Le partage massif de fausses informations sur les réseaux sociaux a marqué toute la campagne présidentielle américaine. Mais qui se cache derrière ?
Le pape François soutient Donald Trump. L’un des médecins
d’Hillary Clinton retrouvé mort dans des circonstances troublantes. Une
pizzeria sert de couverture à un réseau pédophile impliquant des huiles
de Washington… Si vous n’en croyez pas un mot, vous avez raison. Mais
auriez-vous partagé ces articles sur Facebook ? C’est pourtant ce qu’ont
fait des millions d’Américains, au point de noyer les réseaux sociaux
sous un déluge de fausses informations.
Le scandale des « fake news » fait depuis boule de neige. Et si ces ragots avaient fait pencher la balance en faveur de Donald Trump ? La question n’est pas absurde. Colportés de blog en tweet, de site en post, ils ne semblaient guère avoir qu’un seul point commun : la volonté de discréditer Hillary Clinton dans la course à la présidentielle.
Combinant à des degrés divers pures inventions, théories du complot et interprétations biaisées, la plupart semblent toutefois relever d’une classique propagande d’extrême droite – phénomène de fond qui n’épargne d’ailleurs ni la France, ni l’Europe.
Plus troublant, certaines de ces informations provenaient… de l’étranger. Depuis l’été dernier, plus de 140 blogs pro-Trump ont ainsi émergé dans la ville de Vélès, en Macédoine. Passion soudaine pour la politique américaine ? Appât du gain, plutôt : beaucoup de ces sites, pillant copieusement des contenus publiés ailleurs, avaient été créés afin d’engranger des revenus publicitaires. C’était d’ailleurs aussi le cas du Denver Guardian.
Les médias russes ont évidemment démenti toute ingérence, dénonçant une propagande occidentale…
Le scandale des « fake news » fait depuis boule de neige. Et si ces ragots avaient fait pencher la balance en faveur de Donald Trump ? La question n’est pas absurde. Colportés de blog en tweet, de site en post, ils ne semblaient guère avoir qu’un seul point commun : la volonté de discréditer Hillary Clinton dans la course à la présidentielle.
Canulars et propagande
Dans un certain nombre de cas, ces fausses informations étaient des canulars pris pour argent comptant. Et ce ne sont pas les lecteurs du Denver Guardian qui diront le contraire : plus d’un million de lecteurs se sont précipités sur son article relatant le « suicide » suspect d’un agent du FBI enquêtant sur les mails d’Hillary Clinton. Problème : le Denver Guardian n’existe pas, l’article concerné était l’unique page du site… « Les gens sont de plus en plus bêtes. Ils partagent n’importe quoi. Plus personne ne vérifie quoique ce soit », avait déploré dans les colonnes du Washington Post un auteur de site parodique.Combinant à des degrés divers pures inventions, théories du complot et interprétations biaisées, la plupart semblent toutefois relever d’une classique propagande d’extrême droite – phénomène de fond qui n’épargne d’ailleurs ni la France, ni l’Europe.
Plus troublant, certaines de ces informations provenaient… de l’étranger. Depuis l’été dernier, plus de 140 blogs pro-Trump ont ainsi émergé dans la ville de Vélès, en Macédoine. Passion soudaine pour la politique américaine ? Appât du gain, plutôt : beaucoup de ces sites, pillant copieusement des contenus publiés ailleurs, avaient été créés afin d’engranger des revenus publicitaires. C’était d’ailleurs aussi le cas du Denver Guardian.
Moscou pointé du doigt
Les auteurs de « fake news » seraient donc des plaisantins, des agitateurs néoconservateurs ou des mercenaires de la pub ? Pas seulement, affirment plusieurs équipes de chercheurs américains. selon lesquels Moscou serait aussi à la manœuvre. « Le désir de la Russie de saper la confiance dans la démocratie américaine n’est pas nouveau. C’est un objectif que Moscou poursuit depuis le début de la Guerre froide. Ce qui est nouveau, ce sont les méthodes utilisées », accusent les experts du site War on the rocks , dénonçant l’action combinée d’une armée de trolls, d’influenceurs, de hackers, de médias pseudo-indépendants et d’« idiots utiles ». Le Parlement européen a d’ailleurs enfoncé le clou, en adoptant fin novembre une proposition de résolution condamnant « la désinformation et la manipulation » orchestrées par la Russie.Les médias russes ont évidemment démenti toute ingérence, dénonçant une propagande occidentale…