La passe d'armes entre Florian
Philippot et Marion Maréchal Le Pen sur l'avortement font resurgir les
fractures au sein du FN. Comme si l'extrême droite préparait
l'après-2017 en ayant intégré l'idée de la défaite.
l'échec de Valéry Giscard d'Estaing en 1981? La faute à Jacques Chirac qui a fait voter François Mitterrand en sous-main. L'échec de Jacques Chirac en 1988? La cohabitation, trop longue. Comme pour Lionel Jospin en 2002 d'ailleurs. Même si pour le coup, ce sont Christiane Taubira et Jean-Pierre Chevènement, qui ont porté le chapeau, coupable de s'être présentés. L'élimination de Ségolène Royal en 2007? À cause de Ségolène Royal elle-même, trop brouillonne. Et Nicolas Sarkozy en 2012? François Bayrou bien sûr et son appel à voter François Hollande. À chaque défaite son coupable donc. Sauf au Front national.
À l'extrême droite, on désigne le responsable de l'échec avant même d'avoir engagé le combat électoral. Ils sont deux candidats au poste: Florian Philippot et Marion Maréchal Le Pen. Pêché de progressisme pour l'un, trop rétrograde pour l'autre. Le tout se joue autour de la question de l'avortement, tranchée depuis la loi Veil de 1975 votée par la représentation nationale. Un terrain d'affrontement comme un autre. Pour préempter la suite. Lorsque Marine Le Pen aura perdu l'élection présidentielle. Comme quoi les frontistes ont bien réussi leur dédiabolisation. Ils se comportent comme des socialistes.
François-Xavier Bourmaud
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