaires et numéro deux du Front national assassiné en 1978 dans un attentat à la bombe (sur Duprat ).
Dans
cette mouvance, on retrouve aussi le Mouvement des damnés
de l'impérialisme (MDI) de Kémi Seba, désormais revenu à
l’Islam. Le MDI préconise une politique
ethno-différentialiste, soit un apartheid planétaire, comme
en témoigne un de ses slogans : «L'Europe aux Européens, l'Afrique aux Africains». Des membres de l'extrême droite «blanche» ont adhéré à ce mouvement racialiste d'origine africaniste.
Dans
notre tour d'horizon, il faut encore signaler la présence,
à Toulouse (son fief) et dans d'autres villes, de
l'OSRE... l'Organisation socialiste révolutionnaire
européenne, l'un des derniers représentants en France du
«courant national-bolchévique» ! L'OSRE bénéficie de la
sympathie du Groupement de recherche et d'études pour la
civilisation européenne (GRECE). A son opposé, il existe
l'Alliance pour les libertés (APL). Apparu tout récemment,
ce «pôle patriote, républicain et occidentaliste» (sic),
ouvertement pro-israélien, est présidé par Jean-François
Touzé. Cofondateur en 2008 de la Nouvelle droite populaire,
exclu de celle-ci, il fonda la Nouvelle droite républicaine
puis l'APL. En 2004, Jean-François Touzé avait été élu,
sur la liste du Front national, au Conseil régional
d'Ile-de-France. En 1989, il avait déjà mené une dissidence
frontiste qui agira sous le nom des comités Espace
nouveau, transformés ensuite en Mouvement d'initiatives
nationales, en Alliance populaire puis en Parti national républicain,
avant de revenir au Front national...
Jean-Marie Le Pen lors de la campagne électorale pour la Présidentielle de 2007 © Photo Manuel Abramowicz
Épisode de son déclin ou de sa renaissance
Dans l'infographie réalisée par RésistanceS.be pour cette enquête (la revoir en haut de cette page), plus de trente partis, organisations et mouvements composent le paysage politique d'extrême droite, nationaliste et identitaire en France. Pour beaucoup, il s'agit de scissions frontistes ou de dissidences de dissidences ! Concurrences, coups bas, trahisons, aller/retour, abandons, recompositions... sont les maux qui les animent. Les néofascistes, les nationalistes, les nationaux-populaires, les nationaux-catholiques, les monarchistes radicaux, les identitaires, les régionalistes d'extrême droite... ne sont pas près de s'unir dans un seul front.
Comme
nous l'aurons remarqué, la scène nationaliste est de plus
en plus bigarrée. Hier incarnée par le seul Front national
de Jean-Marie Le Pen, en 2010, la droite nationaliste
française a désormais plusieurs représentants. Certes, le
FN lepéniste en détient encore le leadership. Mais pour
combien de temps encore ? Les élections régionales de mars
seront un des nouveaux épisodes de son déclin actuel ou de
sa possible renaissance.
Jean-Yves Camus et Manuel Abramowicz
©
RésistanceS.be – web-journal de l'Observatoire belge de
l'extrême droite – www.resistances.be – info@resistances.be
– Article mis en ligne le 19 février 2010.