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vendredi 4 septembre 2015

L’après Hollande : les atouts de Marine Le Pen



L’après Hollande : les atouts de Marine Le Pen
 Pascal Célérier
 
La campagne présidentielle va en fait commencer dès cette rentrée avec la campagne des régionales, élections qui seront l’ultime répétition avant mai 2017, comme l’a bien vu Marine le Pen dans son discours de rentrée à Bavray. Et il est une évidence sur laquelle tous les commentateurs s’accordent : la présidente du FN dispose d’atouts qui manquent cruellement à ses concurrents.

D’abord, elle règne sans partage sur son parti et sur son camp, quand, à gauche comme chez Les Républicains, on s’interroge et on se dispute pour le leadership. Il n’est pas sûr que la primaire à droite donne l’élan nécessaire au candidat qui sera finalement désigné. Certaines en revanche seront les rancunes du clan vaincu, celui de M. Juppé ou de M. Sarkozy. Et cela sera un atout supplémentaire pour Mme Le Pen.

Ensuite, elle n’est responsable de rien dans la situation dégradée du pays, tandis que ses adversaires, que ce soit MM. Juppé, Sarkozy, Valls ou Hollande sont perçus par l’opinion, à juste titre, comme co-responsables de l’échec économique, social et culturel de ces vingt dernières années.

Enfin, elle n’a pas à réinventer, elle, un programme ou un projet pour répondre aux préoccupations majeures des Français. La situation actuelle, qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, donne raison aux thèses fondamentales du Front national. Sur deux sujets majeurs. La crise de l’euro et la stagnation économique européenne, ne les a-t-elle pas prédites, contrairement au camp du “oui” européen de 1992 et de 2005, incarné par MM. Hollande, Juppé et Sarkozy ?

Mais surtout, les questions des migrants, de l’islamisation de la société et du terrorisme islamiste, certes distinctes, mais aussi en partie liées, que Marine Le Pen a quasiment seule mises au centre de son programme, explosent aujourd’hui aux yeux de tous. Elle peut même se prévaloir, ce qui est un atout considérable pour un candidat à la magistrature suprême, d’avoir prévu et prédit la première la crise que semblent découvrir et traiter dans l’improvisation les gouvernements européens actuels. Gouverner, c’est prévoir, dit-on. Eh bien, Marine le Pen avait prévu la crise économique et identitaire, là où nos gouvernants n’ont su ni les prévoir, ni parfois les voir quand elles crèvent les yeux, et donc encore moins les résoudre.

Cela donne incontestablement à Mme Le Pen une stature présidentielle et un net avantage sur ses adversaires. Mais quelles sont ses chances réelles? (à suivre)