Deux frères d'Adama Traoré, dont la mort il y a cinq mois lors d'une
interpellation continue de susciter des tensions, comparaissent demain à
Pontoise (Val-d'Oise) pour des violences, menaces de mort et outrages
présumés contre huit policiers municipaux et gendarmes.
Les faits se sont produits le 17 novembre en marge du conseil municipal de Beaumont-sur-Oise, où Adama Traoré, 24 ans, avait été interpellé par les gendarmes qui étaient venus arrêter son frère Bagui. Ce soir-là, une soixantaine de personnes, des membres de la famille Traoré et leurs soutiens, se rassemblent devant l'Hôtel de Ville pour protester contre l'inscription à l'ordre du jour du conseil municipal de la prise en charge par la commune des frais de justice de la maire UDI Nathalie Groux. Celle-ci a déposé trois plaintes, après avoir été insultée et menacée de mort pour son soutien présumé aux gendarmes soupçonnés par la famille du jeune homme d'être responsables de sa mort.
La situation dégénère quand ces personnes réalisent qu'elles ne pourront pas toutes rentrer dans la salle. Les insultes fusent, une policière municipale reçoit un coup de poing au visage. Les manifestants sont dispersés à coup de gaz lacrymogène et le conseil annulé. Quelques jours plus tard, Bagui et Ysoufou Traoré, 25 et 22 ans, sont interpellés sur la base de deux vidéos et de témoignages des policiers. Bagui Traoré, déjà condamné à douze reprises pour des vols avec violence, est accusé d'avoir frappé la policière municipale.
Présentés à un juge le 23 novembre, les frères nient les faits et demandent un délai pour préparer leur défense. Dans l'attente de leur procès, le tribunal a décidé de les placer en détention provisoire pour éviter qu'ils n'exercent des pressions sur les témoins. Quelques heures plus tard, le quartier Boyenval à Beaumont où réside la famille Traoré s'enflamme. Depuis, chaque jour ou presque apporte son lot d'incidents.
Ce regain de tensions, inédit depuis juillet - la mort d'Adama Traoré avait alors entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont et alentour - a poussé l'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à lancer un appel solennel au calme. Pour renouer les liens avec la population, la préfecture a mis en place une brigade de médiation nomade. Et soucieux d'éviter une confrontation, les gendarmes surveillent de près la situation mais s'abstiennent de toute intervention.
Demain, la défense s'attachera à démontrer l'innocence des frères Traoré, victimes selon elle d'une "enquête à charge". Me Noémie Saidi-Cottier, l'une des avocates de Bagui Traoré, assure n'avoir pas "reconnu" son client sur les vidéos. Elle promet de faire citer des témoins à décharge. Alors que le tribunal de Pontoise sera sous bonne garde policière, le collectif "La vérité pour Adama" a appelé à un rassemblement à Paris en soutien aux prévenus, qualifiés de "prisonniers politiques".
Source
Les faits se sont produits le 17 novembre en marge du conseil municipal de Beaumont-sur-Oise, où Adama Traoré, 24 ans, avait été interpellé par les gendarmes qui étaient venus arrêter son frère Bagui. Ce soir-là, une soixantaine de personnes, des membres de la famille Traoré et leurs soutiens, se rassemblent devant l'Hôtel de Ville pour protester contre l'inscription à l'ordre du jour du conseil municipal de la prise en charge par la commune des frais de justice de la maire UDI Nathalie Groux. Celle-ci a déposé trois plaintes, après avoir été insultée et menacée de mort pour son soutien présumé aux gendarmes soupçonnés par la famille du jeune homme d'être responsables de sa mort.
La situation dégénère quand ces personnes réalisent qu'elles ne pourront pas toutes rentrer dans la salle. Les insultes fusent, une policière municipale reçoit un coup de poing au visage. Les manifestants sont dispersés à coup de gaz lacrymogène et le conseil annulé. Quelques jours plus tard, Bagui et Ysoufou Traoré, 25 et 22 ans, sont interpellés sur la base de deux vidéos et de témoignages des policiers. Bagui Traoré, déjà condamné à douze reprises pour des vols avec violence, est accusé d'avoir frappé la policière municipale.
Présentés à un juge le 23 novembre, les frères nient les faits et demandent un délai pour préparer leur défense. Dans l'attente de leur procès, le tribunal a décidé de les placer en détention provisoire pour éviter qu'ils n'exercent des pressions sur les témoins. Quelques heures plus tard, le quartier Boyenval à Beaumont où réside la famille Traoré s'enflamme. Depuis, chaque jour ou presque apporte son lot d'incidents.
Ce regain de tensions, inédit depuis juillet - la mort d'Adama Traoré avait alors entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont et alentour - a poussé l'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à lancer un appel solennel au calme. Pour renouer les liens avec la population, la préfecture a mis en place une brigade de médiation nomade. Et soucieux d'éviter une confrontation, les gendarmes surveillent de près la situation mais s'abstiennent de toute intervention.
Demain, la défense s'attachera à démontrer l'innocence des frères Traoré, victimes selon elle d'une "enquête à charge". Me Noémie Saidi-Cottier, l'une des avocates de Bagui Traoré, assure n'avoir pas "reconnu" son client sur les vidéos. Elle promet de faire citer des témoins à décharge. Alors que le tribunal de Pontoise sera sous bonne garde policière, le collectif "La vérité pour Adama" a appelé à un rassemblement à Paris en soutien aux prévenus, qualifiés de "prisonniers politiques".
Source