Le Monde.fr répertorie les mesures qu'ont
prises les onze maires soutenus par le Front national, depuis leur
élection en avril. Si certaines d'entre elles nous ont échappé,
n’hésitez pas à remplir le formulaire proposé (1) pour nous les
signaler.
Béziers, Fréjus, Hénin-Beaumont : un mois après le second tour des élections, les maires frontistes ont commencé à prendre des mesures, souvent très inspirées par le guide de l'élu municipal FN, édité par le parti au niveau national (2).
Réduire les dépenses, augmenter les indemnités
La grande ligne directrice du Front national en matière de fiscalité est de « baisser la pression fiscale ». Steeve Briois, élu à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), a immédiatement appliqué la consigne. Une réduction de 10 % de la taxe locale d’habitation est sa grande priorité (3), même si le manque à gagner pour cette ville très endettée représente 517 000 euros. Et Robert Ménard, lors de son premier conseil municipal, a décidé de baisser les taux (4) à Béziers (Hérault) pour la taxe d’habitation et la taxe foncière sur les propriétés bâties et non bâties. Les baisses toucheront aussi Villers-Cotterêts (Aisne) et Beaucaire (Gard).
Pour boucler leurs budgets et compenser ces baisses, ils comptent donc sur la réduction des dépenses de fonctionnement, dont celles des services communaux. A Béziers, le parc automobile réservé aux élus est réduit de moitié (5), et les indemnités de fonction du maire et des adjoints sont baissées.
A Cogolin (Var) et au Luc (Var), c'est l'inverse : les nouveaux maires ont augmenté leur traitement (6). Le maire de Cogolin se justifie sur Facebook (7), en assurant qu’il a en revanche renoncé à sa voiture de fonction.
Baisse des subventions aux associations
Autre mesure d'économie, plus idéologique, cette fois : réduire le financement aux associations défendant les droits de l'homme, luttant contre le racisme ou jugées proches de la gauche. Le guide de l'élu frontiste les décrit comme des « associations étrangères », « communautaristes », et « politisées (Licra, MRAP, Ligue des droits de l’homme, SOS Racisme…) ». Steeve Briois a ainsi décidé de fermer le local que la ville prêtait à la Ligue des droits de l’homme (LDH) (8) et de couper leurs subventions ; Cyril Nauth a demandé à baisser les subventions aux associations (9), dont la LDH, de Mantes-la-Ville. A Villers-Cotterêts (10), ce sont la CGT et la fédération de parents d’élèves FCPE dont le maire a réclamé la suppression.
Des décisions symboliques sur la sécurité
A Béziers, le premier conseil municipal a prévu d’augmenter le nombre de policiers et de les armer (11). Le maire a également instauré un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans (12). « Par arrêté municipal du 25 avril 2014, j'ai décidé, comme je l'avais annoncé, de prendre des mesures afin de prévenir les risques que les mineurs de moins de 13 ans peuvent encourir en circulant seuls la nuit », a déclaré Robert Ménard dans un communiqué.
Une mise en cause des lieux de culte musulman
Les projets de mosquée ou de salles de prière dans certaines villes frontistes sont également l’occasion de faire des déclarations dans le cadre de leur combat « contre le communautarisme ».
A Fréjus, M. Rachline dit attendre la décision sur un recours visant à annuler le permis de construire d'une mosquée pour se prononcer sur celle-ci.
A Mantes-la-Ville, le maire souhaite bloquer la création prévue d’une salle de prière (13): « Nous allons étudier toutes les possibilités juridiques et légales pour que le projet n'aille pas à son terme. » L’ancienne salle de prière, qui n’est « pas aux normes », doit être démolie, et pourrait priver les musulmans de la commune de lieu de culte.
Un accent mis sur les symboles nationalistes
D’autres mesures sont plus symboliques. A Fréjus, le drapeau européen n’a pas flotté longtemps au fronton de la mairie (14). David Rachline ne le jugeant pas « essentiel ». Pas essentielle non plus, la commémoration de l’abolition de l’esclavage le 10 mai (15), selon M. Briffaut à Villers-Cotterêts, pourtant ville de naissance d’Alexandre Dumas, fils d’une esclave dominicaine.
