Michel Lhomme, philosophe, politologue
C’est la nouvelle grande rumeur complotiste américaine mais cette fois-ci, c’est une rumeur complotiste de la « gauchosphère » : les Russes auraient pénétré les systèmes informatiques électoraux américains pour jouer en faveur de Trump ?
Stupide : les systèmes de votes électroniques ne sont pas branchés en tant que tels sur Internet. Ils sont autonomes les uns par rapport aux autres et anciens. Il a souvent fallu les remettre en état car ils ont été achetés chacun à des fournisseurs différents par une administration différente (l’État local). En réalité, les Russes dans les élections américaines ont été extrêmement prudents et ils n’avaient aucun moyen technique de pénétrer dans le système électoral de comptage des voix. Il s’agit d’une pure invention.
Les manipulations potentielles peuvent naître exclusivement du comportement des techniciens locaux, mais on n’a fait état à ce propos d’aucun incident. On avait cité au départ une soi-disant intrusion dans les listes électorales, ce qui dépend techniquement d’un autre logiciel. Mais plus personne n’en a reparlé. Aucun incident n’a été cité depuis. Trump avait d’ailleurs monté tout un système de contrôle fondé sur des volontaires. Aucun incident de quelque importance n’a été cité non plus de ce côté là. Les machines électroniques fonctionnaient dans les villes. Les zones rurales restaient abonnées aux bulletins de vote papier. L’organisation Clinton, elle, n’a rien demandé officiellement. Ce sont les Verts, dans tous les cas très minoritaires qui ont essayé d’influencer les résultats des élections américaines, appuyés en cela par les réseaux médiatiques de Soros.
Les accusations de fausses nouvelles de la gauchosphère ne tiennent donc pas debout. Ainsi, toutes les nouvelles de l’élection données sur le site russe Sputnik avaient d’abord été données, vraies ou fausses, par la presse américaine, deux jours avant en moyenne. Les lanceurs de fausse nouvelles calculées ont été d’une part les conseillers de Mme Clinton et d’autre part, dans une certaine mesure, Trump lui même qui était toujours en train de tweeter sans s’occuper toujours de la véracité des faits car l’élection américaine 2016 ne fut pas l’élection de FaceBook mais l’élection de Tweeter.
A l’aube de l’année 2017 (élections allemandes et françaises), la question de la désinformation en période électorale doit être posée. Or la couverture médiatique de la prochaine campagne électorale française est loin d’être en noir et blanc. Les journalistes vont s’y transformer très vite en propagandistes éhontés du système. Ils en vivent. Ils empêcheront le débat puisque sans les subventions d’état, Libération, L’Express, L’Humanité n’existeraient déjà plus depuis longtemps.