Le Premier ministre, fortement pressenti pour se lancer dans la course à la primaire organisée par le PS en l’absence de François Hollande, s'est engagé vendredi à "défendre le bilan" du chef de l'Etat.
Après le coup de tonnerre du renoncement de François Hollande
à briguer un second mandat, les regards sont tous braqués ce vendredi
matin sur Manuel Valls. Le Premier ministre se retrouve en effet propulsé dans la primaire à gauche , l'empêchement du chef de l'Etat lui permettant de le remplacer au pied levé.
Deux questions se posent désormais pour Manuel Valls : quand se déclarer avant la date-butoir pour les inscriptions à la primaire de la gauche
, le 15 décembre? Et doit-il aussitôt quitter Matignon ? Les noms de
Bernard Cazeneuve (Intérieur) ou Jean-Yves Le Drian (Défense), deux
proches de François Hollande, circulent déjà pour lui succéder à la tête
du gouvernement.
Alors que le
Premier ministre est en déplacement presque toute la journée à Nancy,
pour un comité interministériel sur le handicap, le président de la
République s'est, lui, envolé pour les Emirats arabes unis pour une
conférence internationale. Une éventuelle démission ne pourra donc pas
intervenir avant le retour en France du chef de l'Etat, prévue samedi
dans l'après-midi.
Depuis Nancy, Manuel
Valls s'est engagé à poursuivre l'action du gouvernement et s'est placé
en défenseur du bilan du quinquennat de François Hollande : "Nous devons
défendre le bilan, nous devons défendre cette action et je le ferai,
comme je le fais inlassablement dans les fonctions qui ont été les
miennes depuis 2012", a-t-il déclaré, rappelant au passage son "respect"
et son "affection" envers le président de la République.
« Difficile » de rester à Matignon
Interrogé sur France Inter ce vendredi matin, Arnaud Montebourg, premier candidat à avoir déposé ses parrainages
jeudi, a estimé qu'il serait « difficile » au Premier ministre d'être
candidat en restant à Matignon. Point de vue partagé par le député
Christophe Borgel, président du Comité national l'organisation de la
primaire (CNOP).
Samedi, le Premier
ministre devait - en principe - s'exprimer devant la « Belle alliance
populaire » en meeting à Paris à l'appel du PS. Mais d'après un
communiqué de Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, le
locataire de Matignon ne s'y rendra finalement pas.
"Après
un échange avec le Premier ministre Manuel Valls, nous avons convenu
qu'il était plus conforme au but de la Convention nationale de la Belle
Alliance populaire contre la droite et François Fillon, que Manuel Valls
n'y prenne pas la parole samedi", a-t-il d'abord écrit. L'entourage de
Valls a ensuite précisé qu'il n'y sera même pas présent.
Une
déclaration personnelle à cette occasion aurait risqué de voir la
direction du PS s'attirer les foudres des candidats déclarés à la
primaire, comme Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon.