Trente-cinq personnes ont péri vendredi à
Odessa en marge d'affrontements inédits entre défenseurs de l'unité du
pays et séparatistes pro-russes, qui font craindre une propagation de
l'insurrection dans le sud de l'Ukraine et une réaction de la Russie.
Les violences ont commencé lorsqu'un défilé de partisans des autorités pro-européennes de Kiev et de l'unité du pays a été attaqué par des militants pro-russes armés de battes de baseball, de chaînes métalliques et de pistolets, a constaté un journaliste de l'AFP.
La manifestation pro-Kiev, comptant environ 1.500 personnes, en grande partie des supporteurs des clubs de football d'Odessa et de Kharkiv (est), a été attaquée par plusieurs centaines de pro-russes casqués à coups de matraques, de pierres et d'explosifs, et ce malgré une tentative d'interposition de la police.
Selon les autorités municipales, ces violences ont fait quatre morts et une quinzaine de blessés.
Dans la soirée, les pro-russes se sont barricadés dans la Maison des Syndicats, qui a pris feu dans des circonstances peu claires alors qu'il était assiégé par les pro-Européens: 31 personnes sont mortes des suites d'une intoxication à l'oxyde de carbone ou en sautant par la fenêtre, selon le ministère de l'Intérieur.
Si des violences s'étaient produites ces dernières semaines dans l'est du pays, en proie depuis des semaines à une insurrection armée pro-russe, elles sont inédites pour Odessa, ville portuaire russophone d'un million d'habitants située sur les bords de la mer Noire.
"Aujourd'hui, c'est notre chère Odessa qui est visée. Des manifestants pacifiques ont été attaqués par ceux qui veulent transformer l'Ukraine en une zone de guerre et démanteler le pays", s'est insurgée Ioulia Timochenko, ex-chef du gouvernement et candidate à la présidentielle prévue le 25 mai, avant l'annonce de l'incendie.
La gravité de l'événement pourrait pousser la Russie à réagir. Moscou a déclaré à de nombreuses reprises ces derniers mois s'inquiéter pour la sécurité de la population russophone d'Ukraine, qu'elle estime menacée.
Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Serguiï Pachinski a affirmé que l'incendie était le fruit d"une provocation des services spéciaux russes destinée à détourner l'attention de l'opération antiterorriste" en cours à Slaviansk dans l'Est du pays.
Odessa, russe sous les tsars
Ces violences sont d'autant plus inquiétantes qu'Odessa se trouve à proximité de la Transdniestrie, république séparatiste pro-russe de la Moldavie, contrôlée de facto par Moscou.
Le président russe Vladimir Poutine a laissé entendre à la mi-avril qu'Odessa et d'autres villes du Sud-Est ukrainien n'avaient pas toujours fait partie de l'Ukraine, à qui elles auraient été cédées "ultérieurement". Selon lui, ces villes faisaient partie de la "Novorossia (Nouvelle Russie) à l'époque tsariste". "Pourquoi (elles ont été cédées), je ne sais pas", a-t-il ajouté.
Ces remarques ne sont pas considérées comme anodines dans le contexte actuel de crise russo-ukrainienne, en particulier après, en mars, le rattachement à la Russie de la Crimée, péninsule qui a fait partie de la Russie avant d'être "offerte" à l'Ukraine soviétique en 1954.
"Je ne veux pas de militaires russes à Odessa", a déclaré à l'AFP Semen Korotkov, 29 ans, qui a participé à la manifestation pro-Kiev vendredi. Mais selon lui "les manifestants pro-russes font tout pour encourager un tel scénario"
Flash mobs patriotiques sur l'escalier Potemkine
Après le renversement du gouvernement pro-russe à Kiev en février, Vladimir Poutine a obtenu le feu vert du Parlement russe pour l'envoi de troupes en Ukraine afin d'y protéger "les russophones".
Pour le politologue ukrainien Olexiï Goloboutski, les heurts à Odessa "sont une provocation de la part des pro-russes" qui ont pour objectif de "déstabiliser la situation à Odessa comme à Donetsk ou à Lougansk", deux grandes villes industrielles de l'Est.
Il pense cependant que la rébellion pro-russe aura moins de chance de prendre de l'ampleur à Odessa dont les habitants avaient organisé ces derniers mois des flash mobs patriotiques comme chanter l'hymne ukrainien sur le célèbre escalier Potemkine (rendu célèbre par le film +Le cuirassé Potemkine" de Sergueï Eisenstein,ndlr) ou l'exécution par l'orchestre philharmonique de l'hymne de l'Europe sur le marché Privoz.
