Dès le début de l’année 1941, quelques mois avant leur entrée en
guerre contre le Japon et l’Allemagne, les Etats-Unis programment la
création d’ écoles spécialisées dans la formation de cadres territoriaux
destinés à prendre en main le moment venu dans les futurs territoires
« occupés » ou « libérés » l’administration française. L’année suivante
en mai 1942 , une « Ecole de Gouvernement militaire » ouvre
ainsi à Charlottesville (Virginie) tandis qu’un service spécialisé de
l’Armée US est mis en place pour planifier cette future occupation
civilo-militaire: le C.A.D (Civil Affairs Division). Plus tard, les
Normands dénommèrent le dispositif américain destiné à les mettre sous
tutelle, du sigle A.M.G.O.T (Allied Military Government of Occuped
Territories) par analogie avec le dispositif mis en place sous cette
appellation en Italie occupée en 1943 par l’Armée américaine et
poursuivant un objectif similaire. L’Armée US qui a tout prévu a même
fait imprimer des billets de banque « français » sur le modèle du dollar
(cf.photo) des timbres et autres documents administratifs…
Pour bien saisir les enjeux de cette affaire il convient de se reporter deux années en arrière.
En 1940 le Général de Gaulle, s’inscrivant dans la continuité de la Constitution de la IIIème République en vigueur en France à ce moment là, avait prévu de rétablir après la future libération du territoire national, les institutions républicaines abolies en juillet 1940 par le Maréchal Pétain. De 1941 à 1943, à Londres tout d’abord, puis à Alger où s’est établi le Gouvernement provisoire du Général de Gaulle en Juin 1943, des organes de réflexion se sont livrés à des études pour planifier ce rétablissement de la légalité républicaine. D’une façon parallèle en France les organisations de résistance se livrent à un travail de réflexion similaire. Au cours de l’année 1943, les réflexions et études des uns et des autres aboutissent à la conclusion qu’il convient de mettre en place en France occupée l’armature d’une administration territoriale clandestine destinée à remplacer le moment venu celle du Gouvernement de Vichy dirigé par Pierre Laval en 1943-1944.
En Normandie la mise place de cette administration « parallèle » clandestine est entamée dès octobre 1943, avec la désignation des préfets des 5 départements normands par Michel Debré alors dirigeant d’un important mouvement de Résistance national. Quelques mois plus tard, après la création de la fonction de « Commissaire Régional de la République » par le Général de Gaulle, le titulaire de cette fonction pour la Normandie est désigné toujours par Michel Debré en la personne de Henri Bourdeau de Fontenay habitant Louviers et responsable d’un mouvement de résistance.
Simultanément se met en place dans chaque département normand un « Comité départemental de Libération » clandestin lui aussi, devant aider à l’installation des nouvelles autorités libres. Ainsi au moment où les opérations militaires commencent le 6 Juin 1944, un dispositif administratif clandestin est en place en Normandie composé d’ une autorité régionale, le Commissaire de la République Bourdeau de Fontenay entouré de cinq préfets et de cinq Comités de libération destiné à remplacer l’administration du Gouvernement de Vichy, d’une part, et mettre en échec les projets américains de gouvernement militaire. Après le Débarquement, les Américains au fur et à mesure de leur avancée sont confrontés au choc des réalités et rencontrent, au moment où ils tentent de s’attribuer la direction des administrations, des Normands qui ont déjà pris les rênes du pouvoir.
Le 14 Juin 1944 ce choc des réalités va prendre la forme de l’accueil triomphal réservé par les Normands à Bayeux au Général de Gaulle après qu’il ait débarqué à Courseulles.Venant s’ajouter à cet événement, l’efficacité des nouvelles autorités libres, l’appui qu’elles reçurent des populations comptèrent pour beaucoup dans la mise en échec des plans américains. C’est de très mauvaise grâce que le Président américain Roosevelt, après qu’il ait tenté de s’y opposer, finit par admettre cette situation. Il n’en continuera pas moins jusqu’à sa mort, survenue en avril 1945, à manifester son hostilité au Général de Gaulle qui s’employait au milieu de mille difficultés à restaurer le statut de la France dans le concert des nations.
Le rétablissement de la souveraineté française en Normandie après l’installation d’une administration française libre constitua une étape capitale vers le retour de la légalité républicaine en France.
