mais d’une courte promenade,
principalement documentaire,
dans un Paris et une époque disparus »
Entretien avec Alain Renault, auteur de Une diseuse de Gaston Couté : Marguerite Greyval (éditions Dualpha) (propos recueillis par Fabrice Dutilleul).
Qui était Marguerite Greyval ?
Marguerite Greyval (1880-1933) a été une actrice, au Théâtre aux cotés de Gémier, créateur du TNP, de Raimu, d’Arletty, à l’Opéra, avec Isa Rubinstein, alors très connue dans le sillage des ballets russes, et même au Cinéma dans un film dont Musidora, la première « vamp » du cinéma, était la vedette. Mais elle a surtout été une « diseuse » réputée, aussi bien dans les salons mondains que dans les cabarets, du Caveau de la République à L’Européen, et les goguettes populaires de la « Chanson du Peuple », la « Chanson de Paris » et la « Muse Rouge », inscrivant notamment Gaston Couté, le poète beauceron, à son répertoire.
Qu’est ce qui vous a conduit à vous intéresser à cette artiste quelque peu oubliée ?
Un acheteur de ma Discographie des interprètes de Gaston Couté m’a signalé qu’il y manquait « le discours du traineux » dit par Marguerite Greyval, laquelle a non seulement interprété Gaston Couté, mais l’a enregistré en 1928 sur disque à saphir Henry, matrice reprise pour un disque Étoile rouge, qui avait jusqu’à présent échappé à toute recension et se trouve absent des collections publiques. Comme il m’a aussi transmis le son, une copie sur CD est jointe à titre de bonus à l’ouvrage.
Quel est l’intérêt de cette biographie ?
Il ne s’agit pas d’une fresque, mais d’une courte promenade, principalement documentaire, dans un Paris et une époque disparus : grande période des « petits formats », Greyval ayant d’ailleurs créée sa propre maison « l’Édition Greyval », de cabarets dont la plupart des salles n’ont pas survécu, du développement du disque et de la TSF, des tentatives militantes de culture populaire… Bien naturellement, j’insiste sur ses rapports avec la mouvance des autres interprètes de Gaston Couté : Broka, Clovys, Coladant, René Ruquet, Aimée Morin… Cela devrait retenir l’attention à la fois de qui s’intéresse à Gaston Couté et de ceux montrant quelque curiosité pour les chansonniers de ces années.