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mercredi 14 décembre 2016

Le meeting dernier cri d’Emmanuel Macron


Le dernier meeting d’Emmanuel Macron fait grand bruit, uniquement parce que Macron a fait du bruit durant son dernier meeting. Sa dernière performance devant ses 15.000 fans montre de plus en plus que, derrière sa communication parfaitement rodée, le vide demeure. 

Police de proximité, chiffon rouge agité du nationalisme, défense des 35 heures… Entre le produit de la gauche jospiniste et celui d’Emmanuel Macron, seul l’emballage change. Il est mieux présenté, plus tape-à-l’œil, les slogans plus accrocheurs. À défaut de pouvoir nous prouver que ses idées sont nouvelles sur le fond, Macron mise tout sur la forme. Quitte à crier pour être sûr de se faire entendre.

C’est le révolutionnaire Emmanuel Macron qui disait à la foire de Châlons venir « ici pour voir la vraie vie et les vrais gens ». Tout comme l’immense majorité des autres candidats qui font en sorte qu’aucune de leur rencontre avec le peuple ne passe inaperçue.
Les idées fraîches se font décidément rares chez l’ancien ministre de l’Économie.
 Macron, tout comme la caste dont il fait partie, imagine qu’il suffit de rencontrer quelques Français pour les comprendre, comme on va au zoo pour découvrir une espèce différente de la nôtre. Aux dernières nouvelles, de Gaulle et Pompidou ne multipliaient pas les déplacements « à la rencontre des Français ». Ils saisissaient et défendaient néanmoins mieux que quiconque les intérêts des Français et de la France.

Lors de son meeting à Lyon, le jargon du parfait publicitaire était là. Pas de vision pour la France mais un « contrat que nous passerons avec la nation, le contrat pour présider, le contrat pour gouverner ». Tout au long de son discours, deux écrans affichaient les messages clés du candidat progressiste, pour que la ménagère de moins de 50 ans imprime mieux.

Macron pense qu’on peut consommer son image comme on consomme le dernier paquet de lessive sorti en rayon : après le « plus blanc que blanc », voici le « plus rebelle que rebelle », encore plus que Manuel Valls qui fait de sa candidature « une candidature de révolte ». À défaut de pouvoir entrer dans l’Histoire, Emmanuel Macron s’invente une histoire. À laquelle on peine à croire. 

Nicolas Dupré

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