Yves Loir nous entraîne sur le terrain,montre la vie des réseaux normands, cite les hommes, l’action est suivie très en profondeur notamment dans la Manche ou à Cherbourg : la Marine qui avait continué à dépendre de Vichy mais s’était ralliée à De Gaulle, a joué un rôle déterminant dans la transition politique.
Le numéro de « Culture Normande » peut être acquis pour 15 euros (frais de port inclus) en envoyant un chèque à : ODIN – 87 rue de la République- 76940 – La Mailleraye sur Seine.
Source
Pour bien saisir les enjeux de cette affaire il convient de se reporter deux années en arrière.
En 1940 le Général de Gaulle, s’inscrivant dans la continuité de la Constitution de la IIIème République en vigueur en France à ce moment là, avait prévu de rétablir après la future libération du territoire national, les institutions républicaines abolies en juillet 1940 par le Maréchal Pétain. De 1941 à 1943, à Londres tout d’abord, puis à Alger où s’est établi le Gouvernement provisoire du Général de Gaulle en Juin 1943, des organes de réflexion se sont livrés à des études pour planifier ce rétablissement de la légalité républicaine. D’une façon parallèle en France les organisations de résistance se livrent à un travail de réflexion similaire. Au cours de l’année 1943, les réflexions et études des uns et des autres aboutissent à la conclusion qu’il convient de mettre en place en France occupée l’armature d’une administration territoriale clandestine destinée à remplacer le moment venu celle du Gouvernement de Vichy dirigé par Pierre Laval en 1943-1944.
En Normandie la mise place de cette administration « parallèle » clandestine est entamée dès octobre 1943, avec la désignation des préfets des 5 départements normands par Michel Debré alors dirigeant d’un important mouvement de Résistance national. Quelques mois plus tard, après la création de la fonction de « Commissaire Régional de la République » par le Général de Gaulle, le titulaire de cette fonction pour la Normandie est désigné toujours par Michel Debré en la personne de Henri Bourdeau de Fontenay habitant Louviers et responsable d’un mouvement de résistance.
Simultanément se met en place dans chaque département normand un « Comité départemental de Libération » clandestin lui aussi, devant aider à l’installation des nouvelles autorités libres. Ainsi au moment où les opérations militaires commencent le 6 Juin 1944, un dispositif administratif clandestin est en place en Normandie composé d’ une autorité régionale, le Commissaire de la République Bourdeau de Fontenay entouré de cinq préfets et de cinq Comités de libération destiné à remplacer l’administration du Gouvernement de Vichy, d’une part, et mettre en échec les projets américains de gouvernement militaire. Après le Débarquement, les Américains au fur et à mesure de leur avancée sont confrontés au choc des réalités et rencontrent, au moment où ils tentent de s’attribuer la direction des administrations, des Normands qui ont déjà pris les rênes du pouvoir.
Le 14 Juin 1944 ce choc des réalités va prendre la forme de l’accueil triomphal réservé par les Normands à Bayeux au Général de Gaulle après qu’il ait débarqué à Courseulles.Venant s’ajouter à cet événement, l’efficacité des nouvelles autorités libres, l’appui qu’elles reçurent des populations comptèrent pour beaucoup dans la mise en échec des plans américains. C’est de très mauvaise grâce que le Président américain Roosevelt, après qu’il ait tenté de s’y opposer, finit par admettre cette situation. Il n’en continuera pas moins jusqu’à sa mort, survenue en avril 1945, à manifester son hostilité au Général de Gaulle qui s’employait au milieu de mille difficultés à restaurer le statut de la France dans le concert des nations.
Le rétablissement de la souveraineté française en Normandie après l’installation d’une administration française libre constitua une étape capitale vers le retour de la légalité républicaine en France.
Yves Loir nous entraîne sur le terrain,montre la vie des réseaux normands, cite les hommes, l’action est suivie très en profondeur notamment dans la Manche ou à Cherbourg : la Marine qui avait continué à dépendre de Vichy mais s’était ralliée à De Gaulle, a joué un rôle déterminant dans la transition politique.
Le numéro de « Culture Normande » peut être acquis pour 15 euros (frais de port inclus) en envoyant un chèque à : ODIN – 87 rue de la République- 76940 – La Mailleraye sur Seine.
Source
