Christian Vanneste
L’Europe est une grosse baleine échouée sur
la plage où débarquent des milliers de clandestins qu’elle est bien
incapable de contrôler. Elle vit encore assez pour nourrir les crabes
qui se régalent à ses dépens, élus et fonctionnaires dont on est bien en
peine de savoir quel service ils rendent vraiment aux Européens. On
sait seulement ce qu’ils coûtent, quels problèmes ils sont incapables de
résoudre et quelle réglementation stérilisante ils sont aptes à
produire.
Précise et minutieuse dans le détail, la technocratie européenne qui a vidé l’Europe de son élan et de son esprit s’est révélée impuissante à réaliser ses objectifs et incapable de faire face aux principaux défis qui se dressent devant elle. Pleine de morgue, elle avait projeté, avec la stratégie de Lisbonne, entre 2000 et 2010, de générer l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde. Malgré les étoiles favorables qui se sont alignées dans le ciel (faibles taux d’intérêts, euro faible et baisse de l’énergie et des matières premières) elle en est encore à se réjouir de taux de croissance médiocres et d’un chômage qui reste élevé, si on compare ces chiffres à ceux des Etats-Unis.
En juin, le taux de chômage américain est tombé à 5,3 % et sur un an la croissance s’est élevée à 5 %. L’Europe des 28 compte 9,6 % de chômeurs et sa croissance est de 1,8 %. Si on se limite à l’Eurozone, c’est respectivement 11,1 % et 1,5 %. L’idée que les chiffres sont d’autant moins bons que l’Europe est davantage intégrée vient vite à l’esprit. Encore faut-il tenir compte de l’écart entre le nord et le sud, avec un chômage supérieur à 20 % pour des pays comme l’Espagne ou la Grèce, du rattrapage effectué par les pays nouvellement entrés ou durement touchés par la crise, et du vieillissement de la population, qui devrait être un sujet angoissant.
C’est ce dernier point qui rend particulièrement inquiétante la satisfaction béate du Commissaire européen aux migrations, Dimitris Avrimatos, un diplomate grec, vieux routard de la politique depuis 1993 et recyclé à Bruxelles. Selon lui, tout est pour le mieux sur les rivages européens. Schengen doit rester en dehors des discussions. Comme d’habitude, la politique européenne est à voie unique, à voix unique aussi, qui est celle du savoir des technocrates face au « populisme ».
La poussée migratoire est pourtant une déferlante. En 2014, les franchissements illégaux des frontières ont augmenté de 164 %, les demandes d’asile de 45 %. Depuis le début de l’année, les demandes de protection ont grimpé de 78 % : 565.000 en six mois ! Face à ce qu’il considère comme une fatalité, heureuse à la limite, notre Commissaire rappelle que les migrations sont dans l’ADN européen, en oubliant que celles-ci se faisaient en sens contraire et ont permis d’étendre notre culture sur une bonne partie du monde. Pour lui, il s’agit d’élargir l’Union, d’aider les pays limitrophes (175 millions d’Euros d’aide à notre grand « allié » turc), de favoriser les « routes légales d’accueil », et d’assurer la répartition des réfugiés. En amont et en aval, au Niger comme en Grèce, des « hotspots », l’un de ces termes miraculeux qu’affectionnent les technocrates, comme si le seul fait de les employer avait déjà résolu le problème, vont étayer l’accueil des migrants.
À aucun moment, notre Commissaire ne sort de son étroite spécialité. Que l’Europe devrait davantage se préoccuper de sa natalité, du plein-emploi des Européens, de la sécurité de ses frontières, de la paix dans les pays touchés par le fanatisme qu’elle pourrait balayer facilement si elle le décidait, sont des sujets qui ne sont pas de sa compétence.
L’Europe est une Big Mother sénile, prête à réglementer en tous sens, à protéger de tout toutes et tous, mais dont les comportements sont à ce point incohérents et aveugles que ses protections tatillonnes nous exposent davantage au danger. Un discours purement technique et politiquement correct associé à une absence de volonté forte conduit à une effrayante passivité de l’Europe devant son déclin et, demain peut-être, son engloutissement.
Précise et minutieuse dans le détail, la technocratie européenne qui a vidé l’Europe de son élan et de son esprit s’est révélée impuissante à réaliser ses objectifs et incapable de faire face aux principaux défis qui se dressent devant elle. Pleine de morgue, elle avait projeté, avec la stratégie de Lisbonne, entre 2000 et 2010, de générer l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde. Malgré les étoiles favorables qui se sont alignées dans le ciel (faibles taux d’intérêts, euro faible et baisse de l’énergie et des matières premières) elle en est encore à se réjouir de taux de croissance médiocres et d’un chômage qui reste élevé, si on compare ces chiffres à ceux des Etats-Unis.
En juin, le taux de chômage américain est tombé à 5,3 % et sur un an la croissance s’est élevée à 5 %. L’Europe des 28 compte 9,6 % de chômeurs et sa croissance est de 1,8 %. Si on se limite à l’Eurozone, c’est respectivement 11,1 % et 1,5 %. L’idée que les chiffres sont d’autant moins bons que l’Europe est davantage intégrée vient vite à l’esprit. Encore faut-il tenir compte de l’écart entre le nord et le sud, avec un chômage supérieur à 20 % pour des pays comme l’Espagne ou la Grèce, du rattrapage effectué par les pays nouvellement entrés ou durement touchés par la crise, et du vieillissement de la population, qui devrait être un sujet angoissant.
C’est ce dernier point qui rend particulièrement inquiétante la satisfaction béate du Commissaire européen aux migrations, Dimitris Avrimatos, un diplomate grec, vieux routard de la politique depuis 1993 et recyclé à Bruxelles. Selon lui, tout est pour le mieux sur les rivages européens. Schengen doit rester en dehors des discussions. Comme d’habitude, la politique européenne est à voie unique, à voix unique aussi, qui est celle du savoir des technocrates face au « populisme ».
La poussée migratoire est pourtant une déferlante. En 2014, les franchissements illégaux des frontières ont augmenté de 164 %, les demandes d’asile de 45 %. Depuis le début de l’année, les demandes de protection ont grimpé de 78 % : 565.000 en six mois ! Face à ce qu’il considère comme une fatalité, heureuse à la limite, notre Commissaire rappelle que les migrations sont dans l’ADN européen, en oubliant que celles-ci se faisaient en sens contraire et ont permis d’étendre notre culture sur une bonne partie du monde. Pour lui, il s’agit d’élargir l’Union, d’aider les pays limitrophes (175 millions d’Euros d’aide à notre grand « allié » turc), de favoriser les « routes légales d’accueil », et d’assurer la répartition des réfugiés. En amont et en aval, au Niger comme en Grèce, des « hotspots », l’un de ces termes miraculeux qu’affectionnent les technocrates, comme si le seul fait de les employer avait déjà résolu le problème, vont étayer l’accueil des migrants.
À aucun moment, notre Commissaire ne sort de son étroite spécialité. Que l’Europe devrait davantage se préoccuper de sa natalité, du plein-emploi des Européens, de la sécurité de ses frontières, de la paix dans les pays touchés par le fanatisme qu’elle pourrait balayer facilement si elle le décidait, sont des sujets qui ne sont pas de sa compétence.
L’Europe est une Big Mother sénile, prête à réglementer en tous sens, à protéger de tout toutes et tous, mais dont les comportements sont à ce point incohérents et aveugles que ses protections tatillonnes nous exposent davantage au danger. Un discours purement technique et politiquement correct associé à une absence de volonté forte conduit à une effrayante passivité de l’Europe devant son déclin et, demain peut-être, son engloutissement.
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