Pascal Célérier
Lundi soir, dans la voiture, sous l’orage
que m’avait promis l’alerte orange, cette dépêche, après le village de
tentes de Calais et les trains de Budapest : “L’État islamique progresse
vers Damas, et on se bat dans les faubourgs de la capitale syrienne.”
Daech dans Damas ? Vraiment ? N’y aurait-il pas de quoi lancer une alerte rouge ? Mais M. Hollande est occupé à calibrer sa baisse d’impôts. Et d’ailleurs, la dernière fois que notre président parla de la Syrie, il y a quelques jours, ce fut pour dire, devant nos ambassadeurs : “Il faut neutraliser Bachar-El Assad.” Mais Daech dans Damas, on ne neutralise pas ?
Quant à Mme Merkel, elle expliquait aux Allemands, en bonne fille de pasteur, que “l’islam fait bien sûr partie de l’Allemagne”. On eût aimé l’entendre dire que “le christianisme faisait bien partie de la Syrie”. Et là, c’est de l’histoire vraie, très ancienne, et tragiquement menacée !
Autrefois, jusqu’à Jacques Chirac, la politique étrangère de la France, en Europe et dans le monde, permettait à nos présidents d’engranger des résultats qui leur faisaient défaut sur la scène intérieure. Et, bon an mal an, cela redorait leur prestige et leur permettait même, parfois, de se faire réélire. Mais nos deux derniers présidents, secondés par leurs brillants ministres des Affaires étrangères, MM. Juppé et Fabius, ayant voulu apparaître en hérauts de la liberté en faisant tomber deux dictateurs, n’ont réussi qu’à installer le totalitarisme islamiste en Libye et en Syrie.
Quelle naïveté…
Cette naïveté face au danger islamiste, on la retrouve à plusieurs niveaux. Chez nos dirigeants donc, et notamment chez M. Hollande, elle est franchement irresponsable, surtout quand elle s’obstine.
Face à l’islamisme, je croyais que les naïfs avaient été dégrisés depuis le 11 janvier. Mais je fus vite détrompé quand j’entendis Régis Debray, intellectuel que l’on a connu plus lucide, certes à retardement, se réjouir de la réaction du 15 janvier (n’était-ce pas passer d’une naïveté à une autre ?) et affirmer : “Daech, ce n’est quand même pas le IIIe Reich !”
Et puis cette remarque, dans mon entourage : “Du terrorisme, il y en a toujours eu : les Basques, les anarchistes au début du siècle, la bande à Baader, etc.” Comme pour relativiser, pour sous-estimer. Comme pour installer l’islamisme dans le tranquille paysage de notre histoire. On aimerait que ce ne soit que cela…
Mais quand une idéologie terroriste peut s’appuyer sur plusieurs États en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, sur une idéologie conquérante au sein du monde musulman lui-même en pleine expansion, y compris en Europe, sur des milliers de tueurs potentiels de nos listes S, est-ce encore comparable avec les terroristes basques ?
Daech, ce n’est peut-être pas le IIIe Reich, M. Debray, mais cela n’a rien de rassurant et vous savez mieux que moi que si le nazisme et le stalinisme ont pu prospérer, c’est, en partie, grâce à la naïveté de certains dirigeants et de certaines élites.
Daech dans Damas ? Vraiment ? N’y aurait-il pas de quoi lancer une alerte rouge ? Mais M. Hollande est occupé à calibrer sa baisse d’impôts. Et d’ailleurs, la dernière fois que notre président parla de la Syrie, il y a quelques jours, ce fut pour dire, devant nos ambassadeurs : “Il faut neutraliser Bachar-El Assad.” Mais Daech dans Damas, on ne neutralise pas ?
Quant à Mme Merkel, elle expliquait aux Allemands, en bonne fille de pasteur, que “l’islam fait bien sûr partie de l’Allemagne”. On eût aimé l’entendre dire que “le christianisme faisait bien partie de la Syrie”. Et là, c’est de l’histoire vraie, très ancienne, et tragiquement menacée !
Autrefois, jusqu’à Jacques Chirac, la politique étrangère de la France, en Europe et dans le monde, permettait à nos présidents d’engranger des résultats qui leur faisaient défaut sur la scène intérieure. Et, bon an mal an, cela redorait leur prestige et leur permettait même, parfois, de se faire réélire. Mais nos deux derniers présidents, secondés par leurs brillants ministres des Affaires étrangères, MM. Juppé et Fabius, ayant voulu apparaître en hérauts de la liberté en faisant tomber deux dictateurs, n’ont réussi qu’à installer le totalitarisme islamiste en Libye et en Syrie.
Quelle naïveté…
Cette naïveté face au danger islamiste, on la retrouve à plusieurs niveaux. Chez nos dirigeants donc, et notamment chez M. Hollande, elle est franchement irresponsable, surtout quand elle s’obstine.
Face à l’islamisme, je croyais que les naïfs avaient été dégrisés depuis le 11 janvier. Mais je fus vite détrompé quand j’entendis Régis Debray, intellectuel que l’on a connu plus lucide, certes à retardement, se réjouir de la réaction du 15 janvier (n’était-ce pas passer d’une naïveté à une autre ?) et affirmer : “Daech, ce n’est quand même pas le IIIe Reich !”
Et puis cette remarque, dans mon entourage : “Du terrorisme, il y en a toujours eu : les Basques, les anarchistes au début du siècle, la bande à Baader, etc.” Comme pour relativiser, pour sous-estimer. Comme pour installer l’islamisme dans le tranquille paysage de notre histoire. On aimerait que ce ne soit que cela…
Mais quand une idéologie terroriste peut s’appuyer sur plusieurs États en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, sur une idéologie conquérante au sein du monde musulman lui-même en pleine expansion, y compris en Europe, sur des milliers de tueurs potentiels de nos listes S, est-ce encore comparable avec les terroristes basques ?
Daech, ce n’est peut-être pas le IIIe Reich, M. Debray, mais cela n’a rien de rassurant et vous savez mieux que moi que si le nazisme et le stalinisme ont pu prospérer, c’est, en partie, grâce à la naïveté de certains dirigeants et de certaines élites.
source |