.

.

dimanche 4 mai 2014

Retour à l'animalité malgré les multiples avertissements de l'histoire


 
Retour à l'animalité malgré les multiples avertissements de l'hisoire
 Philippe Delbauvre
 
 
Sans aucun esprit de provocation de ma part, je vais écrire qu'il y avait une certaine noblesse, tout au moins initiale, dans l'idée de République : celle de l'autogestion du peuple. La noble idée que si tous les gars de France «voulaient se donner la main», oeuvrant pour le bien commun, participant de façon active et responsable à la vie de la Cité, chacun bénéficierait de l'apport de l'ensemble.

Las, un peu plus de deux siècles ont passé, et les constats émis par le peu de républicains qu'il reste aujourd'hui, est désabusé. Il leur a bien fallu constater l'écrasante victoire de la démocratie libérale, se traduisant par l'atomisation de plus en plus poussée d'une société qui se voulait à l'origine comme ensemble compact, ce au point que les révolutionnaires avaient dans leurs cartons, un projet d'uniforme unique afin de mieux unir les Français. Si au groupe humain s'est substitué l'individu, il en va de même à l'échelle hexagonale, puisque le fait régional s'est imposé, aidé par les identitaires de toutes obédiences, complices malgré eux de la grande marche postmoderne. Le peu de Républicains qu'il reste donc, est bien forcé de constater l'échec patent et crie au scandale, au détournement de leur ambitieux et généreux projet. Je suis de plus en plus convaincu que ce que l'on nomme «idéalisme philosophique» est, au moins majoritairement, de Gauche. Là où la Droite – rien à voir avec l'utilisation habituelle et contemporaine du terme – préconise l'étude des faits objectifs bien réels et par voie de conséquence l'empirisme, la Gauche a une forte propension a vouloir à tout prix à faire coïncider cette réalité objective avec des émanations de la pensée. D'où par exemple, le plan quinquennal soviétique, dont à l'époque Mickael Gorbatchev, alors ministre de l'agriculture, déclara «qu'il n'a jamais marché»... La liste est bien longue, quant aux utopies diverses, défendues par la Gauche. Même le racisme, dont à juste titre on affirme qu'il s'étend en France, peut être perçu comme une conséquence de la société plurielle, tant célébrée par la Gauche:

argument imparable : dans une société homogène ethniquement, point de racisme ...

La République, au même titre que sa vieille ennemie des origines, savoir l'Eglise, sont à peu près dans le même état déplorable. En l'espace de près d'un demi-siècle, l'une et l'autre ont été balayée. Et que l'on ne m'oppose pas deux théories aux origines complotistes pour expliquer le fait; ce n'est pas l'extrême-droite «au ventre toujours fait con» qui a torpillé la République en moins d'un demi-siècle. Il semblerait plutôt, notamment ces dernières années, que c'est le mouvement, bien à tort qualifié d'extrême droite, qui aie désormais le monopole de la défense de l'idée républicaine. Voilà qui semble confirmer l'idée bien connue que les mouvements politiques, même si la formulation est à nuancer, se déportent historiquement de plus en plus vers la gauche. Quant à l'Eglise et le fait que ses établissements se vident de plus en plus le dimanche matin, ce n'est pas la faute de la présence d'intégristes musulmans barrant l'entrée aux Catholiques …

Il est toujours facile de rejeter la faute que l'on a commise sur autrui; d'où par exemple l'islamophobie ou l'arabophobie, sur laquelle, bien démagogiquement, surfe une bonne partie de la mouvance. C'est un peu vite oublier que les uns et les autres, par nombreux millions, ne sont arrivés que très progressivement, impliquant ainsi l'acceptation tacite des Français dits « de souche ». On a bien sur beaucoup glosé à l'époque au sujet de la grande victoire du Front National aux élections européennes de 1984, en ne prenant en compte que le fait qu'il avait multiplié ses suffrages habituels par vingt (environ 10% ). C'est un peu vite oublier que 90% n'avaient pas à l'époque fait ce choix alors même que la situation était déjà gravissime …

Les progrès en éthologie effectués depuis cinquante ans nous montrent que la distance entre l'homme et l'animal sont bien moindres de ce que 'on pensait naguère. Le néo-cortex, bien loin de servir en partie à museler les aspirations du cerveau reptilien, permet au contraire de mieux les satisfaire; d'où le fait que l'homme et le plus grand des prédateurs et des destructeurs. Ils sont beaucoup, et bien à tort, à considérer que naturellement, dès le premier jour de la vie, nous naissons humains. En fait l'humanité est une conquête qui passe par la célébration, aussi bien de l'Ethique que de la Vérité, investissement d'une vie, avec un succès final qui ne pourra être que partiel …

Cela, et le catholicisme, et le communisme l'ont compris, le premier bien plus que le second. L'erreur des penseurs communistes fut de considérer que le mal n'était pas inhérent à l'homme, même s'il était bien présent dans l'histoire humaine depuis fort longtemps. D'où cette idée, qui s'est révélée fausse depuis suite aux recherches archéologiques, qu'avant la société de classes, le mal n'était point. En revanche, sachant l'existence d'un cerveau reptilien dans chaque homme, que l'on peut considérer comme l'interprétation neurobiologique du péché originel, on comprendra alors le pourquoi de l'omniprésence du mal dans l'histoire humaine. Il va dès lors de soi que plus on libérera l'homme de l'encadrement et surtout de l'éducation qui lui est nécessaire, plus l'aspect reptilien se fera jour.

On comprendra dès lors fort bien l'involution qui caractérise la société française et de façon plus générale l'occident depuis un demi-siècle de libéralisme. Si la délinquance a toujours existé, elle n'avait pourtant pas le visage, si barbare, qui la caractérise aujourd'hui. Si la concurrence économique a, elle aussi, toujours existé, ce n'est pas avec autant de prédation et de coups-bas qu'aujourd'hui. Les exemples abondent et il serait bien difficile d'en effectuer une liste exhaustive. Même le déclin de la politesse peut s'expliquer pour les mêmes raisons …

La pente naturelle de l'homme, pour des raisons neurobiologiques donc, ne pouvait conduire qu'à la fin de l'Ancien Régime au profit de la République, avant que cette dernière ne finisse par être balayée par la démocratie libérale.


«Faîtes décimer nos contrées par des légions d'anges terribles. » Paris Violence