"Il y a à Odessa plus de partisans de l'Ukraine unie que de pro-russes et ils sont mieux organisés", souligne l'expert.
Les violences ont commencé lorsqu'un défilé de partisans des autorités pro-européennes de Kiev et de l'unité du pays a été attaqué par des militants pro-russes armés de battes de baseball, de chaînes métalliques et de pistolets, a constaté un journaliste de l'AFP.
La manifestation pro-Kiev, comptant environ 1.500 personnes, en grande partie des supporteurs des clubs de football d'Odessa et de Kharkiv (est), a été attaquée par plusieurs centaines de pro-russes casqués à coups de matraques, de pierres et d'explosifs, et ce malgré une tentative d'interposition de la police.
Selon les autorités municipales, ces violences ont fait quatre morts et une quinzaine de blessés.
Dans la soirée, les pro-russes se sont barricadés dans la Maison des Syndicats, qui a pris feu dans des circonstances peu claires alors qu'il était assiégé par les pro-Européens: 31 personnes sont mortes des suites d'une intoxication à l'oxyde de carbone ou en sautant par la fenêtre, selon le ministère de l'Intérieur.
Si des violences s'étaient produites ces dernières semaines dans l'est du pays, en proie depuis des semaines à une insurrection armée pro-russe, elles sont inédites pour Odessa, ville portuaire russophone d'un million d'habitants située sur les bords de la mer Noire.
"Aujourd'hui, c'est notre chère Odessa qui est visée. Des manifestants pacifiques ont été attaqués par ceux qui veulent transformer l'Ukraine en une zone de guerre et démanteler le pays", s'est insurgée Ioulia Timochenko, ex-chef du gouvernement et candidate à la présidentielle prévue le 25 mai, avant l'annonce de l'incendie.
La gravité de l'événement pourrait pousser la Russie à réagir. Moscou a déclaré à de nombreuses reprises ces derniers mois s'inquiéter pour la sécurité de la population russophone d'Ukraine, qu'elle estime menacée.
Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Serguiï Pachinski a affirmé que l'incendie était le fruit d"une provocation des services spéciaux russes destinée à détourner l'attention de l'opération antiterorriste" en cours à Slaviansk dans l'Est du pays.
Odessa, russe sous les tsars
Ces violences sont d'autant plus inquiétantes qu'Odessa se trouve à proximité de la Transdniestrie, république séparatiste pro-russe de la Moldavie, contrôlée de facto par Moscou.
Le président russe Vladimir Poutine a laissé entendre à la mi-avril qu'Odessa et d'autres villes du Sud-Est ukrainien n'avaient pas toujours fait partie de l'Ukraine, à qui elles auraient été cédées "ultérieurement". Selon lui, ces villes faisaient partie de la "Novorossia (Nouvelle Russie) à l'époque tsariste". "Pourquoi (elles ont été cédées), je ne sais pas", a-t-il ajouté.
Ces remarques ne sont pas considérées comme anodines dans le contexte actuel de crise russo-ukrainienne, en particulier après, en mars, le rattachement à la Russie de la Crimée, péninsule qui a fait partie de la Russie avant d'être "offerte" à l'Ukraine soviétique en 1954.
"Je ne veux pas de militaires russes à Odessa", a déclaré à l'AFP Semen Korotkov, 29 ans, qui a participé à la manifestation pro-Kiev vendredi. Mais selon lui "les manifestants pro-russes font tout pour encourager un tel scénario"
Flash mobs patriotiques sur l'escalier Potemkine
Après le renversement du gouvernement pro-russe à Kiev en février, Vladimir Poutine a obtenu le feu vert du Parlement russe pour l'envoi de troupes en Ukraine afin d'y protéger "les russophones".
Pour le politologue ukrainien Olexiï Goloboutski, les heurts à Odessa "sont une provocation de la part des pro-russes" qui ont pour objectif de "déstabiliser la situation à Odessa comme à Donetsk ou à Lougansk", deux grandes villes industrielles de l'Est.
Il pense cependant que la rébellion pro-russe aura moins de chance de prendre de l'ampleur à Odessa dont les habitants avaient organisé ces derniers mois des flash mobs patriotiques comme chanter l'hymne ukrainien sur le célèbre escalier Potemkine (rendu célèbre par le film +Le cuirassé Potemkine" de Sergueï Eisenstein,ndlr) ou l'exécution par l'orchestre philharmonique de l'hymne de l'Europe sur le marché Privoz.
"Il y a à Odessa plus de partisans de l'Ukraine unie que de pro-russes et ils sont mieux organisés", souligne l'expert.
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