Béziers, Fréjus, Hénin-Beaumont : un mois après le second tour des élections, les maires frontistes ont commencé à prendre des mesures, souvent très inspirées par le guide de l'élu municipal FN, édité par le parti au niveau national (2).
Réduire les dépenses, augmenter les indemnités
La grande ligne directrice du Front national en matière de fiscalité est de « baisser la pression fiscale ». Steeve Briois, élu à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), a immédiatement appliqué la consigne. Une réduction de 10 % de la taxe locale d’habitation est sa grande priorité (3), même si le manque à gagner pour cette ville très endettée représente 517 000 euros. Et Robert Ménard, lors de son premier conseil municipal, a décidé de baisser les taux (4) à Béziers (Hérault) pour la taxe d’habitation et la taxe foncière sur les propriétés bâties et non bâties. Les baisses toucheront aussi Villers-Cotterêts (Aisne) et Beaucaire (Gard).
Pour boucler leurs budgets et compenser ces baisses, ils comptent donc sur la réduction des dépenses de fonctionnement, dont celles des services communaux. A Béziers, le parc automobile réservé aux élus est réduit de moitié (5), et les indemnités de fonction du maire et des adjoints sont baissées.
A Cogolin (Var) et au Luc (Var), c'est l'inverse : les nouveaux maires ont augmenté leur traitement (6). Le maire de Cogolin se justifie sur Facebook (7), en assurant qu’il a en revanche renoncé à sa voiture de fonction.
Baisse des subventions aux associations
Autre mesure d'économie, plus idéologique, cette fois : réduire le financement aux associations défendant les droits de l'homme, luttant contre le racisme ou jugées proches de la gauche. Le guide de l'élu frontiste les décrit comme des « associations étrangères », « communautaristes », et « politisées (Licra, MRAP, Ligue des droits de l’homme, SOS Racisme…) ». Steeve Briois a ainsi décidé de fermer le local que la ville prêtait à la Ligue des droits de l’homme (LDH) (8) et de couper leurs subventions ; Cyril Nauth a demandé à baisser les subventions aux associations (9), dont la LDH, de Mantes-la-Ville. A Villers-Cotterêts (10), ce sont la CGT et la fédération de parents d’élèves FCPE dont le maire a réclamé la suppression.
Des décisions symboliques sur la sécurité
A Béziers, le premier conseil municipal a prévu d’augmenter le nombre de policiers et de les armer (11). Le maire a également instauré un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans (12). « Par arrêté municipal du 25 avril 2014, j'ai décidé, comme je l'avais annoncé, de prendre des mesures afin de prévenir les risques que les mineurs de moins de 13 ans peuvent encourir en circulant seuls la nuit », a déclaré Robert Ménard dans un communiqué.
Une mise en cause des lieux de culte musulman
Les projets de mosquée ou de salles de prière dans certaines villes frontistes sont également l’occasion de faire des déclarations dans le cadre de leur combat « contre le communautarisme ».
A Fréjus, M. Rachline dit attendre la décision sur un recours visant à annuler le permis de construire d'une mosquée pour se prononcer sur celle-ci.
A Mantes-la-Ville, le maire souhaite bloquer la création prévue d’une salle de prière (13): « Nous allons étudier toutes les possibilités juridiques et légales pour que le projet n'aille pas à son terme. » L’ancienne salle de prière, qui n’est « pas aux normes », doit être démolie, et pourrait priver les musulmans de la commune de lieu de culte.
Un accent mis sur les symboles nationalistes
D’autres mesures sont plus symboliques. A Fréjus, le drapeau européen n’a pas flotté longtemps au fronton de la mairie (14). David Rachline ne le jugeant pas « essentiel ». Pas essentielle non plus, la commémoration de l’abolition de l’esclavage le 10 mai (15), selon M. Briffaut à Villers-Cotterêts, pourtant ville de naissance d’Alexandre Dumas, fils d’une esclave dominicaine.
Notes
|
Source
|