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mardi 6 décembre 2016

Italie : le mouvement 5-Etoiles se dit prêt à gouverner, après la démission de Renzi

Beppe Grillo, le fondateur du mouvement M5S, réclame la tenue immédiate d’élections anticipées. Le mouvement va rédiger une plate-forme électorale et former une équipe gouvernementale.

Le Mouvement 5-Etoiles de Beppe Grillo, qui prône un référendum sur l'appartenance de l'Italie à la zone euro, n'a pas tardé à s'engouffrer dans la brèche qui s'est ouverte avec les résultats du référendum d'hier en Italie. Alors que Matteo Renzi, le président du Conseil, doit remettre ce lundi sa démission après le net rejet de son projet de réforme constitutionnelle, le mouvement 5-Etoiles se dit désormais prêt à gouverner. 

« La démocratie a gagné », s'est réjoui Beppe Grillo sur son blog et sur son compte Twitter dès que les résultats partiels ont montré que le « non " l'avait emporté avec quasiment 20 points d'écart et une participation élevée.


Une plate-forme électorale rédigée la semaine prochaine
 

Le fondateur du M5S a réclamé la tenue immédiate d'élections anticipées. Il a annoncé que, dès la semaine prochaine, son mouvement commencerait à rédiger une plate-forme électorale et à former une équipe gouvernementale afin que les Italiens disposent de toutes les informations nécessaires pour le porter au pouvoir.
Le Mouvement 5-Etoiles est au coude-à-coude avec le Parti démocrate (PD) de Matteo Renzi dans les intentions de vote, et il serait le favori évident d'un second tour entre ces deux formations dans le cadre de la réforme électorale adoptée en 2015.

« La propagande du régime et tous ses mensonges sont les premiers perdants de ce référendum », écrit Beppe Grillo sur son blog. « Les premiers vainqueurs sont les citoyens qui ont relevé la tête et sont venus voter en masse. »

Le M5S, futur parti de gouvernement ?

 

Au sein de la vaste opposition hétéroclite au projet de réforme constitutionnelle de Matteo Renzi, le Mouvement 5-Etoiles apparaît comme le principal bénéficiaire de la victoire du « non », pour lequel il a milité pendant des mois.

Alessandro Di Battista, l'une de ses figures de proue, a passé l'été à sillonner l'Italie sur un scooter pour convaincre ses compatriotes de refuser la réduction du pouvoir du Sénat et des régions.
Lors d'une conférence de presse dans la nuit de dimanche à lundi, ce député de 38 ans - considéré comme le probable ministre des Affaires étrangères d'un gouvernement du M5S - a déclaré qu'il était temps, pour ses adversaires et pour les commentateurs politiques, d'arrêter de qualifier son mouvement de populiste et de le traiter comme un futur parti de gouvernement.

Luigi Di Maio, qui est à 30 ans vice-président de la Chambre des députés et probable candidat du M5S à la présidence du Conseil, a, pour sa part, détaillé les propositions phares de son mouvement : instauration d'un revenu de base, référendum sur l'euro, baisses d'impôts pour les petites entreprises et création d'une banque publique d'investissement.

Le M5S a déjà effectué une percée spectaculaire lors des élections municipales en juin en remportant les mairies de Rome et de Turin.
La voie menant au palais Chigi, siège de la présidence du Conseil, pourrait toutefois être obstruée par une nouvelle réforme électorale envisagée par les autres grands partis. Un éventuel retour sur la prime majoritaire accordée au parti arrivé en tête compliquerait la tâche du M5S, qui rejette toute alliance avec les partis « installés ».